Polygamie, concubinage, adultère voilà les ténors de la nouvelle moralisation de la société. Mais c’est faire fausse route que de vouloir moraliser une société rien que d’en dessous de la ceinture. Vous vous demandez comment?
Avoir plusieurs femmes (surtout quand on a peu de moyens), avec tout ce qu’il peut en découler comme conséquences au niveau de l’héritage et de la prise en charge de la descendance, c’est vrai, ce n’est pas bien. En plus, les rivales créent des histoires de jalousie (si tu achètes un pagne pour numéro 1, tu dois absolument acheter le même pour numéro 2), sans parler des moyens financiers que cela suppose d’entretenir plusieurs ménages et la ribambelle de gamins. Mais à part ça, vivre en concubinage, en soi, est – ce si grave? Un adultère commis par deux adultes consentants, majeurs et vaccinés, en quoi est-ce une question nationale?
Si moralisation il doit y avoir, pour gérer la démographie galopante, puisque cela est l’objectif de cette moralisation, ne faudrait – il pas commencer par rendre obligatoire la prise de contraceptifs pour toutes les femmes ayant plus de trois enfants? Et prévoir des sanctions pour ceux qui dépasseront le nombre d’enfants limité (bon, on ne se limitera peut-être pas à l’enfant unique, mais pourquoi pas 4). Une autre politique sur laquelle on peut lorgner : en Chine par exemple, leur Constitution impose l’âge minimal pour le mariage (22 ans pour les hommes et 20 ans pour les filles), afin de retarder la formation des foyers.
Mille autres problèmes à gérer
Cela semble très drôle et lucratif pour les policiers, mais plutôt que de courir derrière des gens, qui n’ont de mauvaises intentions que de se faire plaisir, on ferait mieux de s’asseoir avec toutes les sphères publiques concernées et trouver une solution d’abord pour le contrôle des naissances. Il faut dire à tout parent que l’on ne fait pas des enfants pour les mettre dans la rue, car non, umwana si uwa bose! Tu fais un gosse, tu l’assumes jusqu’au bout! C’est criminel de la part d’une mère, d’exposer son bébé de quelques semaines, sous un soleil qui cuirait un poulet bicyclette sans même le plumer, pour glaner quelques billets. C’est immoral de remplir cette terre de bouches à nourrir quand on a soi-même du mal à se nourrir! A défaut, de leur ligaturer les trompes ou de les bourrer de contraceptifs, on leur dirait, « Non, ma petite dame, tu n’écarteras plus tes jambes, le soir tombé, à moins que ce ne soit un viol! »
Ensuite trouver des moyens, et Dieu sait que ce ne sont pas les ONG’s pour la protection de l’enfance qui manquent ici, pour créer des centres de réinsertion, des orphelinats, des familles d’accueil, … notamment pour ces enfants « Uburundi bwejo » (Burundi de demain) qui naissent et vivent dans les rues, dans les prisons. Je rêve, je sais!
Mais de grâce, on ne laisserait plus ces enfants ainsi, faisant d’eux de futurs criminels, bandits et autres chanteurs de slogans partisans. Car, ça, c’est le plus immoral! Et, enfin, on lâchera la grappe aux amants, tant qu’ils ne feront que l’amour et pas des enfants!
A relire : « Dites-leur, Première dame ! »