« C’est nous qui représentons la majeure partie de l’électorat. La balle est dans notre camp. »
Après plusieurs années de manipulation par les hommes politiques, les jeunes burundais décident de prendre leur destin en main. Ils veulent se battre pour que leurs préoccupations soient prises réellement en compte par les différents candidats élus.
Bernard Niyonizigiye, Ferdinand Kwizerimana, Philbert Nkurunziza et Signorine Irakoze sont des jeunes de Bujumbura. Ils partagent avec nous leurs attentes pour les prochaines élections dans leur pays et les moyens qu’ils comptent utiliser pour faire de leurs aspirations des priorités majeures pour les nouveaux dirigeants burundais.
Cette édition de Rencontres et Profils est présentée par Razzack Saïzonou.
Toutes les semaines, #RProfils donne la parole aux jeunes et aborde des sujets qui font bouger l’Afrique. N’hésitez pas à télécharger les éditions afin de les réécouter ou de les diffuser sur vos ondes.
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Voici quelques extraits de cette édition, retranscrits ci-dessous :
Razzack : Quelles sont vos attentes pour ces prochaines élections ?
Signorine : J’aimerais que ces élections soient paisibles, qu’elles soient transparentes, que chacun vote qui il veut, suivant les idées avancées par le candidat.
Philbert : Je veux que ces élections soient transparentes, inclusives.
Ferdinand : J’attends des prochaines élections qu’elles soient libres et transparentes. Qu’elles soient organisées dans le respect des textes légaux en vigueur.
Razzack : Quelles sont vos craintes qui font que vous exprimiez des désirs d’élections transparentes ?
Bernard : Il y a tant d’inquiétude parce que, durant la préparation des élections, on a remarqué des fraudes massives. Entre autres, des cartes d’identité qui ont été données plusieurs fois à un même électeur.
Razzack : Arrivez-vous à vous faire entendre pour éviter ce genre de déviances ?
Signorine : Non, ma voix ne peut pas être entendue dans ce climat politique. Il y a la présence du parti politique majoritaire dans tout le pays. Nous tous, Burundais, on mesure les mots qu’on prononce et là où on les prononce.
Razzack : Pourquoi les jeunes se taisent, attendent que tout se passe avant de ruer dans les brancards ?
Bernard : Parce que les jeunes au Burundi n’ont pas de pouvoir de décision. Les jeunes sont éparpillés ici et là. Les jeunes attendent car ils ont peur. Ils ont connu l’histoire du Burundi, qui a été très obscure et qui n’a jamais rien apporté de positif à l’égard des jeunes.
Razzack : Vous disiez que les jeunes burundais sont divisés, qu’ils ne parlent pas le même langage. Comment cela se fait-il ?
Signorine : Depuis 1972 jusqu’à présent, la crise ethnique, cette blessure, est encore dans nos cœurs, nous les jeunes, nous qui sommes déjà qualifiés comme la « génération de la guerre ». Il y a une partie de crise ethnique entre les jeunes.
Razzack : Quels rôles allez-vous jouer dans le cadre de ces prochaines élections ?
Philbert : En tant que jeune, je dois mobiliser mon arme et l’arme que j’ai, c’est mon vote. Je dois sanctionner ceux qui se sont mal comportés.
Bernard : Mon rôle est de sensibiliser la jeunesse. J’essaierai de leur montrer que le Burundi a été bâti sur le principe d’égalité. Or aujourd’hui, il y a des inégalités tant politiques qu’économiques, sociales. Il y a aussi des inégalités juridiques.