Comme la récente élection du Dr Sabine Ntakarutimana à la place de Premier vice-président de l’Assemblée nationale, avant les médecins pouvaient prétendre à des postes plus prestigieux en politique. Pourtant, ces jours-ci, on en voit dans des postes qui n’exigent même pas de licence universitaire. Pourquoi ? Le sujet a été un débat dans un groupe de médecins.
Le Burundi était habitué à avoir des médecins politiciens à des fonctions beaucoup plus haute dans la gestion de la chose publique. Là, je cite Dr Pie Masumbuko qui fut Premier ministre, Dr Martin Nduwimana et Dr Yves Sahinguvu qui fussent vice-présidents de la République, ou Dr Jean Minani qui fut président de l’Assemblée nationale. Mais, ça, c’était avant.
Aujourd’hui, il est de plus en plus courant de voir des médecins dans des postes qui n’exigent même pas de licence universitaire. Les cas des médecins comme l’ancien administrateur de Muha en 2015, l’actuel administrateur de Gitega, l’actuelle présidente du conseil communal de Gitega ou le secrétaire du parti CNDD-FDD en Mairie de Bujumbura, en témoignent.
Alors que l’OMS recommande un médecin pour 10 000 habitants, le Burundi n’a que 0,6 médecins pour 10 000 habitants. Ce qui prouve à suffisance que la place d’un médecin devrait être dans un hôpital, et non dans les postes politiques, puisque même si un médecin peut être un politicien, le sens inverse est quasi impossible. Alors, pourquoi cette course effrénée vers les postes politiques pour ces disciples qui ont juré de considérer la santé de leur patient comme leur premier souci ?
La médecine, un métier noble mais…
La médecine au Burundi n’est plus une vocation, mais un métier comme les autres. Et par malheur, le chômage ne l’a pas épargné lui aussi. Les facultés de médecine ne cessent de fournir un nombre élevé de médecins par rapport à ceux qu’engagent l’État et le privé. Et comme ces médecins doivent survivre et garder leur noble image dans la société, la politique s’offre comme une porte de sortie pour ne pas perdre leur prestige social. Voilà comment Dr Jean* a oublié la blouse blanche, et bat campagne pour les élections collinaires dans son quartier à Bujumbura.
Quant à Dr Bernard, il s’est reconverti en commerçant car dit-il, « je n’aimais pas la médecine, je l’ai étudié pour faire comme les autres, car la société m’a fait comprendre que je ne devrais pas rater une faculté aussi noble et bien réputée vu mes exploits scolaires antérieurs ». À la fin du cursus, certains médecins se battent pour des postes de directeurs ici et là en passant par la politique, car être médecin n’était pas leur truc à la base. C’est souvent la pression de la société qui les pousse à choisir la médecine.
Enfin, pour ceux qui parviennent à trouver de l’emploi, les conditions de travail dans lesquelles ils exercent frisent souvent la limite du professionnellement acceptable pour un salaire de misère. « Mon salaire de base est de 77.462Fbu alors que je travaille les week-ends, la nuit et les jours fériés », raconte avec chagrin Dr Alexis*, un médecin travaillant à l’intérieur du pays. Ce salaire les pousse à se désintéresser de la blouse blanche pour embrasser la politique qui paye mieux. Leurs diplômes aidant, ils gravissent facilement les échelons et prennent toute place qui se libère dans cette arène politique.
Même si la relation « médecin et politique » n’est pas illégale, il faut changer la donne pour le bien de la population. Cela passera par revoir certaines réformes pour qu’un médecin puisse exercer dans des conditions décentes, qu’il ait un bon niveau de vie pour pouvoir bien soigner les autres, et non pas juste recevoir comme salaire un « merci Docteur ».
En attendant, je souhaite bonne chance à ces médecins politiciens.
* : les noms ont été changés.
Il faut que le gouvernement revoit la salaire du médecin Burundais.
Comment expliquez que un employé de l’OBR diplômé de A3 touche 1 000 000 et un médecin 470 000 Fbu?
Merci du plaidoyer
Dans la sous-region, les parlementaires kenyans sont mieux payes que ceux des Etats- Unis d’Amerique, du Japon ou de Grande Bretagne.
« A 2013 study by the UK-based Independent Parliamentary Standard Authority and the International Monetary Fund ranked the country’s legislators second, after Nigeria. MPs in Ghana, Indonesia and South Africa trail their selfless Kenyan counterparts.
Kenyan MPs were found to take home more than their counterparts in the United States, Japan and Britain.. »
https://www.the-star.co.ke/siasa/2019-05-11-new-house-allowance-puts-mps-salary-way-above-world-super-powers/.
1. Quand il a pris sa retraite, le docteur nigerian Joseph Edozien qui enseignait la nutrition a University of North Carolina (UNC) at Chapel Hill a l’est des Etats-Unis est retourne dans son pays pour etre roi de sa region natale d’Asaba.
« The Joseph Edozien Outstanding Undergraduate Award*
Named for a former professor and Chair of the Department of Nutrition, who was named King of Asaba, a region on the Niger River in Nigeria in 1990; the award recognizes undergraduate students that have excelled academically in the program including community service activities… »
https://sph.unc.edu/nutr/unc-nutrition/student-life/nutr-available-awards/
2. Il etait l’un des quatre professeurs africains a l’UNC-Chapel (environ 25 milles etudiants a l’epoque dont une dizaine d’africains a l’epoque) a la fin des annees 1980.
3. Une fois (l y a peut-etre plus de quinze ans) j’ai pu entendre son interview sur les ondes de la radio americaine National Public Radio (NPR) ou il expliquait ce qu’il fait pour le developpement de sa communaute au Nigeria.
Je voudrais réagir sur l’article parlant des médecins politiciens. Ces médecins politiciens ne sont pas là par crainte de mauvaises conditions de vie, visitez leurs parcours vous allez constater qu’ils sont là par conviction politique. Sabine a tout, elle fût ministre, chef de cabinet à la présidence. Benjamin, il est chef de District donc tjrs dans sa vocation, avant être médecin il était militant du parti, ce qui lui laisse la responsabilité d’en être le leader n’importe où, l’administrateur de Gitega il a été élu admin pour ses qualités morales, administrative,.. il n’est pas aussi pauvre que vous le croyez, il était MDH d’un hopital régional. En définitive lorsque on voudra que un médecin soit responsable d’une entité administrative, la mission lui sera confiée. Cet article n’est pas scientifique, il est purement politique, jusqu’à mépriser l’organe legislatif e notre nation. Mwikebuke
Cet article est certainement scientifique.Il est anormal qu’un médecin demande d’être un administrateur communal alors qu’il a si longuement étudié.Cela prouve qu’il y a une dévalorisation de la profession médicale et que ces médecins tentent des chances ailleurs.
C’est regrettable de constater ces bascules des medecins à la recherch de quoi mettre sous la dent! Il faut dir q meme là où ils occuperont les postes politiq rien ne marchera! Ce n’est pas l’amour du travail mais plutot le gagne paix! Par ailleurs, il fallait inclure toutes les categories professionnelles du domaine (infirmiers, hygienistes,…) *Sinon je pense que Yaga fait publicité/promotion de la profession! Ex: Le salaire de misere que Yaga souligne est noté chez les medecins seulema? Les enseignants? On a des marché different? Il fo revoir les articles
Tous les salariés mensuels pleurent,seul l’entrepreneuriat libère
Comme vous l’avez souligné dans l’article, les salaires médiocres des salariés de la fonction publique les poussent à oublier leur noble vocation pour se mêler dans les postes qui payent mieux. Au lieu de mettre en avant le patriotisme et l’humanitisme, certains medecins choisissent de faire la pô et le métier en même temps ce qui, dans certaines conditions blessent les patients et pour ceux qui le peuvent, les poussent à se soigner en déhors des frontières de leur pays d’origine. Je ne suis pas pyschologue pour le dire, mais vous imaginez comment se sentira un leader d’un parti d’opposition en train de se soigner chez un médecin leader du parti au pouvoir?
Pour moi, bien que les conditions de travail ne sont pas proportionnelles au salaires touchées par la plupart des salariés, que le patriotisme et la conscience professionnelle soient mise en avant. L’argent et le patriotisme dans la plupart des cas divergent, pour un médecin qui choisisse la pô, qu’il serve seulement la nation en tant politicien et ne soit plus consideré comme médecin aussi longtemps qu’il occupe ce poste politique bien reconnu.