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L’énergie nucléaire, bientôt une réalité au Burundi ?

Le Plan National de Développement 2018-2027 prévoit que le Burundi aura besoin de 800 MW pour son industrialisation et l’exploitation des mines.  Néanmoins, la puissance énergétique actuelle installée tourne autour de 100 MW. Pour booster son développement, le gouvernement renforce de plus en plus sa volonté de recourir à l’utilisation de l’énergie nucléaire. 

Le Burundi accélère le processus de l’utilisation de l’énergie nucléaire pour booster son offre électrique. Le 31 janvier 2024, les députés ont adopté un projet de loi relatif à l’accord entre le gouvernement du Burundi et la Russie sur la coopération dans le domaine de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. 

Ce projet de loi est intervenu après un accord signé entre ces deux pays lors du sommet Russie-Afrique, tenu à Saint Petersburg du 27 au 28 juillet 2023. Un mémorandum d’entente sur la Coopération en matière de formation des cadres dans le domaine de l’industrie énergétique nucléaire du Burundi a également été signé entre la corporation « Rosato » et le ministère en charge de l’éducation du Burundi. 

Des actions qui ne datent pas d’hier

En mars 2023, Albert Shingiro, ministre en charge des affaires étrangères, avait rendu visite à son homologue russe Sergueï Lavrov. Le but était de discuter sur des sujets de coopération, y compris l’utilisation pacifique du nucléaire au pays de Ntare.  

Le 22 juin 2022, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi relative à l’utilisation pacifique, à la sûreté et à la sécurité de l’énergie nucléaire et aux rayonnements ionisants au Burundi. Dans son exposé, lors de l’analyse de ce projet de loi, Ibrahim Uwizeye, ministre en charge de l’énergie, a rappelé que l’utilisation de l’énergie nucléaire ne peut se concevoir que dans un cadre compatible avec le régime international de non-prolifération nucléaire. 

En 2009, le Burundi a adhéré à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Cette agence renforce les capacités des Etats membres, notamment les formations au profit des cadres, en ce qui concerne le traitement et l’évaluation de la situation de la radiation sur le territoire national, afin de protéger la population. Elle organise aussi des contrôles dans chaque pays membre, afin d’éviter des accidents.

Seuls 300 MW sont énergétiquement rentables

Le Burundi compte beaucoup sur la Russie pour exploiter l’uranium, afin de générer l’énergie nucléaire qui va permettre l’exploitation d’autres minerais et l’industrialisation. Selon Uwizeye, l’exploitation des mines et la construction du chemin de fer nécessitent 1000 MW. « Le potentiel hydroélectrique dont dispose le Burundi est évalué à 1700 MW, mais seuls 300 MW sont économiquement exploitables », a clarifié en 2022 le ministre Uwizeye, avant d’ajouter que même la plupart des centrales hydroélectriques seront amorties sans générer les recettes équivalentes aux dépenses de construction. 

Encore plus, insiste selon le ministre, le pays ne peut pas compter sur l’énergie solaire. Cette dernière n’est pas stable et dépend de l’intensité solaire qui est à son tour proportionnelle à la surface des plaques solaires. « 1 MW nécessite un terrain équivalent à un hectare ». Alors pour plus de production de l’énergie solaire, il faudra plus d’espaces. « Cela n’est pratiquement pas facile pour notre pays sans espaces vides », explique Uwizeye.

Les députés s’interrogent sur les capacités dont dispose du pays

Le président de l’Assemblée nationale, Gélase Ndabirabe se demande d’abord de quelle quantité d’uranium le pays dispose. Et le ministre de lui répondre qu’il n’était pas possible de faire les recherches sur la quantité sans avoir préalablement la loi. Uwizeye espère l’existence de l’uranium grâce aux indices et prospection faits dans les provinces de Kayanza, Cibitoke, Bubanza, etc. Un mémorandum d’entente a été signé en 2022 entre le Burundi et la société russe ROSATOM d’origine pour poursuivre les études sur les possibilités d’exploiter une centrale nucléaire. D’ailleurs, en mars 2023, une délégation de cette société était en mission de travail Burundi.

D’autres interrogations des députés concernent les conséquences sur la santé des personnes avec l’exploitation de l’uranium. Radioactif, ses réactions chimiques peuvent causer des problèmes de santé à la population environnante entre autres des risques de cancer. Le ministre Uwizeye rassure qu’il existe pour le moment des réacteurs nucléaires de dernière génération avec 50 MW avec risque zéro (Small modular reactor).  

A en croire le ministre, l’utilisation de l’énergie atomique contribuerait aussi à limiter la déforestation. Une centrale nucléaire fournit également l’énergie thermique. Elle pourra être utilisée par les grandes industries comme Fomi, Brasserie, Savonor, etc. « Cela réduirait considérablement la déforestation ». Cette énergie s’accompagne d’un faible dégagement de gaz carbonique et de vapeur d’eau. L’Union européenne a certifié, en novembre 2023, les énergies nucléaires parmi les énergies vertes.

 

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Les commentaires récents (3)

  1. Pourquoi cette annonce ?
    Ce ne sera pas « bientôt »
    Rien n est encore organisé entre le Burundi et la Russie
    Il faut trouver un endroit où construire, peut-être aussi construire un barrage.
    Il n y a quasi pas d ingénieur en nucléaire et d autres personnes. Il faut former
    Où est l uranium ?
    Qui va financer ?
    Et 36 autres questions à se poser.
    Ce ne sera pas avant une dizaine d année
    C ‘est comme pour le chemin de fer qu on annonce prochainement.
    Renseignements pris ce sera pas avant 13 ou 15 ans
    Rien n est prêt, pour commencer …..
    Selon les responsables
    Alors pourquoi vous journalistes vous racontez n importe quoi..