Il est neuf heures et demi et les bureaux de la préfecture viennent d’ouvrir. Dans ce bâtiment de l’administration française, j’aperçois une longue file d’attente. Plus de cent personnes font la queue à cette heure-là ! Les candidats pour « l’eldorado » sont toujours aussi nombreux mais une fois sur le sol européen, la réalité est bien différente.
Tout citoyen étranger s’installant sur le territoire européen à l’obligation de posséder un titre de séjour, lequel donne accès au logement, et à l’emploi. La course à la paperasse est une dure épreuve pour ces Congolais de l’étranger. Certains arrivent en Europe comme étudiant, ou comme touristes. Beaucoup ne veulent plus retourner au pays. En réalité beaucoup arrivent avec l’intention de rester (même s’ils ne le disent pas au départ) et rêvent d’avoir les « mikanda » (papiers en français). Ce phénomène porte même un nom : « Bwaka ngunda ». Faire régulariser sa situation est une étape éprouvante car il faut avoir des raisons valables. Le mythe de l’eldorado, hélas, séduit toujours les Congolais qui déchantent une foi sur le sol européen.
Epouser une « mundele »
Pour y arriver, beaucoup demandent l’asile politique en se présentant à la préfecture avec un « nom » différent de celui qu’ils avaient au pays, afin de brouiller les pistes et pour que les autorités françaises ne puissent pas faire le lien avec la vraie famille laissée au pays. Chacun construit un scénario pour être crédible auprès de l’administration française qui suit de près le dossier. Pour les garçons, le plus facile est d’épouser une « mundele » ou de lui faire un enfant pour obtenir un titre de séjour.
Aujourd’hui, beaucoup de Congolais en attente de régularisation ne peuvent pas rentrer au pays. Sans papier impossible de rentrer au Congo. L’attente peut durer plusieurs années, dix ans, quinze ans.
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