Le président zambien Hakainde Hichilema a récemment demandé que les frais de visa soient remboursés aux citoyens zambiens dont les demandes ont été rejetées par l’Union européenne et le Royaume-Uni. C’est d’autant plus difficile parce qu’avant même de postuler pour un visa, on sait à l’avance que ces fonds sont non remboursables. Cette blogueuse nous partage son point de vue.
Saviez-vous qu’un Africain a besoin d’un visa pour visiter plus de 55 % des pays du continent africain ? Son propre continent ! Ironique, non ? En fait, il est plus facile pour un Européen de circuler en Afrique que pour un Africain de voyager sur sa propre terre. Alors imaginez ce que cela implique lorsqu’il veut sortir du continent ! La réponse est claire : des refus, des « non », et pour couronner le tout, un coût.
Dans un article paru le 27 mai sur la référence économique IlBoursa, il est mentionné : « En 2024, comme l’année précédente, l’Afrique paie le prix fort face aux refus massifs de visa Schengen. La majorité des dépenses lourdes provient du continent ». Ça fait mal, n’est-ce pas ?
Et pire, en 2023 l’Afrique a perdu près de 56,3 millions d’euros à travers le refus de visas Schengen. En 2024, ces pertes s’élevaient à 60 millions d’euros, avec une hausse de 11 %. En 2022, plus de 1,3 million de demandes de visa Schengen ont été rejetées, dont près de 617 000 provenant d’Africains avec un coût de plus de 130 millions d’euros récoltés par l’Union européenne, Tout cet argent pour entendre dire « non merci ! ». Aucun service rendu en retour, juste pour avoir « examiné » un dossier.
Et déjà, pour info, depuis juin 2024, les frais de visa court séjour (type C) ont augmenté de 12 % passant de 80 à 90 euros pour les adultes, et de 40 à 45 euros pour les enfants âgés de 6 à 12 ans. Ça, c’est entre parenthèses, mais pour certains, ces montants représentent un mois de revenus.
« Ils ont peur qu’on ne rentre pas »
Soyons lucides : beaucoup de ces refus viennent d’une crainte que les demandeurs ne repartent pas. Et parfois, cette peur n’est pas complètement infondée. En 2022, par exemple, le Burundi figurait en troisième position des pays les plus représentés parmi les demandeurs d’asile en Belgique, après l’Afghanistan et la Syrie.
Mais alors, comment prouver sa « bonne foi » ? Une maison ? Elle peut se vendre. Une famille ? Des parents ? Une femme ? Des enfants ? Ça devient vraiment compliqué, à tel point que même si tu veux aller à une conférence, représenter ton pays, tu te vois refuser le sésame qu’est devenu le visa, sous prétexte de ton origine, de tes revenus et de tes attaches. Et si on demandait à un Européen, à son arrivée en Afrique : « Qu’est-ce qui garantit que vous repartirez ? ».
Et si on nous remboursait nos frais ?
Depuis 2022, des voix s’élèvent. Au Maroc par exemple, la députée Zineb El Simou a interpellé le gouvernement pour demander que les frais soient restitués en cas de refus. Elle souligne à juste titre que les citoyens s’engagent dans une procédure onéreuse, sans contrepartie en cas d’échec.
Et aujourd’hui, les Zambiens s’y mettent ! Bien que la Côte d’Ivoire, l’Algérie, le Maroc et le Kenya figurent parmi le top 10 des pays avec un taux élevé de refus en Afrique, cela ne signifie pas que le Burundi n’est pas concerné. Parce que dans le fond, ce qui irrite le plus, ce n’est pas seulement le refus, mais le fait que les frais ne soient jamais remboursés. Même en cas de rejet, on te prend 90 euros (convertis les en FBu, tu comprendras la douleur), justifiés par des frais d’examen de dossier, et c’est écrit noir sur blanc : non remboursable. Oui, mais est-ce pour autant juste ? Le droit à la mobilité devrait être un droit pour tous ! Les visas sont censés être des passerelles. Mais pour beaucoup d’Africains, ils deviennent des murs infranchissables.
Et si on remettait tout ça en question ? Je rêve simplement d’un système plus juste, plus humain. Si le visa est refusé, il faudrait au moins qu’on te rembourse une partie des frais. Parce que derrière chaque demande, il y a un jeune avec un projet, une mère avec un espoir, une famille avec un rêve. On ne demande pas la lune. Juste un peu d’équité et de bon sens.
Les européens méprisent les africains surtout les peuples de race noir.Il faut montrer aux européens que nous sommes indépendant et que nous avons le droit comme eux.