La vie à deux ne serait pas un chemin pavé de roses. Deux ou trois ans après le mariage, le feu de la passion s’estompe, la routine s’installe, les petits vices ressortent. Comment les couples de Bujumbura vivent-ils cette période difficile ? La blogueuse Chloé Kirezi s’est penchée sur la question.
Aaah! Les premiers jours de rencontre, l’échange de numéros, les premiers messages, les premières sorties, les premiers baisers, les frissons, les fiançailles et les premiers jours de la vie à deux, tout est idyllique ! Mais deux ans ou trois ans après, premières désillusions. Le feu de la passion commence à vaciller, et l’arrivée d’un enfant complique parfois davantage les choses, tout comme les responsabilités familiales et sociales, les disputes avec les domestiques, les fièvres nocturnes d’un bébé,…
En même temps, jour après jour, les attentes de chaque conjoint par rapport à l’autre s’accroissent et posent problème, car parfois trop nombreuses et trop lourdes : être un bon mari/un bon père/un chef de famille qui doit trouver toutes les solutions…, et de l’autre côté être une bonne épouse qui s’occupe bien de l’entretien de la maison et de son mari/ une bonne mère qui s’occupe bien des enfants et en même temps doit être belle et sexy et ouverte d’esprit. L’accumulation de toutes ces casquettes finit par créer des problèmes et frustrations si elles ne sont pas bien assumées.
Et plus le temps passe, plus on considère l’autre comme « acquis » et on fait moins d’efforts pour lui plaire. Il n’y a plus de « conquête » à faire. L’autre nous appartient et il ne s’en ira pas comme ça juste à cause de nos défauts. Dans notre société, on ne divorce pas sur un coup de tête pour tout reprendre à zéro. Et les habitudes et la routine s’installent alors petit à petit dans le couple et tuent le grain de passion et de « folie » qui caractérisaient les amoureux au départ.
L’appropriation de l’autre…
Parfois sous l’influence des séries télénovelas qui régulent la température dans nos ménages, les hommes se plaignent de plus en plus que leurs femmes ne leur accordent que peu d’attention. Plus de maquillage, plus de tenue sexy, plus de folies au lit, rien ! C’est travail (s’il y en a), enfant, bonne, groom, église, … L’homme ne reconnaît plus la femme qu’il a connue il y a quelques années.
« J’ai rencontré ma femme dans un home party. On faisait les 400 coups avant le mariage, des voyages sur coup de tête, sorties chaque weekend mais rien n’est plus pareil et ça me manque », raconte Dany marié depuis 4ans.
De même, le manque de temps, les nouvelles responsabilités, le budget qui est subdivisé plus en charges familiales que personnelles, remplacent l’envie et la priorisation de prendre soin de soi. Monsieur a désormais un embonpoint, achète rarement de nouveaux habits, est souvent irrité, et bonjour les disputes quotidiennes ! Ainsi les nouvelles hobbies deviennent les réseaux sociaux, les jeux virtuels, les bars,… La communication et la convergence des loisirs communs se réduisent de jour en jour.
« Cela fait 2ans que je suis mariée et 5ans que je connais mon mari. Avant le mariage c’était tout beau tout rose, on était super bien. Et depuis quelque temps, il n’y a presque plus rien ! A part dans les fêtes familiales, on ne sort plus, on ne fait rien ensemble, une grosse routine s’est installée. Quand mon mari rentre du boulot ou du bar il se plonge dans son téléphone et on se parle à peine ! », se plaint aussi Caroline (pseudo)
Forever Young…
L’autre nœud du problème, que ce soit pour certains hommes (surtout) et pour certaines femmes est qu’il y a ce besoin de garder tous les avantages d’une vie de célibataire tout en étant marié(e). Sortir, boire, danser jusqu’à l’aube avec tous ces anciens copains ou copines sans avoir des appels incessants de la maison. Mais en même temps être considéré et avoir tous les avantages et honneurs d’un(e) marié(e) quand l’occasion se présente.
Dans la plupart des sociétés, c’est plus facile pour les hommes de garder ces « avantages » de célibataire, contrairement à la femme, qui devient une mère et femme au foyer, avec priorité la famille.
Cette complexité de vie parallèle a évidemment des conséquences. Pas mal de couples vivent dans des mensonges plus ou moins petits mais réguliers : déroulement de la journée au travail, le montant de la robe de madame ou de la chaussure de monsieur, les dépenses « inavouables » , les fréquentations « interdites » , les avis de la belle-famille, les sites internet qu’on consulte, les appels téléphoniques que l’on opère…et cela mine le couple petit à petit.
Malgré tout, plusieurs couples jeunes ou vieux veulent toujours maintenir, tant bien que mal, le désir et la passion des premiers jours de leur rencontre. Et chaque couple a ses méthodes et astuces allant de la communication, aux petites sorties à deux, petits cadeaux, poèmes,… Malgré l’usure de l’âge, les responsabilités, les crises périodiques, le chômage, la pauvreté…, si l’amour est toujours là et il faut l’entretenir et le raviver à chaque fois qu’il vacille. Certes, c’est un exercice laborieux mais ne se marie- t-on pas pour le meilleur et pour le pire ?
A relire:
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C’est vraiment ridicule les mariages d’aujourdhui,il arrive des fois où l’on pense qu’être marié(e) ou non est la même chose,c’est du regret qui règne dans pas mal de familles,pas seulement à buja mais aussi dans presqu tout le pays,quant à moi j’aimerais qu’il y ait une introduction d’un cours dans les ecoles visant à donner des instructions necessaires sur le comportement des mariés!merci