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La malbouffe au Burundi : un mal sournois qui se fraie du chemin

Ce lundi, 21 juillet, c’était la journée internationale de la malbouffe. Vous vous demandez peut-être en quoi cela concerne le Burundi où certaines familles ont de plus en plus du mal à se nourrir. Eh bien, l’obésité touche beaucoup de personnes ces jours-ci, surtout dans la capitale économique, les enfants n’étant pas épargnés. Due à la négligence ou aux pratiques alimentaires peu recommandables, la malbouffe sévit et il faut en parler avant qu’il ne soit trop tard.

214 100. C’est le nombre de cas de diabète chez les adultes que me balance le site web de la Fédération internationale de diabète. D’après celle-ci, ce nombre a été recensé au Burundi en 2024. Et là, je n’ai pas parlé d’obésité, de l’hypertension et autres maux. Je serais prêt à parier que la malbouffe n’est pas étrangère à ce phénomène.

Plusieurs pourraient penser que peu de Burundais ont assez de moyens pour se permettre de trop manger assez et ainsi choper le diabète ou un autre truc du genre, n’est-ce pas ? Mais ce n’est pas tout à fait le cas. Prenons l’exemple de la capitale économique Bujumbura : il y a plusieurs personnes qui ont les moyens et qui ne s’en privent pas. Ragoût le lundi, un burger bien gras le mardi, et un tas de frites à la mayonnaise le reste de la semaine, sans oublier d’arroser tout cela d’alcool ou de soda. Même les citadins de conditions moyennes ne privent pas de bières et de brochettes quand ils rentrent du boulot. Quand arrive le week end, c’est la fête au village. Bonjour les soirées interminables bien arrosées où on se goinfre de viande de plusieurs sortes. ‘’Akabenzi’’, la viande de porc a le vent en poupe. Et avec tout cela, bonjour l’embonpoint et l’obésité plus tard !

Cela ne s’observe pas que chez les adultes. Les enfants obèses, ce n’est plus étonnant de nos jours. Et les parents l’encouragent en quelque sorte malgré eux : ils cèdent à tous les caprices, ne se rendant pas compte qu’ils sèment eux-mêmes ce qui détruira la santé de leurs enfants.

J’ai vu un meme qui disait que celui qui a ajouté le s dans fat food était un commercial de génie. C’est absolument vrai ! Sous prétexte que c’est rapide, pratique, les gens en consomment beaucoup. Ils oublient que tout ce gras qu’ils ingurgitent ne manquera pas d’avoir des répercussions sur leur santé.

Et de l’autre côté…

Bien qu’il n’y ait pas vraiment de lien avec la malbouffe, c’est un bon prétexte pour en parler : la malnutrition. Le phénomène est surtout visible en provinces, où les familles mangent le plus souvent un ou deux types d’aliments pendant plusieurs jours consécutifs. On retrouve des enfants souffrant de maladies liées à la malnutrition tel que la kwashiorkor. Contrairement à ce que la plupart peuvent penser, ce n’est pas toujours dû à un manque de moyens.

Une famille peut même pratiquer l’élevage de poules et la culture de fruits et légumes, mais les enfants ne mangent jamais d’œufs ni de fruits. Dû à l’ignorance, les parents préfèrent tout vendre et dépenser l’argent dans des choses qu’ils jugent prioritaires, reléguant au second plan la nutrition de leurs enfants. Pourtant quand ils tombent malade, ils dépensent bien plus.

Ainsi, d’un côté, certains mangent trop, et d’autres pas assez. Les deux ont un même effet : la détérioration de la santé.

Il est encore temps de redresser la barre

Comparé à d’autres pays, le Burundi a encore une grande marge de manœuvre pour éviter que les conséquences de la malbouffe ne prennent une tournure grave. Rappelons en passant que dans certains pays, l’obésité est devenue un problème de santé publique.

Pour les accros au fast food, la solution est relativement simple : manger plus sain. Se faire plaisir, certes, mais avec modération. Si le problème d’obésité se pose déjà, il s’agira carrément de se priver de tout ce qui pourrait l’aggraver et opter pour de l’exercice : bouger, hit the gym comme diraient les Américains, mais aussi se mettre au régime. C’est ce qu’il faut pour se reprendre en main.

C’est plus complexe pour la catégorie des ceux concernés par la malnutrition, puisque la plupart n’ont pas les moyens de s’offrir une alimentation plus variée. Ils ont besoin de l’appui de l’Etat pour y arriver, mais aussi des organisations œuvrant dans ce secteur. Il faudra également penser à sensibiliser ceux qui ignorent l’importance d’une alimentation équilibrée.

Bref, cette journée devrait être un rappel pour chacun. Un rappel que sa santé, il faut l’entretenir au jour le jour. Mieux vaut prévenir que guérir.

 

 

 

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