Au Burundi, la bière est reine dans les cœurs de beaucoup de gens. Parmi ses variétés, celles commercialisées par la Brarudi se taillent la part du lion. Néanmoins, il se pose la question de leur prix qui n’est pas standard dans tous les points de vente, surtout dans la ville de Bujumbura. Pourquoi ce désordre ?
La bière est plus qu’une boisson dans la culture burundaise, puisqu’elle est ancrée dans la tradition, et cela, depuis des générations. Celle commercialisée par la Brarudi est particulièrement prisée par les consommateurs, tant locaux qu’étrangers. Sans oublier les limonades qui nous rafraichissent la gorge quotidiennement. Mais il ya un hic.
Depuis quelques temps, connaitre le prix exact de ces différentes boissons sur le marché est devenu une charade, surtout dans la ville de Bujumbura. Tantôt on y ajoute 100F, tantôt 200F ou 300F, alors qu’à 10 minutes de marche de ces endroits, le prix est normal. De plus, les revendeurs semblent ne pas avoir de problèmes avec ces prix, qui sont contraires à ceux fixés par la Brarudi.
Genèse de l’imbroglio
Cela a commencé vraisemblablement il y a quelques mois, lorsque les produits de la Brarudi avaient eu une légère baisse sur le marché quant à leur disponibilité. Les analystes à deux balles avaient appelé cette période la « Coca-cola crisis ». Il s’en était suivi une hausse des prix de ces produits sur le marché. Jusque-là tout s’explique (quand il y a forte demande d’un produit et que celui-ci devient rare, il ne peut que s’en suivre une hausse de son prix).
La Brarudi s’est empressée de pallier à cette pénurie, et après quelques temps, tout est redevenu normal, ou presque. Si ces boissons sont réapparues en suffisance sur les points de vente, leurs prix ne sont pas redescendus pour revenir aux prix standards à certains endroits. Ainsi, dans certains points de vente, le prix de l’Amstel 65 Cl varie entre 2000F et 2200F, la Primus 72 Cl à 1600F, l’Amstel 50 Cl varie entre 1500F et 1600F, la Primus 50 Cl à 1200F. Les prix des limonades varient entre 800 et 1000F. Pourtant ce ne sont pas les prix standards de la Brarudi.
À qui la faute finalement ?
Si l’on demande à la Brarudi (via son service clientèle), la réponse est catégorique : 1800F pour l’Amstel 65 Cl, 1500F pour la Primus 72 Cl, 1400F pour l’Amstel 50 Cl, 1000F pour la Primus 50 Cl, 700F pour les limonades, 1200F pour l’Amstel Bock (si on en trouve), 800F pour la Viva Malt, 2000F pour l’Amstel Royale et 1000F pour la Nyongera (destinée au marché de l’intérieur du pays).
Aussi, il faut savoir que les détaillants sont classés en 3 catégories : les cabarets, les bars et la catégorie Premium. Et pour ceux qui veulent augmenter le prix des produits de la Brarudi, il y a une procédure dans laquelle l’on doit entre autres le signaler à l’Office Burundais des Recettes pour pouvoir être enregistré en tant que tel, et pouvoir payer les taxes y relatives. Mais sur terrain, on remarque que certains détaillants appliquant des prix supérieurs aux standards de ces boissons le font sans cette autorisation. Alors, que faire ?
Des mesures doivent être prises…
Nestor N., un des consommateurs de ces produits de la Brarudi, dit que même si ces cas ne sont pas généralisés, ils sont nombreux ceux qui appliquent des prix fixés à leur guise sans autorisation. « Si ce désordre n’est pas vite réglé, il s’en suivra des conséquences qui toucheront autant les consommateurs que la Brarudi elle-même, puisque ceux qui augmentent illégalement ces prix font baisser la notoriété de la Brarudi et la confiance de ses clients. Nous sommes tous interconnectés ».
La Brarudi dit qu’elle réserve des sanctions sévères à ceux qui outrepassent à la règle, allant jusqu’au retrait du droit de commercialisation de ses produits. Aussi, si cela s’avère nécessaire, l’Etat devrait y mettre sa main puisque ce sont des taxes sur la valeur ajoutée qui sont perdues alors que le consommateur les a déjà payées bien malgré lui. En attendant, souhaitons-nous encore un « Kirinyota mugenzi » (à votre soif mon ami, ndlr), quitte à ajouter ces quelques francs supplémentaires.