Dans ce conte satirique, plongez dans un royaume absurde où les vêtements sont accusés de tous les maux. Avec une plume aiguisée et une bonne dose d’humour, l’auteur dénonce les préjugés et met en lumière l’absurdité de blâmer un décolleté ou une jupe pour des comportements déplacés. Entre rires et réflexion, ce texte interroge nos mentalités et invite à repenser la notion de respect. Récit.
Il était une fois, dans un royaume où la logique avait pris des vacances prolongées, un phénomène étrange : les vêtements étaient responsables de tous les maux. Robes, jupes, shorts, débardeurs… Ces étoffes d’apparence inoffensives étaient en réalité des sorcières déguisées, capables de jeter de terribles sorts sur les hommes innocents.
Au cœur de ce royaume vivait Zuba, une jeune femme dont la garde-robe était aussi colorée que variée. Un matin, elle décida de sortir vêtue d’une jupe qui arrivait juste au-dessus des genoux et d’un haut léger qui dévoilait une épaule. Catastrophe nationale !
Les cris des passants fusaient dans la rue : « Mon Dieu, mais que fait-elle ?Elle va provoquer une émeute ! » ; « Quel scandale ! Pense-t-elle aux pauvres hommes qui doivent maintenant détourner le regard ? ». Zuba, perplexe, se demanda si elle avait porté par inadvertance une pancarte lumineuse sur laquelle était écrit : « Sifflez-moi et perdez toute dignité ».
Rapidement, elle fut arrêtée par le redoutable Comité de Surveillance des Jupes et Décolletés Profonds (CSJDP). Ces experts en tissus, équipés de rubans-mesures et de loupes, passèrent sa tenue au peigne fin. « Des vêtements ensorcelés au-dessus des genoux, tout ceci risque de finir en procès », murmura un inspecteur en caressant sa barbe. « Et ce haut qui dévoile une épaule ?Sacrilège ! », s’écria un autre. Le verdict tomba : « Cette tenue est clairement coupable de provocation aggravée avec préméditation. »
Le procès des vêtements ensorcelés
Zuba fut traînée devant le grand tribunal des habits déviants. Sa jupe et son haut furent placés sur le banc des accusés, tandis que des hommes traumatisés se succédaient pour témoigner :
« J’allais à la boulangerie acheter une baguette, quand cette jupe est passée devant moi. Impossible de me concentrer, j’ai acheté des croissants par erreur ! » ; « Moi, je faisais mon jogging. Puis cette épaule nue est apparue. J’ai trébuché sur un trottoir. Cette tenue est une menace publique ! »
Le juge, un vieil homme portant une cape, décence oblige, écouta attentivement et décréta : « Ces vêtements doivent être punis. Nous les déclarons responsables de tous les comportements déplacés qui en ont découlé. »
Mais soudain, dans un retournement de situation digne des meilleures séries télévisées, la jupe de Zuba se mit à parler : « Pardon, Monsieur le Juge, mais je suis une jupe. Je n’ai ni bras, ni jambes, ni cerveau. Comment puis-je contrôler le comportement d’un homme ? »
Le verdict
Le tribunal fut saisi d’effroi. Une jupe qui parle ! Le juge balbutia : « Mais… mais tout le monde sait que les vêtements incitent au péché. C’est là une règle universelle ! » La jupe éclata de rire : « Non, Monsieur le Juge. Ce n’est pas moi, mais les mentalités rétrogrades qui provoquent les comportements déplacés. Peut-être que vous devriez éduquer vos hommes au lieu d’accuser les garde-robes ? »
La déclaration fit trembler le royaume. Les chemises, les jupes, et même les chaussettes se mirent à scander : « Ce n’est pas notre faute. Respectez ceux qui nous portent ! »
Les hommes commencèrent à se poser des questions : « Attendez… peut-être que ce n’est pas la faute d’un décolleté si je siffle comme un imbécile ? Peut-être que c’est… moi ? »
C’est ainsi que naquit une ère de réflexion. Les habitants du royaume comprirent peu à peu que ce n’était pas un bout de tissu qui contrôlait les actes, mais bien leurs propres choix.
Dans ce royaume désormais apaisé, chacun porte ce qu’il veut sans crainte d’être jugé ou harcelé. Les vêtements, soulagés, peuvent enfin remplir leur véritable rôle : couvrir, embellir, et permettre aux humains de s’exprimer. Quant à Zuba, elle devint célèbre pour avoir libéré les vêtements de l’oppression. Son slogan résonne encore aujourd’hui : « Le respect, c’est dans la tête, pas dans la jupe ! »