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Les play-offs de la BAL : et si la FEBABU s’en inspirait ?

La 5ème édition de la Basketball Africa League (BAL) s’est clôturée ce 14 juin à Pretoria en Afrique du Sud, avec la victoire d’Al Ahli de Libye contre Petro de Luanda d’Angola. Juste pour rappel, aucun club burundais n’a décroché son billet pour cette prestigieuse compétition. Comment mesurer la perte ? Peut-on en apprendre une leçon ? Un passionné du ballon orange nous partage son analyse.

Ce grand rendez-vous du basketball africain réunissait sept équipes venues de Libye, d’Egypte, du Maroc, du Nigeria, du Rwanda, du Cap-Vert, de Tunisie et d’Angola. S’il faut parler davantage, cette compétition en présente pleins, que ce soit sur le plan financier, professionnel et le réseautage. Elle profite non seulement aux clubs et aux pays participants, mais aussi aux pays hôtes des différentes phases de la BAL.

Selon les données officielles de la BAL, 250 millions de dollars ont été injectés dans les économies des pays hôtes depuis cinq ans, et permis la création de près de 37 000 emplois dans les pays hôtes.

S’en inspirer

Certes, les clubs burundais n’ont pas encore participé dans la dernière phase de la compétition, mais l’organisation de la BAL peut être une source d’inspiration pour les nouveaux dirigeants de la FEBABU, dont l’agenda s’est déjà annoncé chargé.

Commençons par le commencement. Ce n’est un secret pour personne. Le Burundi manque cruellement d’infrastructures sportives dignes de ce nom. Cela nous disqualifie d’office pour accueillir des compétitions régionales et internationales comme la Road to BAL ou l’Elite 16.

Et que perd le pays ? D’énormes opportunités.

Sur le plan économique, les organisateurs injectent des fonds dans l’économie locale pour assurer le succès de l’événement. Par ailleurs, les visiteurs étrangers, souvent venus en mode touristes, consomment des biens et services sur place, ce qui accroît les recettes fiscales, et ce, en devises.

A titre d’exemple, en 2023, la conférence Sahara organisée à Dakar a eu un impact économique estimé à 3 milliards de francs CFA, et 20 millions de dollars ont été injectés dans l’économie sénégalaise. Du 17 au 25 mai 2025, c’est le Rwanda qui a bénéficié de 5 millions de dollars pour accueillir la conférence Nile de la BAL.

Ces chiffres démontrent que les infrastructures sportives sont un prérequis pour profiter de ces opportunités. Le nouveau comité exécutif de la FEBABU pourrait s’en inspirer pour définir ses priorités et inscrire ses actions dans une logique de développement du basketball et de stimulation de l’économie nationale.

Le tourisme en bénéficie

Certains se demanderaient le lien entre le sport et le tourisme. Et bien, c’est un duo rentable. Le sport est un vecteur puissant de promotion touristique. Les événements sportifs bénéficient d’une couverture médiatique mondiale. Les pays hôtes gagnent en visibilité, attirant l’attention des touristes et rassurant sur leur stabilité.

La BAL, par exemple, est diffusée dans 214 pays, avec des commentaires en 17 langues grâce à des partenariats médias (Canal+, ESPN, NBA TV, TV5 Monde, etc.) et des plateformes numériques comme YouTube, X et j’en cite. Une visibilité exceptionnelle, non seulement pour le basketball africain, mais aussi pour les pays qui accueillent les matches.

Alors que le Burundi peine à positionner son secteur touristique, accueillir un tournoi comme la Road to BAL ou Elite 16 permettrait de montrer un autre visage du pays, de rassurer sur sa situation sécuritaire, et de faire rayonner son image à l’international. Ce serait également une façon d’attirer des devises étrangères.

Des talents locaux aux parquets internationaux : un défi à relever

Qu’il s’agisse des conférences ou des play-offs, l’absence des joueurs burundais est flagrante. Et même si les clubs locaux ne se sont pas qualifiés, les meilleurs joueurs auraient pu être recrutés par d’autres équipes africaines participantes. Pourquoi cela n’a-t-il pas été le cas ? La réponse est simple : le niveau des joueurs burundais reste trop faible.

En 2024, le club burundais Dynamo avait pourtant obtenu son ticket pour la phase de conférence. Mais parmi les meilleurs joueurs locaux alignés, aucun n’a joué plus de 5 minutes.

Cela montre qu’à l’échelle régionale et internationale, le Burundi ne peut pas encore compter sur ses joueurs pour briller. C’est là que la FEBABU doit intervenir.

Le développement de jeunes talents, la mise à disposition d’espaces d’expression et d’émulation, ainsi qu’une vision dépassant le cadre strictement départemental, peuvent permettre d’élever le niveau du basketball burundais. À terme, des joueurs formés localement pourraient prétendre à des carrières professionnelles à l’étranger.

Mais cela ne se fera peut-être ni demain ni après-demain. Il est même possible que les nouveaux dirigeants de la FEBABU n’en voient pas les fruits durant leur mandat de 4 ans. Néanmoins, ils doivent initier les fondations solides d’un basketball orienté vers le sport-business, capables d’avoir un véritable impact socio-économique sur le Burundi.

 

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