En marge du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du groupe 77+Chine qui a eu lieu à Cuba du 14 au 16 septembre 2023, Evariste Ndayishimiye, président de la République du Burundi a effectué plusieurs visites. Parmi elles, celle rendue aux étudiants burundais évoluant à Cuba en médecine. Une occasion pour ce blogueur de faire un zoom sur le vécu de ces étudiants burundais dans ce pays sud-américain.
Rukundo* est docteur en médecine depuis quelques mois. C’est un jeune burundais fraîchement diplômé de l’université latino-américaine de Médecine à La Havane à Cuba. Il y est parti grâce à une bourse de coopération en 2016. La langue officielle du pays des frères Castro étant l’espagnol, Rukundo a dû faire la 1ère année d’apprentissage de l’espagnol et de mise à niveau.
Le Cuba est un pays sous embargo américain depuis février 1962, soit plus de 61 ans. Malgré ces sanctions, il reste un pays connu pour son système éducatif gratuit et de qualité. L’éducation cubaine est une success story qui attire les étudiants du monde entier.
La santé. C’est le plus grand domaine de coopération entre le Burundi et le Cuba. A part les bourses d’étude en médecine accordées aux ressortissants burundais, le Cuba envoie régulièrement au Burundi des médecins spécialistes.
Des hauts…
« Les soins de santé sont gratuits pour les Cubains. Même pour un scanner. Arrivés là-bas, on nous a donné une carte de résidence temporaire afin d’être considérés comme cubains et jouir de la gratuité des soins. », rapporte Rukundo.
Sur la qualité d’enseignement, le jeune médecin tranche : « Le Cuba est un pays développé dans le secteur de santé. La bourse cubaine prend tout en charge : logement, nutrition, livres … » Même le Chef d’Etat n’a pas manqué de souligner cet aspect en remerciant le corps administratif de l’université latino-américaine de Médecine à La Havane pour la qualité de l’enseignement et les valeurs transmises à ces jeunes burundais.
Pour Rukundo, il lui a juste fallu s’adapter à la cuisine cubaine, mais sinon les ingrédients de base étaient comme celles de sa terre natale. « Le riz est l’aliment de base des Cubains. Il y a aussi les patates douces, le manioc, les colocases, les pommes de terre et le haricot. La viande de porc est la plus consommée. Il y a aussi les poulets OGM, de la viande de chèvre et de mouton. Ce qui est difficile à trouver, c’est la viande de vache, car le pays n’en dispose pas beaucoup. », détaille-t-il.
…et des bas
Néanmoins, Rukundo reconnaît avoir eu des difficultés quand il fallait récupérer de l’argent qu’on lui envoyait depuis le Burundi. « J’utilisais la carte visa pour retirer l’argent qu’on m’envoyait à partir du Burundi. Mais ce n’était pas facile pour moi, car il leur était difficile de trouver des devises. », se rappelle-t-il. Selon lui, on devrait faciliter l’accès aux devises aux parents burundais qui ont des enfants à l’étranger.
Concernant le problème de discrimination raciale, la situation n’est pas très alarmante. « Le Cuba est un pays plein de blancs et de noirs, mais parfois, ça arrive. », reconnait Rukundo.
Selon le site Globalong, les étudiants étrangers ont accès à des programmes de bénévolat, de stage et d’études à Cuba. Néanmoins, les autorités cubaines restent méfiantes à l’égard des étrangers faisant du bénévolat ou une mission humanitaire. Le Cuba est très protecteur en termes de droits des citoyens en matière d’emploi.