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Face au quotidien compliqué, cultivons l’humour

Dans un Burundi où l’eau et l’électricité sont aussi rares que les licornes, chaque journée est une aventure imprévisible. À travers des anecdotes cocasses et des réflexions perspicaces, découvrez comment le quotidien des habitants du Burundi se joue à pile ou face comme dans une loterie où le simple fait prendre un bus ou une douche est déjà une petite victoire. 

Je rentre chez moi après une journée interminable. Le genre de journée où même votre ombre vous traîne. J’ouvre le portail avec l’optimisme fragile d’un chat croisant un chien de garde. « Encore une soirée merdique de plus dans la pénombre… », me dis-je. Quand l’idée de prendre une bonne douche pour détendre mes muscles endoloris par la marche m’effleure (oui parce que nahariye i reggaie kuva muri ville gushika muhira), je la repousse bien loin cette idée. Pfff… je danse la macarena chaque soir dans ma salle de bain (if you know, you know c’est tout). 

Et là, mes amis, je suis accueilli par le spectacle le plus étonnant depuis que le chien du voisin a appris à jouer du piano : les ampoules du salon sont allumées. Il y a du courant. Bordel de Dieu !  Alléluiaaaaaa…. Je regarde autour de moi, m’attendant presque à voir une fanfare surgir de derrière les murs. Mais non, il y a juste moi, mon émerveillement et un paquet de bougies de secours sur la table que je n’aurai finalement pas besoin d’utiliser ce soir, on dirait. 

Dieu, tu existes finalement….

Je me dirige vers la salle de bain. J’ouvre le robinet avec autant d’espoir que lorsqu’on tire sur un ticket de loterie. Et là, miracle ! L’eau jaillit. Je suis tellement surpris que je manque de tomber à la renverse. Aujourd’hui, je n’entendrais pas ces foutus grondements de tuyaux qui annoncent une probable (je dis bien « probable ») arrivée de ce « liquide naturel, inodore, incolore et transparent quand il est pur » pour reprendre les mots de ce cher bon Robert. Des grondements qui peuvent durer deux siècles et demi, croyez-moi (If you know, you know c’est tout)     

Après avoir snobé cette vieille macarena, je m’écroule sur le canapé.  Je prends mon téléphone, histoire de tuer le temps avant de savourer le repas du soir. Un repas cuisiné dans un endroit éclairé et avec de l’eau courante, s’il vous plaît. Quelle extravagance, vraiment ! Inutile de dire que ma connexion internet est aussi lente que Franklin, cette adorable tortue du dessin animé de ma fille. Mais qu’est-ce que je raconte ? Franklin se débrouille plutôt pas mal en termes de vitesse, en comparaison. Vous avez compris.     

Bref aujourd’hui, il est plus facile de trouver un lutin farceur sous son lit que de l’électricité et de l’eau courante dans sa maison (maison qu’on loue une fortune, soit dit en passant. Je développe ? Non ? Ok. Je vous épargne des détails).   

Ainsi, dans un monde où les miracles devraient impliquer des licornes et des fées qui volent, nous nous retrouvons à célébrer simplement le fait de vivre une vie banale. Mais qu’est-ce qu’une vie banale, normale aujourd’hui déjà ?  Mais bon, tant qu’il y a de l’humour pour tempérer l’absurde, je suppose que nous pouvons continuer à espérer que chaque jour soit aussi surprenant que celui-ci ! 

 

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