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Pamoja Awards : « Je n’ai pas tout compris. »

Pour reprendre la formule utilisée par une jeune journaliste pour annoncer l’événement, la grand-messe de la musique gospel burundaise s’est déroulée ce 28 octobre au Christian Life Ministries. Oui, la messe en soi était haute en couleur et m’a remplie d’interrogations.

Je ne sais pas comment démarrer ce billet. Ces derniers temps, il n’est pas aisé de faire un commentaire sur les événements organisés à Buja. Bon soit!

J’ai eu le privilège d’être invitée à la cérémonie de remise d’Awards organisée par l’équipe Pamoja (Festival), faut dire que les places étaient limitées. Il y a des choses que j’ai appréciées, d’autres non et il y en a d’autres que je n’ai pas compris!  Alors pas du tout.

Je vais d’abord remercier l’équipe Pamoja de nous avoir rappelé qu’au Burundi, il est possible de commencer un événement à l’heure. Le protocole, le son, le déroulé du programme, les vidéos d’annonce, c’était vraiment impec’!

Ce que je n’ai pas compris…

Pourquoi avoir des MC (maître de cérémonies, ndlr) qui parlent plus anglais que kirundi, swahili ou français à la rigueur? Je ne dis pas que les deux MC étaient mauvais, au contraire. Ils étaient vraiment bons, décontractés et tout. Mais on pouvait voir que l’interaction avec le public n’était parfois pas vraiment au top. Le public de ceux qui étaient nominés est plus kirundiphone et swahiliphone, donc la prochaine fois, n’ayez pas peur on va comprendre « mukiongea kiswahili ».

Je n’ai pas compris que des artistes se permettent d’être en retard le jour où ils sont primés, le jour de leur reconnaissance publique. Je croyais que c’est juste dans les concerts qu’ils le font mais là aussi?

Il y a aussi une phrase que je n’ai pas saisie, « Ntawe nasavye/twasavye adutore! ». Celle-là, elle est revenue 3 ou 4 fois! C’est pour dire quoi au fait? Qu’on n’aurait pas dû voter pour eux ? Ou que s’ils ont gagné, ce n’est pas grâce aux votes de leur fan base? Eeeh, je cogite encore peut-être je vais finir par capter.

Je ne suis pas la seule qui n’ait pas tout compris!

Un artiste encore ébahi d’être nominé dans la catégorie de ceux qui ont vendu le plus de fonds musicaux « Akaziki » me dit ne pas comprendre comment il s’y retrouve alors « qu’il n’a jusque-là encaissé aucun chèque pour ces ventes ».

Un ami de me demander : « Faut-il donc comprendre que ceux qui ont été primés sont les meilleurs? Autrement dit, ceux qui n’ont pas été primés sont … »

Je n’ai pas saisi tout le mécanisme derrière les votes, mais une chose que j’ai comprise dans l’industrie de la musique, il n’est pas juste question de talent, loin de là! Il est aussi question de marketing, branding, communication et toutes ces choses.

Pas donc étonnant que quelqu’un qui a rappelé sans cesse à ses amis/fans de voter pour lui jusqu’à acheter du crédit téléphonique pour eux, puisse être récompensé de ses efforts. Ou que quelqu’un qui vient de trimer durant des années à produire ait assez de fans qui puissent voter pour lui le jour J et qu’il soit récompensé après toutes ces années. De toutes les façons « Abagabo ntibaronkera rimwe! » et ce sont les efforts qui ont été récompensés.

Dans tous les cas, bravo!

Tout ce que je sais et c’est ce qu’il faut garder, un événement pareil, c’est plus une opportunité pour que les projecteurs soient braqués sur les artistes, leurs œuvres et que leur message ait encore plus d’écho. Par ailleurs, n’est – ce pas ce que recherchent ces artistes? Et je crois qu’ils l’ont compris. L’attestent ces invitations des gagnants aux autres pour les rejoindre sur le podium et partager leur joie et la photo au passage.

Au-delà de tout ça, je ne comprends toujours pas comment une équipe de jeunes gens parvient à organiser des événements de cette envergure, avec si peu ou pas de sponsors! Est-ce peut-être le miracle de la multiplication des pains à la Burundaise ?

 


A relire : Le gospel « new wave » au Burundi, un style controversé

 

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