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Bujumbura, résiliente, au lendemain des attaques à la grenade

24 heures après les attaques à la grenade qui ont endeuillé la capitale économique du pays, ce blogueur est retourné sur les lieux du drame. Malgré les signes des attaques, encore visibles, à certains endroits, la vie semble avoir repris son cours à Bujumbura. Récit.

« Dawa ya panya, dawa ya panya », « Umuti w’inyenzi, umuti w’inyenzi », « Abafise inoti zishaje, muzane tuzibahindurire », ceux qui empruntent souvent la rue passant devant Plazza auront reconnu ces phrases qui reviennent, comme un refrain, dans la bouche des vendeurs à la sauvette qui y travaillent. Tout est comme à l’accoutumée. On dirait que rien ne s’est passé. Pourtant, hier aux environs de 20h l’horreur s’est abattue à cet endroit. Un petit trou qui a été creusé dans le bitume témoigne de la violence de l’explosion de la grenade qui y a été jeté. A côté de ce trou, une couche de sable couvre les flaques de sang qui ont été nettoyées le matin, apprend-t-on des commerçants qui y officient.

Plus loin, des paniers de fruits sont abandonnés. Leurs propriétaires (des femmes en grande majorité) ont été blessés par la grenade et ont été évacués à l’hôpital.  Il y plane comme un air de psychose. Quand j’y suis arrivé aux environs de 11h 00’, une femme plutôt robuste était en palabre avec un gars maigrichon devant un agent de police. Le problème ? Le gars en question, convoyeur de bus de son état, accusait la dame d’avoir photographié la plaque d’immatriculation de son bus. 

Au boulevard du peuple Murundi, précisément à l’endroit communément appelé « Permanence » où une autre grenade a été lancée, exactement devant l’immeuble de la FENACOBU, la situation semble là aussi normale. Les gens vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était. Une seule marque rappelle l’attaque d’hier : une marre sèche au milieu de la route et quelques mouches qui essaient d’astiquer les dernières goûtes de sang.  

« Kuri Cotebu », tout près du rond-point des Nations-Unies, rien ne montre qu’il y a eu une attaque hier à cet endroit. Des agents de police de roulage font des contrôles de routine. Le parking est bondé de monde, et les convoyeurs de bus s’arrachent les clients à coup d’invectives, comme d’habitude.  

Les terribles attaques d’hier n’auront en rien entamé la résilience des Bujumburois. Ceci n’est pas sans rappeler la phrase exultant et galvanisant de notre hymne national : « Warapfunywe ntiwapfuye ».

 

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