Décembre 2017, nous apprenons que le ministère de l’Éducation envisage de réduire de moitié les périodes de vacances dans l’enseignement primaire et secondaire, dans le souci d’achever les programmes. Chose promise, chose faite : les congés de Noël et de Pâques sont réduites à une semaine chacune. À la veille des vacances d’été, parents et élèves se demandent si les grandes vacances seront elles aussi réduites de moitié.
« Un mois ou deux ? » est une interrogation qui traverse les esprits de plus d’un. Des élèves aux parents en passant par les éducateurs même, la confusion est totale. Devront- ils ériger un agenda pour un seul mois?
Arielle est une jeune fille de 16 ans, élève en deuxième année dans la filière langues au lycée municipal de Gikungu. Elle ignore toujours la durée des vacances : « Je ne sais pas si on va avoir deux mois ou un mois. Des rumeurs circulent comme quoi ce sera un mois mais rien ne garantit l’info.»
Pour cette jeune fille qui passait la moitié de ses vacances à visiter les parentés, ce flou est un grand obstacle : « Je peine à organiser mon agenda »
Marie, mère de trois enfants qui fréquentent tous l’école secondaire, se pose la même question. Cette quadragénaire ne sait pas encore à quoi ressembleraient les vacances de ses enfants qui viennent juste de commencer. « Je ne sais pas ce que nous prépare ce ministère. Il est devenu champion dans la prise des décisions hâtives et qui arrangent peu les concernés », confie-t-elle, remontée.
Vacance d’un mois ? Pas vraiment pratique
Pour cette maman, la période d’un mois sera non seulement insuffisante pour le repos des enfants mais pire encore pour les parents qui doivent se préparer matériellement. «Avec cette crise économique qui sévit dans le pays, on n’aura pas assez de temps pour nous préparer matériellement. Même les élèves ont besoin de changer d’atmosphère, apprendre autre chose en dehors des salles de classe… ».
La confusion est partagée par Rose, une jeune enseignante dans l’une des écoles privées de la capitale : « Je ne connais pas encore la durée des vacances. Avec ce besoin d’uniformiser le public et le privé, on attend toujours les décisions du ministère et on ne sait pas jusqu’à aujourd’hui quoi répondre aux parents qui nous le demandent».
L’idée de réduire les vacances à un mois, Rose ne l’apprécie pas non plus. Pour elle, il faudrait donner le temps suffisant de repos pour les préparatifs : « Et si je disais qu’écourter les vacances est une bonne décision, ce serait parce que j’aurais un mois de plus de salaire mais ça serait égoïste. Les élèves ont besoin de se reposer et apprendre autre choses que les maths, les parents plus de temps pour pouvoir couvrir les dépenses nécessaires ».
« L’année scolaire ne se change pas par une simple décision mais… »
Selon le porte-parole du ministère de l’Éducation, l’année scolaire ne peut pas être changée par une simple décision. « C’est une ordonnance ministérielle qui détermine la durée d’une année scolaire et selon l’ordonnance ministérielle en vigueur, les vacances doivent durer deux mois », martèle-t-il.
Toutefois, Juma Édouard fait savoir que le temps scolaire peut être modifié si besoin se manifeste. Une déclaration qui ne fait qu’entretenir la confusion.
A relire : Grossesses à l’école : il existe d’autres solutions