Le 7 juin 2023, la Banque de la République du Burundi a décidé de retirer de la circulation les billets de 5000 Fbu et 10000 Fbu datés du 4 juillet 2018. 48 heures après cette décision, les nouveaux ne sont pas encore suffisants sur le marché. La population s’empresse de verser leur argent à la banque avant la date butoir du 17 juin tandis que le retrait, lui est très compliqué. Reportage
Il est 10h40 quand nous entrons à la banque kenyane de Bujumbura (KCB). Une foule de gens attend. Impossible de trouver une chaise. Il faut tirer son ticket et attendre patiemment. Nombreux sont ceux qui tiennent dans la main des liasses des fameux billets jaunes et bleus. Ils veulent, plutôt, ils doivent s’en débarrasser. A côté de nous, un jeune homme murmure au téléphone : « Je risque d’y passer toute la journée. Il y a plus de 130 personnes encore devant moi ». Celui-ci est là depuis plus d’une heure.
Au siège de la BCB au centre-ville, c’est le même scenario. Beaucoup de gens se tiennent debout. Certains sont en train d’échanger en petits groupes. Ce qui provoque une sorte de brouhaha tel dans un petit marché. Même les femmes enceintes doivent attendre longtemps debout. « Nous ne pouvons faire autrement, uko zivugijwe niko zitambwa » (Nous dansons au rythme du tambour Ndlr), rétorque une femme enceinte à qui nous demandons si elle parviendra à tenir pendant longtemps. Les appels automatiques se poursuivent et les clients se présentent au guichet un à un. A la « Bancobu de Ruvumera, j’ai tout simplement abandonné. Les agents comptent les billets à la main », indique un jeune homme qui affirme avoir échoué depuis le matin à déposer ses 500 000 Fbu. Pour lui, c’est toute une journée de travail perdue.
Carence de billets de banque
Au niveau de la Bancobu, la situation est un peu plus compliquée et floue. S’il s’observe une foule trop nombreuse, un problème de tarissement de billets se pose. Les nouveaux billets manquent. A cette heure personne ne peut retirer en billets de 5000 Fbu et 10000 Fbu. Même les billets de 2000 Fbu et 1000 Fbu manquent. Pour certains agents, les tiroirs s’assèchent et il faut attendre en recevant les versements. Un client venu effectuer un retrait jette l’éponge : « Je n’ai même pas pu obtenir les billets de 2000 Fbu. Je pense qu’il me faut partir tout simplement ».
La banque tanzanienne CRDB connait les mêmes défis. Pas de nouveaux billets jusqu’à midi. Un employé affirme que les nouveaux billets leur seront versés dans l’après-midi, mais que seuls les utilisateurs de la carte électronique de retrait seront servis.
Au niveau des microfinances, pas un seul nouveau billet de 10000 Fbu ou 5000 Fbu. A la Coopérative d’Epargne et de Crédit Mutuel (CECM) sise à Bujumbura, une des microfinances les plus en vue au Burundi, impossible de décrire la situation. Des clients s’entassent. Ceux qui manquent de place à l’intérieur attendent à l’extérieur. Mais, comme c’est le cas pour l’agence de la COOPEC du centre-ville, on attend toujours d’être servis en nouveaux billets. « Le problème est que les clients versent beaucoup de billets de 10000 Fbu et de 5000 Fbu alors que nous devons uniquement donner les billets de 2000 Fbu et 1000 Fbu pour ceux qui effectuent les retraits », explique un agent de CECM travaillant dans le service de dépôt et retrait par téléphonie mobile récemment lancé par cette microfinance, rencontré en dehors des bureaux du CECM.
Contactés pour donner la lumière sur ce retard de l’arrivée de nouveaux billets sur le marché, les services de communication de la BRB n’ont pas pu donner suite à notre demande.
Il ne reste que 7 jours pour échanger les anciens billets contre les nouveaux. Mais au vue de la situation qui prévaut dans les banques, il y a lieu de se poser des questions. Comment est-ce que les autorités compétentes ont-elles décrété la mise en circulation de nouveaux billets sans les avoir préalablement distribués en quantité suffisante ? Les 10 jours sont-ils suffisants pour retirer tous les anciens billets concernés ? Au regard de la pagaille que les mesures de la BRB ont occasionné, n’est-il pas urgent de temporiser et de proposer des solutions pratiques ?
C’est dommage. Hein 🤣🤣🤣
Dans les bus, restaurants,dans différents endroits les commerçants préfére ne pas vendre🤦mon pays va mal vraiment,que Dieu nous vienne en aide 🙏
Mon pays va mal vraiment😭
Amen🙏