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A toi qui paiera ma facture

A défaut de léguer un Burundi vert et bleu, mais consciente de la réalité, cette poétesse se résout à léguer à son petit-fils une missive, un message d’espoir. Est-ce qu’elle a le choix ?

Mon enfant, j’aurais aimé te léguer un Burundi vert et bleu,
La douce pluie de septembre, le beau soleil de juin, la pleine lune de décembre,
Un climat encore beau et des saisons encore régulières,
J’aurais aimé te léguer un sol que tu cultiveras,
Sans te demander si tout poussera
Un ciel immunisé contre tout effet de serre,
Une forêt toujours vierge.

Mon enfant, j’aurais aimé te léguer un Burundi vert et bleu mais,
J’ai brisé l’entente sacrée avec mère-nature
De ses eaux jusqu’à son ciel, j’ai tout pollué,
De son sol à son sous-sol, j’ai tout surexploité,
Je me suis attaqué à ses espèces, elle répliquera sur ma progéniture
De l’inondation à Gatumba, de la sécheresse à Gisheke, …
De l’érosion sur les collines, des éboulements sur les contreforts bordant le Tanganyika,
Des maladies respiratoires que j’ai provoquées,
Des cancers de tout genre, les climats qui deviennent imprévisibles,
Les saisons qui violent l’ordre logique,
Le calvaire ne fait que commencer.

Mon enfant, j’aurais aimé te léguer un Burundi vert et bleu, mais,
Je te lègue un Burundi traumatisé et défiguré,
Un pays saignant qui a besoin d’être soigné.
Bande-le avec le reboisement,
Soigne son traumatisme par le recyclage,
Protège sa biodiversité.
Le Burundi étant des plus gâtés, pense à l’énergie solaire !
Veille enfin sur lui ainsi tu riras, tu joueras, tu seras qualifié et tu décideras
Pour pérenniser ce Burundi vert et bleu,
Car c’est tout ce que je peux t’offrir.

Avec tendresse,
Ta grand-mère.

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