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Gitega : des latrines publiques transformées en kiosques et bars

Au rond-point devant la boulangerie chez Magnatis et au petit marché de Magarama, les anciennes toilettes publiques ont été transformées, l’un en kiosque, l’autre en bar. Pourquoi ? Installer des commerces dans des anciens lieux d’aisance, est-ce sans danger pour santé? Quelques éléments de réponses. 

Cela fait une année que l’on observe cet étrange phénomène. D’anciennes toilettes publiques abandonnées sont maintenant transformées en bars et kiosques alimentaires. Au rond-point qui se trouve devant la boulangerie chez Magnatis, se trouve un bar dont le nom inscrit sur le fronton en grands caractères est très bizarre: « LATRINES ET DOUCHES PUBLIQUES – SETAG ». Si le nom du bar prête à sourire, ce lieu qui était autrefois un ancien WC public est aujourd’hui un endroit apprécié pour déguster un verre d’Amstel. A l’intérieur on y trouve un comptoir avec derrière un frigo estampillé « Coca-cola » rempli des boissons Brarudi. L’ancienne odeur indisposant a cédé la place à la fumée appétissante de la viande qui se meurt sur le brasero. C’est presque la même situation du côté nord du petit marché de Magarama. Cette fois-ci, c’est un kiosque de produits alimentaires qui a remplacé les toilettes publiques.

Gitega et ses latrines publiques, un couple qui ne tient plus

A Musinzira aussi, en bas du bureau communal de Gitega, au nord du rond-point qui mène à l’hôpital de Gitega et à la prison centrale, il y a un bloc de toilettes publiques avec un écriteau « Utuzu twa surwumwe tw’iratiro (des toilettes publiques exemplaires, Ndlr). Construites en 2012, selon le service technique de la commune Gitega, « ces toilettes publiques avaient pour objectif de mettre fin à la fameuse enseigne qu’on trouve dans de nombreuses places publiques : « Kirazira kwihagarika ngaha » (Il est interdit de se soulager par ici, Ndlr) ». Au niveau du parking des bus Gitega-Ngozi-Muyinga qui se trouvait  devant chez Magnatis, et celui de Magarama où les bus Gitega-Bujumbura stationnaient, il y en avait. Mais depuis 2019, ces parkings ont été relocalisés, laissant ces latrines sans utilisateurs. « Il a fallu redonner une seconde vie à ces anciennes toilettes publiques qui étaient par ailleurs toujours en bon état. C’est dans cette optique que ces bâtiments publics ont été loués à des privées qui y exercent des activités commerciales, en l’occurrence un cabaret et un kiosque de vente des produits alimentaires », expliquera un employé de la commune Gitega, sous couvert d’anonymat.

Des commerces dans des anciens lieux d’aisance, est-ce sans danger ?

Selon Dr Ndorukwigira, il peut y avoir des conséquences sur la santé. Bien que ces anciennes toilettes soient propres en apparence, ces locaux peuvent tout de même cacher de nombreuses bactéries et virus pathogènes ayant résisté des années dans l’air et sur les surfaces après l’usage de ces WC. Invisibles à l’œil nu, ces bactéries et virus peuvent se transmettre à l’homme via les mains, les aliments ou les surfaces souillées par ces bactéries, vectrices de plusieurs maladies infectieuses. Ceci est d’autant plus grave vu que ceux qui fréquentent ces lieux ne se lavent pas les mains après être passés par ces endroits.

Faut-il fermer les yeux pour profiter des bénéfices que génèrent ces lieux ou faut-il les fermer ? La balle est dans le camp des pouvoirs publics.

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Les commentaires récents (1)

  1. Vraiment, c’est un problème kabisa. Gusa, j’adore votre dernier question: « Faut-il fermer les yeux pour profiter des bénéfices que génèrent ces lieux ou faut-il les fermer ? » La balle est dans le camp des pouvoirs publics. wait and see.