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La politique nationale d’élevage de lapins : nous n’avons pas droit à l’erreur

Au Burundi, la campagne nationale d’élevage de lapins entretient un long débat. Si cette politique s’avère être la solution ultime à la crise économique actuelle, il serait pertinent que le Burundi adopte ces conseils pour pouvoir réussir pleinement cette politique. 

La population a été invitée à prendre en main ce projet. Pour le président de la République, Evariste Ndayishimiye, l’objectif est clair : donner un nouvel élan à l’économie du pays. Pour lui, cette politique est un moyen rapide pour accroître les revenus et réduire la pauvreté monétaire qui sévit dans le pays. 

Des mesures et stratégies ont été annoncées pour atteindre ce noble et ambitieux but. Pour commencer, le gouvernement prévoit la construction d’un centre naisseur de lapins pour un montant de 3,5 milliards de BIF.  L’on pourrait alors simplement se poser une question : quelles sont les priorités de cette politique ? La consommation locale ou l’exportation ?

Rappelons qu’en 2009, le gouvernement avait mis en place un projet au niveau de tout le pays pour planter des avocatiers et y avait consenti des efforts budgétaires supplémentaires non négligeables. Ce projet visait la constitution d’une source de revenus substantiels pour le paysan producteur ainsi qu’une source de rentrée de devises pour le pays. Nous connaissons tous les résultats de ce projet : l’éléphant a accouché d’une souris. 

Eviter le pire des scénarios…

En m’appuyant sur le marché mondial de la viande du lapin et les atouts de l’élevage de lapins au Burundi, l’on peut convenir que c’est une bonne politique, mais il est essentiel de définir les objectifs et les priorités. 

Dans le cas contraire, nous allons nous retrouver en train d’assister à une scène surréaliste ou cette politique aura réussi la vulgarisation de l’élevage de lapins sur le territoire national, mais très vite, les producteurs vont se retrouver avec une surproduction de lapins. 

Si l’objectif est l’exportation, quelle stratégie est mise en place pour acheminer la production vers le marché mondial ? Quid des experts pour s’assurer de la qualité choyée par le marché international ? Quid de la construction des abattoirs et usines de transformation ? Sans oublier les circuits de distribution.

L’urgence absolue  

Le gouvernement n’a pas droit à l’erreur sur ce projet. Ici, je fais allusion à la situation économique actuelle où le pays a besoin de devises. Le projet des avocats, nous a appris des leçons. Le budget général de l’Etat, exercice 2023/2024, prévoit 250 milliards de BIF à l’appui de ce projet. Il s’avère alors nécessaire de se positionner sur le marché mondial de la viande du lapin à tout prix. 

Pour ce, le président burundais a besoin d’une stratégie et d’une équipe compétente pour l’aider à la mettre en œuvre. Peut-être, faudrait-il aussi s’inspirer de la Chine ? En effet, à la naissance de la République Populaire en 1949, le pays se libérait à peine du joug étranger et des luttes internes. L’économie était complètement dévastée et le gouvernement commençait à reconstruire le pays. Par des mesures politiques, l’aquaculture a été identifiée comme une priorité. De nos jours, la Chine occupe une place de premier plan dans le secteur aquacole.

Si d’autres pays s’en sortent bien, pourquoi pas nous ?

 

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