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Football burundais : la construction des stades suffit-elle ?

Depuis l’arrivée de Pierre Nkurunziza au pouvoir les dignitaires et les autorités provinciales ont rivalisé dans la construction des stades qui seront, malheureusement par la suite, mal cotés par la FIFA. Aujourd’hui, le pays est obligé de se doter au pas de course d’un stade aux normes de la FIFA, et cela malgré la mauvaise conjoncture économique. Néanmoins, le développement du football ne dépend pas que de la construction des infrastructures. 

Le 2 juin 2023, Révérien Ndikuriyo, ex-président de la FFB aujourd‘hui nommé à la tête de la commission chargée du suivi de la construction du stade Intwari a tenu une conférence de presse pour communiquer sur l’état d’avancement des travaux. Le nouveau stade a déjà dévoré plus de 12 milliards de Fbu, selon Ndikuriyo. Et les travaux sont toujours en cours. Pourtant le pays a dépensé des sommes faramineuses pour bâtir dans différentes provinces des stades qui ne remplissent pas les normes.  

Et si on y avait pensé plus tôt ?

Dès son arrivée au pouvoir en 2005, le Président Nkurunziza met le football au centre de sa politique. Il crée l’équipe Halleluya FC qui se transforme très vite en un lieu de rencontre des dignitaires et met en place la première académie de football, le Messager. A l’époque, plusieurs clubs de football naissent dans les provinces, créés surtout par les dignitaires natifs amateurs de ce sport. Il est difficile de comprendre pourquoi la priorité n’a pas été de réhabiliter le stade Intwari pour le mettre aux normes alors qu’il accueillait les matchs internationaux depuis des décennies. 

La construction des stades oui, mais…

Si le Burundi a été amené à construire un stade moderne à la hâte et à dépenser beaucoup d’argent pour louer les stades à l’étranger aujourd’hui, l’avertissement datait de 2010. Cela, au moment où le pays se trouve dans une mauvaise conjoncture économique. En 2010, la CAF et la FIFA inscrivaient le Burundi sur la liste des pays dont les stades ne remplissent pas les normes pour accueillir les matchs internationaux. Pour Théodore Ntunga, journaliste senior des sports, le ministère de la jeunesse et Sports n’a pas fait son travail. 

Selon lui, l’entretien du stade Intwari incombe au gouvernement car il s’agit d’un terrain international. « Même ailleurs, ce sont les Etas qui sont responsables des stades comme celui-là », explique-il. Ce vieux routier du métier affirme que la construction des stades à l’intérieur présente un certain avantage dans le développement du football. Cependant, il rappelle que ces terrains parfois difficilement accessibles ne peuvent pas accueillir les matchs internationaux. Pour lui, le fait que nous devons louer les stades aujourd’hui alors que nous en avons en grand nombre montre que quelque chose n’a pas marché. 

Il nous faut un foot de business

La construction de nombreux stades n’est pas en soi un mauvais projet. Cependant, le développement des infrastructures devrait aller de pair avec un football de business. Mais, le football ne semble pas focaliser l’attention des dirigeants. Selon Théodore Ntunga, une loi sur le sponsor a même été proposée en 1982, mais sera jetée aux oubliettes. Sur la question de savoir si ce sport a évolué du temps de feu président Pierre Nkurunziza qui était lui-même footballeur, Ntunga note une différence. « Quand un chef montre l’exemple, d’autres suivent », résume-t-il. Et de dire que l’engouement au football n’est plus le même. Il cite différents exemples de succès du football burundais du temps de feu Nkurunziza. Mais Ntunga pense que si rien n’est fait, un déclin inéluctable attend le football burundais. 

Pour lui, si les sociétés ne sont pas encouragées par l’Etat à soutenir le football, ces infrastructures ne serviront à rien. Il rappelle que, même si les talents sont nombreux, le développement du football demande beaucoup de moyens. Or, s’il n’y a pas de soutiens financiers, les talents continueront à prendre le chemin de l’étranger. Pour lui, même si le président de la FFB actuel est un vétéran du football et qu’il semble comprendre la problématique en question, le ministère ayant le sport dans ses attributions devrait s’impliquer davantage. 

 

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Les commentaires récents (1)

  1. C’est sûr et certain que si les stades de football au Burundi étaient en bon état, beaucoup en profiteraient notamment les artistes de musiques. Ce serait un super lieu de rencontre pour montrer son talent et de faire évoluer son pays. Ça ferait rentrer énormément d’argents au petit Burundi mon pays adoré pour enfin qu’il puisse se développer dans plusieurs domaines(ex: création des entreprises) pour qu’il y ait de la main d’oeuvre afin que les chômeurs puissent avoir la possibilité de trouver du travail, et il y aurait moins de délinquants et les enfants délaissés dans la rue pour mendier. Le Burundi a besoin de soutien financier pour remettre à plomb beaucoup d’endroits délaissés alors que c’est primordial pour le pays.