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Qu’est-il arrivé aux touristes italiens à Kabezi ?

Deux influenceurs italiens ont posté une vidéo accusant l’administration de Kabezi de les avoir malmenés. D’après leurs dires, ils sont arrivés tardivement à Bujumbura en provenance du Rwanda. Ne sachant pas où loger et n’ayant pas de carte sim pour communiquer, ils ont décidé de passer la nuit dans leur véhicule au parking de l’hôpital de Kabezi. Et c’est là où leur calvaire aurait commencé. 

Ils l’affirment dans la vidéo. Ils ont sollicité la permission de se garer au parking d’un hôpital pour y passer la nuit, mais le veilleur a refusé, expliquant qu’il n’avait pas la compétence pour leur accorder cette permission. Il leur a demandé de s’adresser aux responsables de l’hôpital. Entre temps, les forces de l’ordre ont débarqué, ce qui a fait peur aux deux touristes. Quand la nouvelle a été rapportée à l’administratrice de Kabezi, elle est venue constater ce qui se passait. Selon les deux Italiens, les agents de l’administration étaient ivres et ont voulu garder leurs papiers. Ils déplorent le fait que les administratifs ne les ont pas aidés, et qu’au contraire, ils se soient moqués d’eux et ignorer leur détresse alors qu’ils ne demandaient qu’un peu d’hospitalité pour passer la nuit. Ils reconnaissent, cependant, qu’un agent des forces de l’ordre leur est venu en aide pour leur permettre de se tirer de cette situation et les a même accompagnés. 

A la fin de la vidéo, les deux touristes déçus, disent qu’ils vont en parler à leurs amis pour qu’ils ne viennent pas faire du tourisme au Burundi, parce qu’ils estiment qu’ils ont été malmenés. 

L’administratrice de Kabezi est tombée des nues

Après avoir visionné cette vidéo, nous avons voulu en savoir plus sur ce qui s’est passé et nous avons contacté l’administratrice de Kabezi. Quand nous lui avons demandé ce qu’elle pense de la vidéo qui circule sur la toile et qui est déjà visionnée plus de 135 000 fois, elle nous a demandé de lui envoyer la vidéo, car elle n’en avait jamais entendu parler. Chose promise, chose due. Quand nous l’avons recontacté après lui avoir envoyé la vidéo, elle est tombée des nues, car elle trouve que ce n’est pas ce qui s’est passé.  

C’est le 1er juillet, le jour de la fête que les faits se sont passés. Le ministère des Affaires étrangères l’a déjà contacté à propos de cette affaire. Elle pensait avoir bien expliqué ce qui s’est passé, a-t-elle fait savoir. C’est avec un grand étonnement qu’elle a découvert le contenu de la vidéo. « J’ai été informée de la présence des deux individus. Je me suis rendue à l’hôpital uniquement pour essayer de les aider. Les forces de l’ordre étaient déjà sur place. Malheureusement, ils ont catégoriquement refusé de me parler. J’ai été obligée d’informer les autorités hiérarchiques », a déclaré Mme Espérance, avant d’ajouter que le chef des Renseignements dans la province de Bujumbura a escorté les deux personnes. Elle pensait que cette situation s’était bien terminée. D’où l’étonnement qu’elle a eu quand elle a découvert la vidéo.  

Une mauvaise publicité pour le tourisme national 

Nous avons contacté Jacques Bigirimana, le directeur général du tourisme pour lui demander ce qu’il pense de ce qui est arrivé aux deux touristes. Nous pensions avoir toqué à la bonne porte, mais il nous a indiqués qu’il fallait s’adresser à l’administration. Nous nous sommes ensuite adressés à la porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Cette dernière nous a aussi demandé de lui transmettre la vidéo, ce que nous avons fait. Nous l’avons rappelée pour recueillir son avis. Elle nous a renvoyés à la direction générale du tourisme.

Ce que l’on peut dire, est que les deux touristes, qui sont de surcroît des influenceurs, qui étalent leur mésaventure sur les réseaux sociaux, c’est mauvais pour l’image du pays, et c’est pire pour le tourisme national qui ne vit certainement pas son âge d’or. 

Après avoir visionné la vidéo, Dative Dalor Uwimana, Miss popularity 2021, une des responsables d’Ikaze ventures, un tour-opérateur qui œuvre dans le tourisme, déplore ce qui est arrivé aux deux Italiens. Cela montre qu’on ne donne pas sa valeur au tourisme, selon elle. « Si la volonté de développer le tourisme est là, il est évident qu’on devrait sensibiliser la communauté sur le comportement à adopter envers les touristes ». Pour la jeune femme, il y a des comportements de la population qui interrogent : « Parfois, une troupe de plus de 100 personnes criant et riant aux éclats se forme dernière les touristes, ce qui peut leur faire peur, même s’il y en a qui aiment ça. Mais encore, quand on voit un ‘’muzungu’’, enfants, adultes ou vieillards lui demandent de l’argent. Cela est embarrassant. Ce sont des comportements qu’il faut éviter », a commenté Mlle Dative. Par ailleurs, elle fait un clin d’œil aux touristes de passer par les tour-opérateurs pour éviter des désagréments. 

 

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Les commentaires récents (9)

  1. Tout ceci à cause du sacro-saint « patriotisme ». Tant que la fameuse quadrilogie encouragée par le gouvernement n’est pas encore éradiquée, on aura toujours ce genre de dérapage

  2. D’abord c’est indigne de ne pas respecter les autorités locales, tu pense que si un policier te demande l’identité, tu peux oser ne pas donner ça, chez eux en Italie? Deuxième point, une autorité administrative vient te parler et tu refuse de parler…, alors à qui la faute?
    Troisième point , Avec le terrorisme actuel, comment tu peux juste aller sur une parking de l’hôpital, Parker ton véhicule et prétendre demander la permission à une sentinelle? Même chez eux ça ne se fait pas comme ça. Donc arrêtez de diaboliser vos frères pour rien. Merci bcp.

    1. bien dit maisha. ils n’ont qu’à respecter la loi du tourisme. se garer au parking de l’hôpital? pourquoi pas à la mairie ou à la station policière ou encore ds un hotel…

  3. Essayez de débarquer en Italie en tant que Burundais,et va passer la nuit dans un parking de l’un de leurs hopitaux…et vous me direz la suite.

  4. Birababaje
    Nkuwo musitanteri yarakwiye kubibazwa kandi murwego rwokwisubiza agateka hagatorwa mbere n itegeko ryo gukungira ingezi surtout nkabata barabona uburaro

  5. Sigaho izo nsiguro n’amafuti!!! Ubwo bu « mesures de securité » akenshi burangira bariko biba amahera ingenzi ni ibintu binyuranye n’ « Uburundi nyabagendwa » president GnrlNeva yipfuza. Mbga umuntu yamaze kuguha impapuro ziwe uzigumanira iki, utarusanzwe umurondera? Ivyo vyaba autorité bigovyora ntaco bifasha reta, atari ubu solidarité negative à leur niveau. C’est bidon wibajije que ça coute au pays une horrible image.

  6. Bonjour,
    Cette histoire des touristes italiens est loufoque, ils sont à côté de la la plaque. Le titre donné à leur vidéo de racisme dans le pays le plus pauvre st très osé et se veut sensationel pour rien. Il s’agit de ternir l’image du Burundi 🇧🇮 pour rien et aucun des touristes qui sont venus en Août 2023 ne croit à leur histoire. Cela étant il y a à corriger dans nos comportement par rapport à tout personne qui arrive au Burundi pour le tourisme, conférence ou business.