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Bujumbura, à l’ère de la nuisance sonore

Concerts musicaux, cultes de dimanche, boîtes de nuit, la capitale du Burundi ne peut pas se targuer d’être la ville la plus calme d’Afrique. Si toutes ces manifestations font plaisir à certains Bujumburois, pour d’autres, l’ambiance est rarement à la fête. Un constat du blogueur Cédric Bahimpundu.

Pour les mélomanes burundais, c’est le rendez-vous à ne pas louper. Fally Ipupa en personne à Buja! C’est le show de l’année. Après un concert à guichet fermé pour les plus friqués, la star kinoise se produit au lycée Scheppers Nyakabiga. La sonorisation gigantesque digne de Dicap La Merveille agrémente la partie.

Dans les parages de l’ex EFI, l’ambiance n’est pas à la fête. « Je suis obligé de me rendre au campus Kamenge pour préparer mon examen, ne pouvant plus faire l’étude avec cette musique assourdissante », confie Napoléon, étudiant en médecine logeant au campus Mutanga. Non loin de là, les malades hospitalisés au centre médical SOS endurent aussi un calvaire. Incapable de dormir, un malade a passé de longues heures, les yeux braqués sur son sérum. « Quand la fête fait rage de l’autre côté de la clôture mitoyenne, on ne sait plus à quel saint se vouer », fulmine-t-il.

Un cas loin d’être isolé

Les concerts ne font pas cavaliers seuls. En tête d’affiche des auteurs de la nuisance sonore, les églises qui naissent du jour au lendemain dans notre capitale (on en compte plus) avec une musique, en plus de la verve de leurs ministres du culte, aux instrumentalistes à rendre jaloux les Rolling Stones. Pour Jean habitant Kamenge et voisin d’une de ces organisations religieuses, le dimanche n’est plus un jour de repos : «  ça résonne de partout toute la journée et dans tout le quartier ».

Les boites de nuits ne sont pas moins concernées. Il n’est pas du tout rare de trouver un dancing dont l’existence se fait remarquer par ses décibels à des centaines de mètres à la ronde.

Et pourtant…

Ces concerts, ces dancings et ces confessions religieuses sont dans leur quasi-totalité avalisés par l’administration. N’y a-t-il pas toujours un sceau de l’autorité sur les affiches de concert ? Pourtant, par exemple, la loi en vigueur régissant les organisations religieuses est on ne peut plus claire.

Loin de moi l’idée de fustiger les moments où les fans communient avec leurs idoles. Non plus, je n’ai rien contre ces gens qui expriment leur foi en musique ni ceux qui vibrent au son des mélodies que balancent les DJ.

Mais, cela doit se faire au grand dam de ceux qui n’y prennent pas part ?

 


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