Il existe des endroits à Bujumbura qui au premier coup d’œil peuvent nous sembler anodins, où dirais-je même recommandables. Entre autres, les salons de massage. Si certains d’entre eux sont connus pour leur professionnalisme, il en existe d’autres où vous avez un massage, plus un bonus. J’en ai fait l’expérience. Ce qui m’emmène à me demander si certains hommes n’y vont pas pour ce petit plus justement.
C’est un vendredi comme les autres. Je termine mon boulot et je me sens vraiment fatigué. Dans ma voiture, je réfléchis et deux choix s’offrent à moi. Rentrer à la maison et dormir, ou bien passer à la piscine et nager. J’opte pour le premier choix et prends le chemin vers la maison. Je passe par le quartier INSS et là, hop! Une troisième idée à laquelle je n’avais pas pensé auparavant me vient en tête. Au fait, je viens juste de voir un portail où est écrit en lettres stylisées « Salon de massage et de relaxation ».
Ça fait un moment que j’ai écouté l’émission Zinduka animée par le célèbre animateur Kigingi sur les ondes de la radio Buja FM et là il parlait des salons de massage et des personnes qui les fréquentent. Ça avait éveillé en moi une curiosité qui, au fil du temps s’était dissipé. Mais aujourd’hui, ma curiosité revient de plus belle et je vire illico vers le portail. Une fois à l’intérieur, ma conscience me travaille : « Bon sang, qu’est-ce que tu fous ici? ». Je finis par décider de foncer pour découvrir ce nouveau concept pour moi qu’est le massage.
Accueil
Une demoiselle, sourire aux lèvres, enveloppée dans un pagne qui cache même les orteils vient m’accueillir. Elle me guide jusqu’à une chambrette de triplex où un lit avec un matelas de 0,90m couvert d’un drap blanc et une chaise en plastique font office de meubles. Une faible lumière tamise la pièce. Une fois à l’intérieur, je ne sais plus quoi faire. Normal, c’est ma première fois dans un tel endroit. « Mets tes habits ici! », m’intime-t-elle en me montrant la chaise en plastique avant d’ajouter : « Et va dans la douche !», .
En effet, la douche est juste à côté de la chambrette. Elle sort et je reste seul à me demander ce que je peux bien faire dans cet endroit. Mais la curiosité pour ne pas dire l’envie de découvrir what next est plus forte que moi (arrête de me juger, tu serais aussi tenté de continuer!). Ne dit – on pas d’ailleurs que « la curiosité est un désir accompagné d’un sentiment d’envie et de malignité»? Pour 20.000 Fbu négociable, je suis prêt à prendre le risque.
La découverte
Je me dévêts et je prends ma douche. Un essuie-mains, jadis blanc est accroché sur un porte manteau. J’hésite un moment me demandant combien de personnes s’en sont déjà servis ou quand est – ce qu’il a été lavé pour la dernière fois. Mais je finis par le prendre et m’essuyer. Je quitte la douche et au moment où je vais mettre mon boxer, la porte s’ouvre. Surprise ! Maquillage refait, la demoiselle réapparaît. Plus de pagne pendant jusqu’aux orteils, mais un peignoir blanc dévoilant plus de la moitié de ses cuisses. A ce moment, je comprends que ce qui va suivre n’aura rien de facile. Comme l’a dit l’autre, « ibintu birakomeye cane ».
« Y a-t-il un bébé ici ?», me lance la demoiselle en souriant. Je ne comprends pas tout de suite la raison d’être de cette question. Et comme tout bon Burundais, je fais comme si je n’ai pas compris et j’émets un « saaa ? ». Elle me repose la question en désignant le boxer que je m’apprêtais à mettre. Là, je comprends tout le sens de la question. Je vais me faire masser…à poil…par une inconnue…le full body massage quoi. Un concept nouveau pour moi. Malgré mes hésitations, je finis par obtempérer.
Vous avez dit massage ?
Plus tard j’aurais menti si j’avais dit ne pas avoir été tenté par les perspectives qu’offre cet endroit. Je me mets donc sur le ventre et la demoiselle m’induis une sorte d’huile dont le contact avec ma peau me fait frissonner. Petit à petit, je commence à me relaxer. Les mains de la demoiselle glissent sur mon dos et m’enlèvent presque toute la fatigue accumulée durant la semaine. Je me laisse aller en me félicitant d’avoir fait le bon choix d’entrer dans cet endroit…ai-je dit le bon choix ? Oui, il l’est jusqu’à ce qu’elle me propose de me mettre sur le dos pour me faire masser la poitrine, le ventre et tout ce qu’il y a en bas. À ce moment, commencent des attouchements très explicites dont je vous épargne les détails (connaissant l’imagination très poussée de certains) qui me font revenir sur terre. Je me demande alors si tous ces hommes que je vois fréquenter ces endroits de « relaxation » sont palpés, massés, ou touchés de la sorte.
Quelques minutes après avoir joué l’insensible, j’entends la voix de la demoiselle murmurer : « Si vous ne voulez pas autre chose, j’ai terminé». Le sous-entendu est on ne peut plus explicite mais je feins de ne pas avoir pigé et je demande : « Vous offrez d’autres services ? ». La demoiselle revient encore murmurer à mon oreille : « Si vous voulez, je me déshabille…mais cela va coûter 10 000 francs de plus.»
Une seule pensée traverse mon esprit alors : « Chères sœurs mariées, vous êtes dans la m…rde !»
A relire : Pénalisation de la prostitution : une responsabilité partagée
Huuuuuum..belle histoire. Mais la fin laisse trop a s’imaginer. Certains details aussi. Soit, c’est ou laaa?
La seule et unique fois où je me suis rendu à un salon de massage, à XYZ kilomètres de chez moi, je me suis fait accueillir à l’extérieur par une masseuse en blouse blanche dont le visage émacié et le squelette saillant auraient saboté n’importe quel élan de libido. Elle m’a présenté tous les services offerts et leurs tarifs, présentés sur des panneaux posés ou affichés à la barza, avant l’entrée du salon. Quand j’eus choisi et donné mon option, elle m’a planté là, elle est partie puis est revenue 30 secondes plus tard avec une autre jeune masseuse, celle là contemplable voire jolie : « C’est à vous de choisir qui vous voulez pour vous masser » me grinça la préposée, d’un ton blasé, qui donnait l’air d’avoir posé mille fois la question et d’avoir entendu mille fois la même réponse. La jeune jolie dame ou demoiselle, à côté, m’a dévisagé avec un regard, une moue triste, fatiguée, désabusée, pour ne pas dire abusée … Elle m’a fait pitié. A la surprise apparente de la masseuse osseuse, je l’ai choisie et délaissé la jeune nymphe. J’ai eu la chrétienté de garder mon boxer. Après m’être étendu sur le ventre le long d’un lit-brancard de 0,90 m (ça doit être mesuré pour des services post-massage limités), elle m’a couverte l’arrière-train d’un essuie-main qu’elle a fait glisser (avec mon boxer!) jusqu’à la lisière supérieure de ma raie, à la frontière du péché et de la colère de Dieu. Mais c’est le plus loin qu’elle ait poussé sa témérité. De toutes façons, il n’y avait aucune menace d’éruption sexo-volcanique. Je n’y suis jamais retourné, ni dans cette maison, ni dans une autre, la conscience un peu remuée à l’idée que ces salons ne servaient pas qu’à masser des dos douloureux, des corps engourdis …
Chez Kirahwata en face du CHUK, il y a des masseuses et un masseur qui est excellent. On le surnomme Mutama. Je vous le recommende.
aaaaaaaah et pourtant je comprend ce qui s’y passe.
Des endroit où on fait la massages