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Plus de 54700 plaintes pour vol de téléphones mobiles depuis 2020

Le nombre de téléphones mobiles volés depuis 2020 est alarmant. Depuis l’année dernière, 54742 victimes de vol de téléphones ont déposé plainte. L’ARCT annonce de nouvelles mesures. Il faut un système de contrôle efficace pour lutter non seulement contre le vol, mais aussi contre le commerce informel des téléphones portables. Comment ? Ce blogueur réfléchit à haute voix. 

On est dimanche à Bujumbura. Un après-midi comme tant d’autres. Une scène des plus ordinaires au parking des bus : une jeune femme réalise que son smartphone lui a été dépouillé.  « Je n’ai pas fait attention, quatre jeunes homme m’ont bousculée sur l’avenue du marché, dix minutes plus tard, mon téléphone, qui était dans mon sac à main, avait disparu !», se plaint-elle.

Ce témoignage n’est pas un cas isolé. Au niveau des arrêts bus ou au marché les voleurs guettent les voyageurs et les délestent de leurs mobiles. D’autres petits malins surveillent les automobilistes bloqués dans les embouteillages ou aux feu-rouge. Au moindre signe d’inattention, le téléphone posé négligemment à côté du conducteur disparaît.  

Des vols de ce type, la police et l’autorité de régulation en reçoivent des centaines tous les jours. A cela s’ajoutent les vols à l’arraché qui se commettent toujours au centre-ville près des transports en commun ou ailleurs. 

Plus de 3944 plaintes au mois de juin

Le bilan communiqué par l’Agence de Régulation et de Contrôle des télécommunications(ARCT) est alarmant. Les nombres des plaintes ne cessent d’augmenter. Au mois de juin de cette année, cet organe a recensé 3944 plaintes de vols de mobiles, contre 1533 en janvier 2020. Soit une hausse de 153,2%.

D’après les données fournies par Constaque Hakizimana, directeur technique de l’ARCT, au cours du premier semestre de cette année, plus de 16500 plaintes ont été recensées. De janvier 2020 à juin cette année, 54742 victimes de vol de téléphones ont été enregistrées. 

Selon la direction technique de cette agence, les demandes ne cessent d’augmenter malgré les mesures que cette autorité a prises en collaboration avec les opérateurs de la téléphonie mobile et la police pour lutter contre ce crime. 

Des mesures certes, mais peu de résultats

Au mois de janvier 2021, suite à l’augmentation des plaintes de vol de téléphone portable, le commissariat de la police judiciaire a mis en place de nouvelles mesures afin de faciliter les recherches des téléphones volés et décourager cette forme de criminalité. Une des mesure prises est que toute plainte pour vol de téléphone doit être accompagnée soit par la facture du magasin vendeur, soit par un autre document attestant l’acquisition légale du téléphone volé.

Force est de constater qu’après huit mois, cette mesure n’a pas vraiment produit les effets escomptés. 

Mi-août 2021, l’ARCT et la police ont renforcé les mesures de contrôle du secteur de téléphonie mobile car le nombre des plaintes pour vol de téléphone est toujours alarmant.   Cela est d’autant plus préoccupant que parfois ces téléphones volés sont utilisés dans la planification et l’exécution d’autres crimes, y compris les enlèvements et les rançons.

Pour juguler ce fléau, selon un communiqué conjoint de la police et de l’ARCT, le numéro de téléphone fait partie de l’identité du propriétaire. De ce fait, celui ou celle qui utilise la carte-Sim d’autrui ou le téléphone volé endosse la responsabilité des crimes et aux fraudes commis via le réseau mobile. 

Par conséquent, en cas de perte de la carte SIM, l’abonné doit demander sa suspension temporaire à l’opérateur mobile et chercher une déclaration de perte délivrée par la police. L’utilisation de plusieurs cartes SIM d’un même opérateur est interdite sauf dérogation accordée par l’ARCT. Par ailleurs, l’autorité de régulation interdit aux opérateurs de téléphonie mobile de supprimer, suspendre ou changer le numéro d’un abonné en dehors des procédures préétablies.

Il faut un système de contrôle plus efficace

A mon humble avis, ces mesures ne suffisent pas pour réprimer le vol de téléphones mobiles. Il est évident que les mesures prises produisent peu de résultats. Il convient donc de chercher de nouvelles pistes de solutions pour décourager les malfaiteurs. Aux grands maux grands remèdes. Peut-être faut-il penser à des solutions technologiques pour résoudre ce problème. Un système permettant d’identifier les téléphones mobiles connectés sur le réseau national des télécommunications pourrait faire l’affaire. Il faut que l’Etat mette en place une plateforme pour lutter contre le vol des téléphones portables et le commerce informel. D’abord, cette plateforme enregistrerait tous les téléphones mobiles en usage au Burundi et les associerait à leurs utilisateurs. Puis, elle enregistrerait systématiquement les IMEI de téléphones importés passant par le circuit légal. Cela permettrait à l’autorité de régulation d’avoir une base de données des téléphones mobiles importés et ceux qui sont en circulation. 

Un changement de propriétaires de téléphones devra être enregistré sur cette plateforme pour éviter les fraudes.  Bref, cette plateforme se comporterait comme un registre d’identification des mobiles qu’utilisent les abonnés. Le téléphone mobile pouvant recevoir n’importe quelle carte SIM, ce qui offre une grande possibilité de vol, la plateforme donnerait une identification unique à un téléphone mobile. Celle-ci permettrait de repérer le téléphone volé ou perdu et de le protéger/bloquer ou de le déclasser à partir de cette plateforme. Mais ne faudrait-il pas d’abord commencer par combattre le commerce informel de téléphones mobiles ?

 

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