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« Se faire coiffer pour accueillir le chef d’Etat » ? On est où là ?

« Les habitants de la colline Buheka de la zone de Kazirabageni ont reçu l’ordre de se faire coiffer pour accueillir le président de la République, Pierre Nkurunziza, dans le cadre de la journée internationale de l’arbre, le 16 décembre prochain », publiait SOS Médias Burundi. Le blogueur Déo Ndayishimiye s’insurge contre une mesure qui infantilise le peuple.

« C’est pour améliorer la propreté de ces habitants », selon toujours l’info donnée par SOS Média Burundi. Comment ça ? Mais avant tout, qui a pris cette mesure ? Le ministère de la Santé ? L’administrateur ? Les forces de sécurité ? Selon la page d’information, l’exécution de cette mesure est assurée par le représentant du Service national des renseignements dans la localité. Donc c’est une affaire qui engage la sécurité de l’État! J’y perds mon latin.

J’ai l’impression que le Burundi a fait un virage à 180°, se détournant d’une démocratie à une monarchie absolue. Dans les années d’avant 1960, avec les pouvoirs monarchiques et/ou coloniaux, c’est là que la population devait accomplir la volonté, aussi fallacieuse soit-elle, du Mutware, du Mwami ou du colon, sans piper mot.  Parce que dans ces temps, le Murundi était considéré comme un enfant qu’il fallait éduquer.

Mon Burundi me manque

Du coup, la nostalgie me submerge. Le Burundi d’avant 2015 me manque. Quand on pouvait dire ce qu’on ressent, bien sûr dans le respect d’autrui. Quand la RPA donnait la parole à tout le monde, notamment les sans voix.

J’ai envie d’entendre les habitants de Nyanza-Lac. J’aimerais écouter leur cœur s’exprimer. Mais non, leur voix ne daignera pas souffler mot. Ils se feront couper les cheveux et iront acclamer le président. Tout va au mieux.

Hier, c’étaient les élèves du secondaire. Aujourd’hui, c’est la population de Nyanza-Lac. Demain ce sera qui ? Et après on revient pour fustiger les colons ?

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