Dans neuf jours, ce sera le 20 mai. Le Jour J pour la grande messe des élections communale, législative et présidentielle. Alors que la campagne électorale évolue, tant bien que mal, une blogueuse adresse une lettre ouverte à l’électeur burundais, pour qu’il ne tombe pas dans le piège de la démagogie.
Cher électeur/électrice, bonjour.
J’espère que tu trouveras le temps de lire cette petite missive, la relire, et même méditer un tout petit peu. Pour plus d’intimités, laisse-moi te tutoyer. Si je prends aujourd’hui la liberté de m’adresser à toi, c’est d’abord pour te remercier pour les énormes sacrifices que tu as consentis jusqu’ici, pour que notre pays arrive à une nouvelle expérience électorale. Là, je parle de ta contribution financière aux élections 2020. Tu continues de mener un combat qui s’inscrit dans la continuité de celui entamé et poursuivi par certains de nos compatriotes qui n’ont pas hésité de payer le prix fort de la liberté et du droit de se choisir des dirigeants. Là, je cite le Prince Louis Rwagasore et Melchior Ndadaye.
En t’écrivant, je pense à eux et à tous ceux qui continuent à se battre pour que le pouvoir ne s’obtienne que par la voie des urnes. Mais comme tu le sais, oublions les récentes élections de 2010 et 2015. On veut des élections calmes, justes et sans violence.
Tu n’es plus un enfant
Sache que c’est avec insistance que je prends cette plume pour t’écrire. Depuis 1993, tu es convoqué pour user démocratiquement de ton droit de confier la gestion de ton pays à tes représentants. Comme un enfant qui balbutie, tu as exercé ce droit parfois avec confusion et maladresse. Et c’est normal, puisque tu venais de voir ce système naître des cendres de la dictature.
Si donc hier tu as voté sur la base de considérations ethniques, au nom d’un parti politique ou autres, aujourd’hui, l’histoire te donne l’occasion de corriger tes erreurs afin de ne pas hypothéquer l’avenir du Burundi. En votant sur la base d’un bon programme et du mérite, cette fois, seul devant ta conscience, tu sauras si tu as utilisé dans le bon ou le mauvais sens, le testament que nous a légué ces héros Rwagasore et Ndadaye.
Voter « avec discernement »
Tu le sais bien, cher électeur, c’est la période de la campagne électorale. Et, ils sont nombreux ceux qui cherchent à te séduire, pour arracher ton suffrage. Ils viennent acheter ta conscience avec pagnes, argent, boissons et t-shirts à leurs effigies, promettant monts et merveilles.
Face à ces biens qui remplissent la panse et couvrent une nudité qui ne saurait durer le temps d’un mandat électif, tu as le choix d’être du côté de la dignité. À travers ta voix, je t’assure, tu es « grand » au sens propre qu’au sens figuré. L’occasion est là de défendre l’indépendance et la liberté du Burundi, par la voie des urnes.
Pour clore, cher électeur/électrice, j’en appelle à ta conscience pour que la gestion des institutions de notre pays, demain, soit confiée à des personnes qui le méritent et veulent le bien de notre pays, au bénéfice de tous. Et cela ne se fera que si tu utilises ta voix à bon escient, et de manière réfléchie, le 20 mai prochain.
Fraternellement, ta compatriote.
Pourriez vous traduire cette belle missive dans notre langue maternelle? Pour que le message soit lu et compris par un grand nombre de nos electeurs!
Merci
Murakoze Yaga. Aka kantu gashizwe mu rurimi rw’ikirundi kofasha benshi gusumvya. Karatomoye kandi kararyoshe.