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Carnet de voyage : Zambie, le pays au congé menstruel

La Zambie se distingue en Afrique pour avoir instituée une journée menstruelle chômée et payée. Et si on importait cette pratique au Burundi ? La question mérite d’être posée surtout ce mois de mars où l’on célèbre la journée dédiée aux droits des femmes.

Lundi 24 février, je débarque à l’aéroport international Kenneth Kaunda de Lusaka, en Zambie. Il est 14h50. Avant de récupérer mes bagages, je dois d’abord aller payer le visa. Il coûte $ 25 à l’arrivée, pour les ressortissants de certains pays comme le Burundi. Je connaissais la somme à payer même avant que le policier de la migration zambienne ne me le dise. Je lui donne $ 50 et j’attends à recevoir l’échange. L’homme en tenue policière, assis devant sa machine, fronce les sourcils et me demande : « Where is my lunch, Sir ? » (« Où est mon déjeuner ? »). Je sais que c’est une façon, en Afrique, de demander le pot-de-vin. N’est-il pas payé pour s’acheter de la nourriture ou de la boisson ? Bref.

De l’aéroport à l’hôtel Best Western Plus Hotel, je contemple Lusaka. Je remarque qu’on est en train de conduire à gauche, contrairement au Burundi. Arrivé à l’hôtel, je m’installe dans ma chambre. C’est agréable. Curieux, j’ai envie de visiter un mall. En route, je constate des stagnations des eaux usées, soit des pluies ou en provenance des ménages. L’hygiène souffre au pays de Keneth Kaunda. Des inondations se rapportent aussi au nord de la ville. La cuisine ? Il faut savourer la pâte de maïs dite Nshima accompagnée de la viande blanche de porc, poisson et poulet). Un plat qui fait saliver. Mais la Zambie ce n’est pas que cela. C’est un pays où chaque femme a droit au congé menstruel.

Un exemple à suivre au Burundi ?

Introduite depuis 2015, la Zambie est le seul pays africain à avoir légalisé un congé menstruel. C’est grâce à la première femme ayant occupé le fauteuil de Vice-président, en l’occurrence Inonge Wina. L’initiative s’inscrit dans le cadre de l ’amélioration des conditions de travail pour les femmes. La journée est surnommée « Mother’s Day », la journée dédiée à la mère.

Selon les témoignages des Zambiennes, le congé ne nécessite pas de justification médicale écrite. On prend le congé n’importe quelle date, mais une fois le mois.

Les femmes de ce pays saluent cette initiative. Cependant, elles trouvent qu’une seule journée ne suffit pas. La communauté burundaise en Zambie jouit de ce droit féminin, d’après une native de Rumonge vivant à Lusaka.

Et si la Burundaise jouissait aussi du droit à ce congé ? Mon souhait est qu’à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme de cette année, l’Etat fasse une annonce allant dans ce sens. Les employeurs ne peuvent-ils pas aussi initier des congés menstruels sans attendre les orientations du législateur ? Rappelons-nous que quand on parle de femmes, c’est notre mère, notre épouse, notre sœur, notre tante, notre fille,…

 

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