« Si les jeunes avaient une culture politique solide, ils ne se laisseraient pas manipuler. »
En cette veille de période électorale, la jeunesse burundaise est sur le qui-vive pour empêcher d’éventuelles violences. Les jeunes sont souvent accusés d’être responsables des troubles, considérés comme les premières victimes des manœuvres politiciennes des candidats.
Emmanuel Deidei, Yves Malipo Kabiona, Vianney Ngendakumana, Elvis Arakaza et Sydney Muhizi sont étudiants à Bujumbura. Dans cette édition, ils donnent leur avis sur la question des violences en période électorale. Ils évoquent des solutions pour échapper à la manipulation des hommes politiques, afin d’éviter toute violence qui pourrait plonger le pays dans le chaos.
Cette semaine, Rencontres & Profils est animé par Achille Biraronderwa de Bonesha FM, l’une de nos radios partenaires à Bujumbura.
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Voici quelques extraits de cette édition, retranscrits ci-dessous :
Achille : Au mois de mai, notre pays entrera dans une phase électorale intense. Comment appréhendes-tu ce moment ?
Yves : C’est un moment crucial, où le peuple burundais votera un candidat de son choix.
Vianney : Ce sera l’occasion d’avoir de nouveaux dirigeants. Avec les nouveaux dirigeants, nous avons l’espoir qu’il y aura du changement dans notre pays.
Achille : Est-ce que tu crains le moment de ces prochaines élections au Burundi ?
Elvis : Oui, j’ai peur, car quand on regarde la situation actuelle, quand on entend ce qui se dit ici et là, tout le monde a peur.
Achille : Y a-t-il des raisons de craindre une quelconque violence ?
Yves : En période électorale, on se précipite pour briguer la magistrature suprême. Les gens peuvent faire n’importe quoi pour accéder à ce magnifique poste-là. Et puis, il y a des indices. Le pouvoir essaie de manipuler les gens. L’opposition, à sa manière, essaie aussi d’acheter la conscience des gens.
Achille : On dit souvent que les violences sont occasionnées par les jeunes. Es-tu de cet avis ?
Emmanuel : Les jeunes ne peuvent organiser des manifestations ou provoquer la violence. Mais ils sont manipulés par les candidats ambitieux de conquérir le pouvoir.
Achille : Comment peut-on échapper à cette manipulation pour être plus utile à la consolidation de l’État de droit et de la démocratie dans notre pays ?
Sydney : Il faut penser à notre avenir à nous, les jeunes. Les périodes des élections viennent et passent. Il faut avoir une vision pour le Burundi.
Yves : Il faut que les jeunes soient prudents. Il faut qu’ils y aillent avec intelligence, surtout ne pas céder à n’importe quel appel des hommes politiques.