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« Kwa Siyoni », la hausse du loyer des échoppes affole les commerçants

Pour la deuxième fois dans moins de deux ans, les commerçants du marché Bujumbura City Market sont encore une fois confrontés à une hausse de loyer. Le patron affirme que cette décision émane de la volonté de l’autorité publique de revoir à la hausse les impôts et les taxes. Les commerçants dénoncent une hausse dangereuse pour la survie de leurs business.

La politique du gouvernement de revoir à la hausse les loyers dans les marchés publics qui a récemment été à l’origine d’un désagrément au marché dit Ruvumera embrasse le marché privé Bujumbura City Market communément connu sous le nom de « Kwa Siyoni ». Ce 28 août 2023, lors d’une conférence de presse, les autorités de ce marché ont porté à la connaissance du public les nouveaux changements. La revue à la hausse des taxes et des impôts prévue dans la loi budgétaire exercice 2023-2024 constituerait l’une des raisons de la hausse des loyers dans ce marché. Selon Carine Kamikazi, chargée des finances au marché Bujumbura City Market, les gestionnaires du marché devront désormais collecter l’impôt locatif en plus de l’impôt sur le revenu. Mais, cette responsable justifie également que la hausse généralisée des prix a sa part dans cette hausse du loyer imposée aux locateurs. 

Une mesure mal accueillie par les concernés

« Nous finirons par jeter l’éponge », indique L.B, un jeune commerçant, avant de s’expliquer : « Certains d’entre nous serons forcés de changer de travail, aller ailleurs pour commencer à zéro », affirme-t-il, pensif. Selon ce jeune commerçant rencontré à son poste, il devra désormais verser 1 062 000 Fbu chaque mois pour le loyer, soit le double de son ancien loyer. 

Pour Mariamu B., il est difficile de savoir quoi prendre pour le moment. Devant son magasin, assise dans sa petite chaise, elle attend les clients. Elle a, elle aussi, reçu son nouveau contrat de payement de loyer. Elle devra payer le double de son loyer : « Je ne trouve pas les mots pour expliquer ce que je ressens », confie-t-elle. Elle dit juste avoir refusé le nouveau tarif et que si la direction du marché ne change rien elle sera forcée d’abandonner.

Cependant, la hausse n’a pas été décidée dans les mêmes proportions. Une jeune fille qui gère le magasin de son père, nous fait savoir que la hausse pour leur stand est de 20 000 Fbu. « Nous payions avant 180 000 Fbu et nous ajouterons 20 000 Fbu pour atteindre 200 000 Fbu de loyer », indique-t-elle.  

Une mesure spontanée et prise unilatéralement

Selon les commerçants avec lesquels nous avons échangé, nulle consultation n’a été faite avant la mise en place de la nouvelle mesure sur la hausse du loyer. « Les chefs ont dit devant la presse qu’ils nous ont consultés. C’est un mensonge pur et simple, car il n’y a pas de comité de représentation des commerçants ici ! », s’indigne A. K avant d’ajouter : « Le principe est simple, si on n’est pas satisfait, on déménage »

Pour Léonard Bukuru, ce sont les commerçants qui perdent et non le patron du marché. « Le patron n’a que faire de notre sort. Quand le gouvernement lui demande beaucoup d’argent, il garde la même marge d’intérêt pour son compte et peut donc tout changer comme il veut sans demander l’avis de personne », déclare ce commerçant qui s’en prend plutôt au gouvernement. Pour lui, le propriétaire devra revoir à la hausse les loyers, aussi longtemps qu’il lui sera demandé de payer davantage. 

En janvier 2022, Sion Nikobiri avait revu à la hausse les loyers. A l’époque, la grève des commerçants n’avait pas réussi à faire plier le boss. Dans moins d’une année, les loyers ont presque été multipliés par quatre. Ce 28 août, les premiers commerçants avaient déjà reçu leurs nouveaux contrats de payement de loyer.

 

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