Depuis quelques temps, des vidéos de gens attrapés en train de « forniquer » dans les hôtels circulent sur les réseaux sociaux burundais, la plupart filmés par des éléments de la police. Une façon d’humilier ces « amoureux » ? Une atteinte à la vie privée ? Ou une autre preuve de la dérive autoritaire de l’administration burundaise.
Les avez-vous tous vues, ces vidéos ? Cet homme et cette femme sortis tôt le matin de leur chambre d’hôtel par des éléments de la police hilares ? Voyez-vous cette autre vidéo d’une femme assise sur la terrasse d’une chambre d’hôtel, demandant ce qu’elle a fait de mal et pourquoi elle était filmée par la police ? Comme par le pire des hasards, ces images nous parviennent dans nos téléphones. Comment nous parviennent-elles ? Des fuites? Des avertissements déguisés? Une humiliation bien ourdie ? On spécule puisqu’il n’y a aucun mot de la part des responsables de la police. Mais qui ne dit mot consent, dit-on. Passons ! Ces fuites ou avertissements ont eu le mérite de nous révéler l’ampleur de ces humiliations.
Pourtant…
Entre deux adultes consentants, les relations sexuelles ne constituent pas une infraction sauf quand elles portent atteinte aux bonnes mœurs. Donc quand elles se passent dans un lieu approprié et non dans la place publique, elles n’engagent qu’eux. Tout le monde le sait et l’a compris sauf au Burundi où ce concept universel est loin d’être applicable bien que nous soyons en 2018. À la place, dans notre très chère nation « pudique et en phase de moralisation» aux valeurs ancestrales, nous avons une variante : « uniquement deux adultes consentants, mariés et qui traînent avec leur attestation de mariage peuvent décider de faire l’amour tranquillement dans un hôtel ».
« Les manifestions violentes finies, il n’y a plus personne à humilier. Tous soumis, il faut dénicher d’autres récalcitrants insoumis », commencent à déduire certains. Et c’est dans les hôtels ou maisons de passage que la police a trouvé son terrain de chasse pour faire subir à des citoyens les pires humiliations.
Sadisme ?
Visiblement, nos hommes en bleu se plaisent à humilier ces couples et balancer les images sur les réseaux sociaux. Peut-être une sœur de leur collègue, un cousin de leur femme. Ne parlons pas de la rançon exercée sur les présumés coupables. On parle d’une amende de 150 000 Fbu chacun.
Mais une interrogation me trotte dans la tête. Est-ce légal de balancer sur la place publique des vidéos de personnes dans le but de les humilier ? En quoi cela est-il différent du revenge porn? Si cela constitue un dérapage comme je le pense effectivement, est-il possible dans ce cas d’identifier et de punir les coupables ? Ah oui, j’avais oublié. C’est sans compter sur une Justice qui a pris congé depuis des lustres dans ce pays. Au moins nous savons qui de la population et de la police a le plus besoin d’une campagne de moralisation. Et si l’humiliation fait partie des valeurs ancestrales, alors là, je ne vous suis pas.
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Je pense que nous rertrouverons notre pays entrain de faire des milliers de kilomètres des pas dans le passé. Bien sûr au lieu de faire des pas en avant. c’est totalement regretable de voir un pays faire un tel recul. A défaut d’avancenment au moins je préfère la stagnation.
Les hommes en « bleu » n’ont pas de fautes; ce sont souvent des innocents! Il y a des gents qui le mandatent pour s’enrichir dans ces amande de 150mille Fbu! En fait , nous sommes dans un pays ; pas en voie de developpement, mais plutot « sous developpé »