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Des guirlandes, du courage et de la résilience pour les fêtes de fin d’année

Décembre s’achève, drapé de lumières et de promesses de joie. Pourtant, dans de nombreux foyers burundais, l’enthousiasme s’estompe. À l’approche des fêtes, les sourires se raréfient, étouffés par le poids de la vie quotidienne de plus en plus lourd. La saison scintille encore, mais sa lumière peine à franchir le seuil de chaque maison, laissant derrière elle une douce amertume de nostalgie et de privation.

Un parfum de fêtes flotte déjà dans les rues de Bujumbura. Les guirlandes scintillent timidement, les vitrines se parent de couleurs et les chants de fin d’année tentent de s’élever dans l’air frais du matin. Pourtant, sous cette douceur de décembre, une vérité mordante s’impose : les poches se vident plus vite que les lumières ne s’allument. Dans les foyers, les calculs s’accumulent, les priorités se resserrent et la joie peine à trouver sa place. Comment festoyer quand un kg de viande coûte 35 000 Fbu, celui riz oscillant entre 7 000 et 10 500 Fbu ?

Les fêtes et la retenue

Les enfants contemplent les décorations avec des yeux brillants, tandis que les adultes hésitent entre sourire et résignation, conscients que les cadeaux, les repas festifs ou même quelques douceurs resteront parfois un rêve inaccessible. Les rues bruissent de l’effervescence attendue, mais dans chaque maison, une discrète inquiétude murmure : comment célébrer quand l’argent fuit, quand le quotidien pèse plus que la magie de Noël ou du Nouvel An ? Décembre, cette saison de lumière et de partage, semble scintiller à distance, laissant une lueur fragile, mêlée d’espoir contenu et de nostalgie anticipée.

Un peuple riche de courage

Les collines du Burundi se déploient sous un ciel d’ocre et de bleu, tandis que le vent soulève de fines volutes de poussière, les faisant danser comme des souvenirs suspendus dans l’air. Sur ces chemins fragiles, les pas résonnent avec prudence et détermination, chaque mouvement portant le poids invisible des journées de labeur et des nuits d’inquiétude. Les mains cherchent dans le vide un peu de chaleur ; les yeux scrutent l’horizon à la recherche d’éclats de lumière qui semblent toujours un peu trop loin.

Dans les villages et les ruelles, les maisons modestes respirent la patience et la résilience. Les marmites frémissent doucement sur des feux de bois, et les odeurs de farine, de maïs et d’épices montent comme un chant discret de survie et d’espoir. Les enfants courent, et leurs rires s’élèvent comme des étoiles dans un ciel trop vaste pour contenir la misère.

Le peuple avance, malgré tout. Les poches peuvent être vides, mais les cœurs battent avec force ; chaque souffle est un témoignage de ténacité. Chaque main tendue, chaque geste de solidarité devient une lumière fragile mais persistante, un phare dans la nuit.

Les marchés avec moins de bruits

Les étals colorés semblent suspendus dans le temps, et chaque fruit, chaque pain, chaque épice se détache doucement dans l’air comme un petit trésor. Les marchands murmurent entre eux, comptant avec soin les billets rares et échangeant des sourires mesurés, tandis que les mains s’étendent lentement pour toucher, choisir et espérer. Les enfants, qui courent d’ordinaire en éclats de rire, avancent cette fois avec prudence, les yeux brillants d’étoiles et de rêves encore fragiles.
Dans ce calme inhabituel, une musique invisible se déploie : celle de la patience, de la résilience et de l’espoir discret qui précède les fêtes, transformant la simplicité du quotidien en une magie douce et fragile, à la lisière de Noël.

Décembre brillera quand même

Ses lumières timides glisseront sur les collines et les rues comme un souffle discret, effleurant les toits et les maisons où les poches sont vides mais où les cœurs débordent de courage. Même si les festins se font modestes et que les cadeaux restent rares, chaque flamme de bougie, chaque sourire échangé, chaque main tendue deviendra un éclat de vie dans la nuit.
Le vent portera les rires des enfants et les murmures des familles ; dans ces instants fragiles, la magie de décembre s’insinuera, douce mais tenace. Elle vivra dans les gestes invisibles, dans les regards échangés, dans les chants discrets qui réchauffent les âmes et rappellent que la vraie lumière ne dépend pas de l’abondance, mais de la capacité à aimer, à partager et à espérer. Ainsi, malgré la discrétion des éclats et les difficultés qui pèsent sur les foyers, décembre brillera non seulement dans les guirlandes, mais aussi dans la résilience et la chaleur d’un peuple qui refuse de laisser l’obscurité gagner.

 

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