Service de body guards : frime ou réel besoin de sécurité ?

Ils sont de plus en plus nombreux nos artistes à se doter de squad de body guards très musclés pour assurer leur sécurité. S’agit-il de se prémunir d’une menace réelle pour leur sécurité ou d’un simple souci d’impressionner la galerie, en imitant les grandes stars mondialement connues qui ne peuvent mettre le nez dehors sans garde rapprochée ? Ce blogueur s’interroge. 

Comme tous les autres matins, mes paupières refusent de s’ouvrir et du coup, je m’interroge s’il est déjà l’heure d’aller mériter mon salaire. Mais avant cela, je me balade quelques minutes sur les réseaux sociaux, afin de prendre connaissance des nouvelles du monde. Sait-on jamais, avec les dirigeants des grandes nations qui semblent aussi bornés qu’imprévisibles, l’on pourrait se réveiller en pleine 3ème guerre mondiale. C’est toujours utile de prendre le pouls du monde avant d’entamer la journée de travail. 

Voilà donc, avant de me jeter sous la douche, je scrolle tranquillement sur Facebook (fesse bouc pour nous les amateurs des blagues incongrues), et sur qui je tombe ? La Namba, la Robinet, la Mazi, la Myembe, j’ai nommé… Natacha. Tout ce qu’il y a de plus normal sous le ciel burundais, me direz-vous. Oui, sauf que devant elle se trouve une sorte de King Kong musclé à la poitrine bombée. Vêtu d’un pantalon et d’un tee-shirt moulant, le gars est de ceux qui ont fait du body building une religion. Avec un béret noir vissé sur la tête, le type est le portrait craché de Schwarzenegger dans sa jeunesse. 

La vision de ce type à l’air buté, dégoulinant de testostérones, me rappelle d’autres artistes qui sortent en public, entourés d’une horde de body guards. C’est même devenu tendance quand une star parvient à sortir du lot. Une d’elles qui revenait d’un voyage en Tanzanie a expliqué que pour le bien de son ‘’show-biz’’, il fallait bien apparaître en public. Je n’ai pas bien compris son explication sur le moment. Plus tard, une photo d’un étudiant debout sur une table, apparemment en train de haranguer ses condisciples, entouré par de jeunes en costards et lunettes de soleil, a créé l’hilarité sur les réseaux sociaux.  

La Maziologie, you’re never walk alone

Récemment, une autre femme en tenue du parti au pouvoir, debout sur une table érigée pour l’occasion, entourée par de jeunes filles munies des talkie-walkie, nous a encore interpellés. Une étude sociologique ou comportementale ne devrait-elle pas être faite pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette nouvelle tendance ? Que signifie tout ce tralala ?  

Revenons à notre mouton. Une menace sérieuse pèserait-elle sur La Maziologie, la Myembe pour l’obliger à prendre un gros bras ? Quand bien même, ce serait le cas, le gros bras, est-il obligé de mettre cet accoutrement qui lui donne un air clownesque ? Gants, coudières, jambières, lunettes anti-soleil, on dirait qu’il va se battre à Kandahar ou au Nord Kivu, le pauvre gars ! Mais non, il va juste ouvrir la portière du véhicule de l’indécrottable la Robinet. 

On sait que certaines stars vivent sous la menace, soit de leur concurrent ou de leurs fans. Ceux qui connaissent Tupac savent qu’il n’est pas mort d’une mort naturelle. Les règlements de compte entre stars sont un secret de polichinelle. Si c’est le cas pour Natacha, qu’elle se rassure, nous serons tous derrière elle pour la protéger, même sans être de ses plus grands fans. You’re never walk alone chère Natacha.

Plus près de chez nous, la méga star ougandaise Radio n’est pas morte dans son lit. Parfois, les fans sont dans un tel délire qu’il faut protéger les artistes jusque sur le stage. Mais quand j’ai vu une photo sur les réseaux sociaux, d’un artiste, pas très connu, je dois le préciser, dans un studio d’une radio locale, derrière lui un gros bras, je me suis dit que cette affaire va très loin. Est-ce réellement un besoin de sécurité ou une simple frime ?  

Une amie à qui j’ai montré la photo, a rigolé avant de me dire que cela lui rappelle le vieux film qu’on appelait dans notre enfance ‘’Makonongo’’ « Quand tu finissais de le regarder, tu avais la fausse impression que tu étais devenu plus fort, avec l’envie de te bagarrer ».

Un ange gardien pour moi aussi  

Bon, laissons tomber ce côté ‘’hater’’. Tout compte fait, ces ‘’stars’’ qui embauchent les body guards donnent du travail aux jeunes, et de ce point de vue, ce n’est que louable. Les gringalets savent ce qui leur reste à faire pour fréquenter l’entourage des stars et gagner des sous, c’est-à-dire fréquenter les salles de gym ! Il n’est pas faux que certaines stars peuvent se sentir menacées, Il est donc normal de prendre des précautions qui s’imposent. Sauf que lorsque c’est trop théâtralisé, ça frise le ridicule. 

Un seul souhait : que ces jeunes bien battis deviennent nombreux au point que même les ‘’undergrounds’’ puissent s’offrir ces anges gardiens. Si Bidondo a besoin de garde du corps, il faut qu’il puisse se les offrir. D’ailleurs, pendant que j’y suis, pourquoi pas moi ? Je m’en vais de ce pas, demander combien ça va me coûter un week end en mode safe