Les cycles de violences carburent aux discours globalisants menant à la fabrication des discours de haine. Ces phénomènes s’observent dans des sociétés post-conflits comme la nôtre. Jean Claude Nkundwa, expert en matière de paix et de réconciliation nous éclaire la lanterne sur comment y faire face.
Dans un contexte post conflit, que comprendre par globalisation ?
Dans un contexte post conflit, la globalisation peut être comprise comme le fait d’attribuer un acte ou des actes historiques à un groupe sans toutefois distinguer les responsables individuellement. Cela peut désorienter toute une société au niveau des croyances, mais aussi au niveau des stéréotypes et préjugés, ce qui peut mettre en danger toute une société.
Quand et comment cette globalisation peut engendrer des messages de haine ?
Lorsque par exemple cette globalisation vient d’une autorité très respectée et influente dans une société, la grande masse ou la population derrière cette autorité charismatique croit à la lettre tout ce qui est dit par cette autorité. Cette population peut agir sur base de ce discours de globalisation. Et c’est à ce moment que des communautés peuvent se confronter avec violence, une situation qui peut être difficile à éradiquer.
Quelle est la conséquence de cette globalisation quand elle émane des leaders ou des membres des groupes différents ?
Quand cette globalisation émane des leaders influents, la conséquence se traduit par des cycles de violence parce qu’il y aura des réponses de globalisation des groupes contre d’autres groupes. Cela peut engendrer des dommages au niveau social, au niveau des institutions voire déstabiliser tout le pays. Lorsque cette globalisation émane des membres de différents groupes, les effets sont les mêmes et il faut que les autorités fassent tout pour prévenir ces cycles de violence.
Comment responsabiliser les auteurs et les récepteurs de ces messages globalisants ?
Par l’éducation, l’information et les sensibilisations. Les médias par exemple peuvent contribuer à déconstruire les stéréotypes et les préjugés afin que ceux qui ont été intoxiqués par ces messages de globalisation puissent distinguer la responsabilité des uns et des autres dans le récit historique ou par rapport aux évènements du passé. Cette sensibilisation peut également se faire au niveau des ONG, des écoles, des églises, des partis politiques même pour déconstruire les stéréotypes et les préjugés.