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La protection sociale expliquée aux nuls

Qu’est-ce que la protection sociale ? Quelle est la différence entre la protection sociale contributive et non-contributive ? Quel genre de protection sociale avons-nous au Burundi ? On vous explique.

Le Burundi s’est doté d’un document de la politique de protection sociale. Mieux, il possède un code de protection sociale destiné à régir ce secteur plus qu’important pour la vie du pays et à travers lui, sa population. Ces deux documents définissent la protection sociale comme un ensemble de mesures publiques ou privées visant à réduire la pauvreté et les vulnérabilités économiques et sociales. Ces mesures concourent à garantir à la population l’accès aux soins de santé, à l’éducation et aux revenus suite aux risques sociaux. Au vu de cette définition, on devine aisément que c’est un moyen incontournable pour sauvegarder le bien-être socio-économique de la population.
Le document de politique de protection sociale précise que tout être humain est exposé aux risques de perte ou de diminution du revenu suite à l’altération de sa force physique en cas d’accident ou de maladie professionnelle, invalidité, vieillesse, décès (survivants), perte de travail salarié, absence au travail salarié suite aux circonstances de maladie ou de maternité, de dépenses liées aux soins de santé et aux charges familiales.

Quels types de protection sociale au Burundi ?

La protection sociale est faite de deux branches. La première est dite protection sociale non-contributive. Elle comporte les transferts sociaux (ou l’assistance sociale, c’est par exemple ce que fait le projet Merankabandi financé par la Banque mondiale qui transfert des fonds directement aux vulnérables) et les services sociaux. Les bénéficiaires ne contribuent rien. Ils sont assistés gratuitement. La deuxième est la protection sociale contributive. Elle inclut l’assurance sociale autrement dite sécurité sociale. L’INSS et l’ONPR sont à classer dans cette catégorie. Ici, les concernés paient une partie de la cotisation. L’autre partie est payée par l’employeur. Il sied de préciser que dans ce cas-ci, l’assurance sociale protège contre les aléas de la vie : maladie, accidents, invalidité, vieillesse (retraite), décès, etc. Ce système est basé sur le partage de risques et sur le lissage des coûts. Pour que tout cela fonctionne, le système doit reposer sur un cadre législatif et normatif huilé.

 

Des employeurs qui se dérobent de leurs responsabilités

Les informations que nous devons au journal Burundi Eco indiquent que les employeurs du secteur paraétatique sont estimés à 662 quand les institutions du secteur privé sont estimées à 3830. Le total des employés des secteurs publics, paraétatiques et privés est estimé à 212 248. Sur ce dernier effectif, 80 801, soit 38,1% cotisent alors que 131 447 parmi eux, soit 61,9% ne cotisent pas. Le constat est que le manque à gagner annuel est énorme (44,6% des cotisants et 55,4% des non-cotisants).

Bien plus, on découvre dans les lignes du journal cité plus haut que l’Etat doit à l’INSS une dette de plus de 31 milliards de BIF. Encore faut-il ajouter que c’est une obligation légale pour l’employeur de cotiser pour ses employés. A la lumière de ces chiffres, il y a, de toute évidence, encore des employeurs qui s’affranchissent de cette obligation. Notons, toutefois que l’Etat du Burundi a mis en place un maillon important de la protection sociale qui vient en aide aux gens qui contribuent selon leur degré de vulnérabilité, à savoir, la Carte d’Assurance Maladie connue sous le nom de CAM. Les indigents et les plus vulnérables ne paient rien. Mais selon le degré de vulnérabilité, il faut débourser 3 000 BIF, 25 000 BIF ou 100 000 BIF pour avoir accès à cette carte.

 

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