Dans cette lettre ouverte pleine de sarcasme et d’humour, l’autrice revient sur l’année 2024 marquée par des pénuries, et des défis du quotidien dignes d’un véritable marathon. Entre quête de carburant, chasse à l’eau et à l’électricité, ce récit drôle et touchant met en lumière la résilience face à l’absurdité de certaines situations. Une réflexion légère mais percutante sur une année qui a mis nos nerfs à rude épreuve
Chère 2024,
Je tiens à te féliciter. Oui, vraiment. Tu as réussi là où aucune autre année n’avait osé aller : me transformer en une athlète de haut niveau, sans salle de sport ni coach personnel. Avec tout ce que tu m’as fait vivre, je mériterais une médaille aux Jeux Olympiques de la Résilience.
Le carburant : une épreuve digne des saints
Ah, le carburant en 2024… Plus qu’un simple liquide, c’est devenu une relique sacrée. Si pour les années précédentes, trouver de l’essence relevait déjà de l’acrobatie logistique, cette année, c’était carrément l’épreuve des miracles. Des files interminables devant les stations-service, des visages fatigués que je revoyais jour après jour, des voitures abandonnées et des espoirs brisés à chaque « Kiraheze » lancé par le pompiste.
L’eau : le trésor caché de 2024
L’eau. Ce liquide simple, si banal, si précieux,…et si rare. Grace à toi, 2024, j’ai perfectionné l’art de la récup’. Quand l’eau coulait enfin (parfois au milieu de la nuit), je sautais du lit comme un ninja pour remplir tout ce que je pouvais trouver : bidons, seaux, bouteilles, marmites. Un jour, j’ai même envisagé de collectionner les gouttes de pluie avec une assiette. Pourquoi ? Parce qu’en 2024, tout était bon à prendre !
La lumière… au bout du tunnel ?
Il paraît que l’électricité est une commodité moderne. Pas chez nous. Chez nous, l’électricité, c’est un invité surprise. Elle arrive quand elle veut, repart sans prévenir, et te laisse avec une batterie de téléphone qui affiche rouge. A l’instant même où je t’écris ces quelques lignes, ma chambre est plongé dans la pénombre. Merci, 2024, de m’avoir fait redécouvrir les soirées à la bougie. Comme pendant les temps de crises autrefois…
BRARUDI, naku regretté !
Alors toi, 2024, tu as vraiment joué avec nos nerfs. Primus, Amstel, Orange, Coca Cola…Ces boissons sont devenues aussi rares qu’un ami qui ne te demande jamais de l’argent. De vraies légendes urbaines dans mon quartier ! Je me suis retrouvée à me promener avec des bouteilles vides dans ma voiture pour pouvoir en acheter ailleurs. J’étais même prête à payer le double de leurs prix quelques fois. Qu’est-ce que je ne ferais pas pour un Coca Cola bien frais ?
Les courses au marché : « Hunger Games » édition locale
Si ton idée était d’organiser une simulation des Hunger Games, tu n’avais qu’à nous prévenir avant. « Que le sort vous soit favorable » aurait été un slogan parfait, tiens ! Sucre, citrons, petits pois, viande, etc., le portefeuille a souffert. Même le riz, notre fidèle compagnon, a décidé de nous trahir cette année. Il a grimpé si haut dans les prix que j’ai envisagé de le manger grain par grain, pour prolonger le plaisir.
L’internet : la tortue de 2024
Cette merveille technologique chez nous a fonctionné comme une vieille tortue en vacances. Chaque page qui se chargeait était une victoire personnelle. J’ai tellement attendu devant des écrans blancs que j’ai eu le temps de méditer sur le sens de la vie et même faire des squats.
Alors, chère 2024, merci pour les leçons. Je te dis adieu sans regrets. Et si ta remplaçante 2025 pouvait être un peu moins dramatique, un peu plus fluide, ce ne serait pas de refus.
Avec toute ma fatigue,
Une survivante de l’année.