Avec la crise de 2015, des milliers de jeunes ont fui le Burundi, pour une vie à la limite du supportable, dans des camps de réfugiés. Au-delà de la précarité de leur situation, la blogueuse Naomie Irakoze leur recommande le courage et la détermination, pour servir de modèle à toute la jeunesse burundaise.
Ils sont Burundais, et n’ont jamais cessé de l’être. Ils ont emporté les belles collines tapissées de champs verdoyants dans leur cœur. Entassés, vivant la promiscuité dans les réduits de Mahama, ces jeunes tiennent grâce au souvenir de la belle époque. Vivre au jour le jour est leur seule perspective. Ils se nourrissent du rêve d’un retour imminent.
Parmi eux, des élèves et des étudiants se consolent grâce au souvenir de ces matinées ou ils devaient se lever très tôt pour aller à l’école où au lycée. Ils se rappellent des cours qu’ils ne voulaient pas rater car les profs avaient l’art d’enseigner : ces profs qui leur donnaient l’envie de savoir.
Tous ces jeunes se retrouvent aujourd’hui à Mahama, privés de leurs écoles/universités, de leurs cours favoris, de leurs bibliothèques, de leurs camarades, privés de l’éducation dont ils bénéficiaient au pays, et d’une certaine façon, privés de leur avenir.
Un Nobel comme modèle
Le 14 juillet 2016 devrait être une date inoubliable pour la jeunesse de Mahama. La jeune prix Nobel de la paix 2014, Malala Yousufzaï leur a rendu visite. Cette jeune Pakistanaise de 19 ans devrait leur servir de modèle, et son expérience leur donne deux choix pour reconsidérer leur condition actuelle :
Se comporter comme une victime, et vivre dans le passé. Oublier que le présent est une opportunité offerte pour un futur meilleur. Choisir de vivre comme une génération perdue, le résultat d’une guerre civile.
Ou bien se battre ! Persévérer ! Apprendre ! Profiter du présent pour bâtir un futur meilleur. Briser les chaînes les liant à notre passé ténébreux, se battre pour leurs idées, s’équiper pour bâtir leur avenir.
Mahama ! Si cette jeunesse rudement mise à l’épreuve parvient à conjurer le sort qui semble s’acharner sur chaque nouvelle génération burundaise, quelle sera l’excuse pour ceux qui n’ont pas eu à abandonner la quiétude de leur foyer ?