Avec l’ambition de passer en 2025 de pays pauvre à pays émergent à revenu intermédiaire, la Tanzanie vient d’atteindre son objectif en 2020, avec cinq ans d’avance. Comment s’y est-elle prise ? Le Burundi qui affiche le désir d’accéder à l’émergence dans son plan national de développement 2018-2027 peut-il en tirer une leçon ?
Les faits sont là. Avec le CSLP I et II, et la , le Burundi n’a pas tari de projets et programmes de relance économique. Quid des résultats ? Avec la dernière place dans l’attractivité des investisseurs en Afrique, avec 0,8 USD par jour comme revenu journalier d’un Burundais, et un PIB par habitant de 260 USD en 2019, le constat est que ces programmes ont accouché d’une souris. Et pourtant, de l’autre côté de la Maragarazi, la même technique produit des merveilles. Avec la stratégie de développement « Vision 2025 », la Tanzanie vient de rejoindre le peloton des pays émergents, cinq ans plus tôt que prévu, avec statut de « pays à revenu intermédiaire ».
Qu’apprendre du pays de Nyerere ?
Tout découle de la vision 2025 que la Tanzanie a initiée dans les années 2000. La vision donnait la priorité à une politique d’industrialisation du pays pour accroître la production manufacturière, l’exportation et l’attraction des investisseurs étrangers dans les secteurs porteurs de croissance.
Ainsi, pour y arriver, il fallait une bonne gestion de l’argent public. Pour lutter contre la corruption et garantir la transparence et l’efficacité dans l’utilisation des ressources financières de l’Etat, le pays s’est dotée d’une plateforme centrale de contrôle des transactions financières publiques, et d’un e-gouvernement chargé de coordonner, superviser et promouvoir les initiatives du gouvernement de façon électronique.
En plus de sa situation géographique, il a fallu une stabilité politique et une amélioration du climat des affaires pour ouvrir les bras aux investisseurs étrangers. La Tanzanie a attiré environ 1 milliard de dollars américains d’investissements directs étrangers au cours des cinq dernières années, la faisant occuper la 12ème place des pays africains selon l’attractivité pour les investisseurs.
Une leçon pour le Burundi ?
Le constat est clair. La Tanzanie a des points communs avec le Burundi. Via la vision 2025 et le plan national de développement 2018-2027, le Burundi prévoit une croissance économique moyenne de 10,7 % et un PIB/habitant de 810 dollars américains en 2027.
En jetant un regard sur la Tanzanie, Me Kelvin Ndihokubwayo, analyste économique au sein du CDE, conseille aux décideurs burundais de miser sur la bonne gestion de l’argent public, la lutte contre la corruption, la stabilité politique, la diplomatie et l’instauration d’un bon climat des affaires pour attirer des investissements étrangers dans les secteurs porteurs de croissance. Et pour booster la production, l’idée de l’émergence du Burundi ne doit pas être seulement une affaire d’Etat. Elle doit être inculquée à la population pour qu’elle y croie et en fasse une affaire personnelle pour qu’elle soit elle-même agent de sa promotion.
Atteindre ce niveau comme vient de le faire notre voisin, servira à mettre le Burundi sur les rails de l’éradication de la pauvreté, une hausse de l’emploi qui élèvera le niveau de vie des millions de chômeurs burundais, et par ricochet, mettra le pays sur la voie d’un progrès économique durable.
La Republique Unie de Tanzanie elle-meme se serait inspiree du modele malaisien de developpement: BIG FAST RESULTS.
« The government of Tanzania made the different initiatives in eradicating poverty and ensuring better life for all citizens. The major initiative which was done by the government is adoption of “the big fast results” from Malaysia development model. The intention is to transform the country from less income economy to middle income economy by 2025. This development model was started to be executed at commencement of financial year 2013/2014… »
https://core.ac.uk/download/pdf/42982207.pdf