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Florence, rescapée d’électrocution ‘’yahuye n’uruva gusenya’’

C’est l’histoire d’une jeune femme qui se rendait au travail comme tous les matins, mais qui n’est pas arrivée à destination. « Yahuye n’akaje karamana », diront sans doute les Burundais. Pour cause, elle a été électrocutée. N’eût été un coup de chance, elle serait morte à l’heure qu’il est. Hélas, ce n’est pas le premier incident d’électrocution, de quoi laisser penser que la Regideso n’en fait peut-être pas assez pour les éviter. 

Mardi, 30 janvier, Florence Nshimirimana se rendait au travail comme à l’accoutumée. Arrivée au niveau de l’école Internationale de Bujumbura, elle a eu le malheur de piétiner dans une flaque d’eau, vu qu’il avait abondamment plu pendant la nuit. Une vague de courant a traversé son corps. Elle est tombée et a perdu connaissance. La suite ? Les médias en ont suffisamment parlé. Elle est conduite à Kira Hospital où elle reçoit les premiers soins. Finalement, elle sera acheminée aux urgences de l’hôpital Roi Khaled où les factures sont moins salées. 

Elle a failli y passer…

Florence est un agent d’une compagnie de nettoyage. Elle s’est mariée, il n’y a pas longtemps. Elle n’a même pas encore eu un enfant. Les membres de sa famille étaient nombreux à veiller devant les urgences où elle est hospitalisée. Le moral n’était pas aussi bas qu’on l’imaginait. Elle habite à Kajiji, dans la zone de Kanyosha. Nous sommes allés lui rendre visite aux environs de 14h. Elle venait de subir une batterie d’examens. Elle n’avait pas encore repris ses esprits. « Peux-tu reconnaître la couleur de ma blouse », lui demandait un professionnel de santé qui lui prodiguait des soins quand nous sommes arrivés aux urgences. Quand nous lui avons posé la question de savoir si elle allait s’en sortir, sa réponse a été sans appel : « Elle a eu beaucoup de chances. Peut-être qu’elle n’a pas reçu un grand voltage, sinon elle allait trépasser », a-t-il répondu avant de s’éclipser. Avec cette réponse, nous avons compris l’optimisme des membres de la famille de Florence.

Un élan de solidarité qui fait chaud au cœur

Quand nous avons débarqué au CHUK, nous y avons trouvé un responsable de la société de cleaning pour laquelle Florence travaille. Dès qu’il a su ce qui s’était passé, il a accouru à Kira Hospital pour venir à son secours. Il était encore aux côtés de la famille de Florence quand nous l’avons rencontré au CHUK. Il nous a affirmé qu’il allait rester près de la famille jusqu’à ce qu’elle s’en sorte. Il nous a aussi fait savoir que le ministre ayant l’Energie et les Mines dans ses attributions est venu voir ce qui s’est passé. La facture des soins s’élève déjà à 600 mille Fbu. L’entreprise pour laquelle travaille Florence compte bien payer tous les soins qui seront nécessaires. Mais le responsable nous a déclaré que la Regideso est prêt à rembourser les frais qui seront déboursés. Justement, puisqu’on parle de la Regideso, au moment où nous effectuions notre visite, son directeur général est arrivé. Il s’est directement rendu aux urgences pour s’enquérir de l’état de santé de Florence. Il a passé un moment au chevet de la jeune dame, ce qui est humainement appréciable. A la sortie des urgences, nous nous sommes glissés parmi ses gardes du corps pour lui poser quelques questions à la hâte. Il a déclaré qu’il n’avait pas encore parlé aux techniciens, mais que si la Regideso est responsable de quelque chose, il interviendra, a fortiori, si un citoyen a subi un préjudice. Certes, il y a eu diligence pour le cas de Florence. C’est particulièrement responsable de voir que les dirigeants des institutions interviennent lorsqu’un citoyen connaît des déboires causés par les services dont ils ont la charge. Heureusement, l’histoire de Florence se termine bien, car celle-ci a pu rejoindre son domicile. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’interroger sur les manquements qui surviennent ici et là. 

Les questions qui fâchent 

Sans revenir sur les affaires de pénuries d’eau et d’électricité qui préoccupent assez sérieusement les Burundais, nous ne voulons non plus remuer le couteau dans la plaie, rappelons quelques faits tragiques où l’électricité a causé la mort des citoyens. En 2018, trois enfants sont morts électrocutés à Kanyosha. Deux semaines plus tard, ce sont deux enfants de la commune Nyanza-lac qui ont perdu la vie à cause du courant électrique. En 2022, un enfant de 13 ans a été électrocuté après avoir touché un câble électrique, c’était à Nyabihanga. Ce ne sont là que quelques exemples d’électrocution tirés au hasard. En dehors de ces cas, il s’observe des fils dénudés qui sortent du sol, ce qui n’est pas sans danger. Nous ne pouvons pas non plus passer sous silence le fait que dans certains incendies, on soupçonne l’électricité d’en être la cause. Maintenant, puisque ces cas sont connus depuis quelque temps, avec ce qui vient d’arriver à Florence, les regards se tournent vers la Regideso, avec une seule question : que faites-vous pour qu’il n’y ait plus jamais ça ? 

 

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