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Noël : eux aussi ont droit au bonheur

Naturellement, les enfants raffolent des fêtes de fin d’année. C’est synonyme pour eux de nouveaux vêtements, de nouveaux jouets, de sorties en famille… Mais, ce ne serait que mensonge d’affirmer que tous les enfants attendent ces moments avec la même excitation. Il y en a pour qui ce lundi n’a été qu’un jour comme un autre. Je dédie ce texte à ces petits oubliés.

C’est une belle matinée, le ciel est bleu. Ma journée est libre, donc je décide d’aller flâner en ville et faire quelques emplettes. Plusieurs devantures de magasins sont ornées de sapins dont les clignotements essaient de rivaliser avec les rayons du soleil. J’entre chez T2000, fais mes achats et je ressors. Je vois alors, à l’écart sur le trottoir, un petit garçon d’à peine 5 ans, tout seul et vêtu de haillons. Il tend la main à chaque passant, et chacune de ses supplications se solde par un hochement de tête sec et négatif.

Je décide de m’approcher de lui et dès que je suis à quelques pas, il accourt, sa petite main tendue. Il n’ose pas me regarder en face, comme s’il avait honte de quelque chose. Ce garçonnet sait ce que représente Noël et la fête du nouvel an. Mais il ne célébrera ni l’un, ni l’autre. Il n’a ni mère, ni frères et sœurs, il vit tout seul, me souffle-t-il. Cela doit faire deux jours qu’il n’a pas mangé. Je lui demande ce qu’il compte faire pour Noël et il me dit innocemment : « Nzotambira Imana ». Et quand je lui demande ce qu’il compte manger à la « Bonne année », il regarde le sol et reste silencieux.

Je sors un paquet de billes que j’avais dans mon sac et le lui donne avec un peu d’argent. Il me remercie et s’en va. Décidément, cette rencontre m’a laissé un goût amer.

Et pourtant, ce sont aussi des enfants

Tantôt marchant pieds nus sur le sol brûlant, tantôt dormant à la belle étoile dans un froid mordant, ces petits anges qui sillonnent les rues finissent par se fondre dans le décor. Personne ne les voit ou ne leur prête attention. Pourtant, plusieurs ont l’âge de nos enfants, d’un cousin ou d’une nièce. En cette période de fêtes, nous dévalisons les magasins, c’est à qui achètera le plus. Et quand une de ces petites mains nous est tendue, nous refusons net, en lançant un rapide « nta mahera », alors que des liasses dorment goulûment au fond de nos poches. Ces petits êtres sillonnent les rues, voient ces sapins sans en comprendre le sens. Pour eux, Noël et la fête du travail, c’est du pareil au même, car cela ne les concerne pas.

Alors je salue du fond du cœur chaque association, chaque groupement qui rassemblent les moyens pour faire vivre ces moments aux enfants défavorisés. Offrir cet instant de plénitude à ces petits qui ne connaissent le plus souvent que la faim. Merci et ne vous arrêtez surtout pas.

Et aux autres, à ceux qui font la sourde oreille, il est vrai qu’on ne peut pas porter toute la misère du monde, mais on peut toutefois diminuer sa lourdeur. Ces fêtes sont un moment de partage, alors partageons avec ceux qui n’ont rien. Donnons une chance à ces petits oubliés de se dire, « oui, moi aussi, je sais ce que cela fait ».

 

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