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La téléphonie mobile: des chiffres en hausse et des clients qui se plaignent

Le secteur de la téléphonie mobile est en pleine croissance. Les usagers paient beaucoup d’argent mais la qualité des services offerts par les compagnies de télécommunication  laisse à désirer. Avec les milliards de francs que gagnent ces sociétés, n’est-il pas temps qu’elles investissent dans les infrastructures ? 

C’est l’année 1997 qui marque le début de la libéralisation des télécommunications au Burundi. Mais, c’est à partir de 1999 que les premières licences pour l’exploitation des réseaux GSM ont été délivrées. Les premières sociétés à bénéficier de ces licences sont Telecel Burundi qui deviendra plus tard U-com, Spacetel qui prendra le nom Econet Wireless  et Africell, l’ancêtre de Tempo qui deviendra Tempo-Africell. En 2015, le paysage des sociétés de téléphonie était composé de 4 sociétés opérationnelles à savoir : Onatel, Econet-Leo, Lacell et Viettel Burundi.  

Un chiffre d’affaires en hausse de 16,9% en trois ans.

Selon les chiffres récents publiés par l’Agence de Régulation et de Contrôle des Télécommunications (ARCT), le secteur a le vent en poupe. Le chiffre d’affaires de la téléphonie mobile s’établit à 151, 9 milliards de BIF. Ce montant est en hausse de 22 milliards BIF par rapport à 2016 où les quatre opérateurs qui se partagent le marché de la téléphonie mobile avaient engrangé 129,9 milliards BIF. Il s’agit, en valeur relative, d’une progression de 16,9%. 

Début 2011, le marché de la téléphonie mobile a enregistré une forte croissance, soutenue principalement par une forte hausse des abonnements, selon des données fournies par l’ARCT. La téléphonie mobile est restée le secteur le plus dynamique du marché. Le taux d’utilisation du téléphone portable est passé de 1,6% de la population, soit 136 709 usagers en 2005 à 54% % de la population, soit 6 532 039 usagers en 2019.  

 16% des usagers de téléphone mobile connectés

Au 30 septembre 2020, la moyenne mensuelle d’abonnements à l’internet a atteint 1 165 228 contre 1 068 525 au 30 juin 2020, soit une augmentation de 8%. Le nombre d’abonnés à l’internet mobile représentaient 99,6%, le reste étant la part de l’abonnement à l’internet fixe. Le revenu trimestriel généré par l’internet mobile se chiffrait à plus de 6, 7 milliards de BIF.  En moyenne 17 sur 100 abonnés à la téléphonie mobile possédaient des téléphones ayant accès au service de l’internet. Ce taux était de 16% au 2ème trimestre 2020, tandis que le taux de pénétration d’internet s’élevait à 8,20% en 2015.

Quid de la qualité des services ?

La qualité des services offerts par les sociétés de téléphonie mobile suscite parfois des controverses. Les  consommateurs se lamentent souvent. Deux cas pour  illustrer la mauvaise qualité des services.  Le premier concerne le bouquet illimité  internet de 30 jours proposé par une société dont on taira le nom. Il arrive souvent que quand on l’achète ce bouquet expire après deux ou trois heures seulement. 

Le deuxième concerne la faible connexion internet. Un usager souscrivant à un bouquet journalier de 1 G.B ou de 1.5G.B ne peut pas toujours visionner une vidéo sur You tube. Ici, on vous épargne de la hausse des prix qui se fait presque à l’insu du consommateur.

Pourquoi ces inconvénients alors que, comme on l’a vu plus haut, ce business se porte à merveille ?  En économie, on nous a toujours appris que le marché s’autorégule grâce au principe de la « main invisible ». Peut-être s’agit-il aussi de cette fameuse main. 

La concurrence existe-t-elle vraiment dans ce secteur ?

Selon un expert qui a requis l’anonymat, la concurrence s’est installée et c’est une bonne chose. Toutefois, en regardant de plus près, on se rend compte que cette concurrence n’existe pratiquement pas. En effet, le leader et le challenger s’arrangent toujours pour proposer les mêmes produits et se partagent ainsi la clientèle. Quant aux prix, ils restent globalement dans une fourchette quasi identique.

D’après cet expert, si on constate que les bouquets internet les moins chers ne sont utilisables que tard dans la nuit, cela serait dû à la faiblesse de l’infrastructure des réseaux mobiles. En effet, cette infrastructure ne serait pas suffisamment performante pour gérer d’importants trafics de données durant la journée.

Sous d’autres cieux, l’infrastructure numérique est solide et performante. Cette qualité serait en grande partie la résultante des investissements massifs opérés par les fournisseurs d’internet. Ainsi, les usagers acceptent alors de payer leur internet plus cher parce qu’ils sont sûrs de disposer des meilleurs services. Les opérateurs locaux devraient aussi investir dans les infrastructures numériques pour pouvoir offrir des services de qualité, surtout que ce n’est pas l’argent qui leur manque.

 

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