Le soir de ce 31 décembre 2024, le peuple burundais attend avec impatience le traditionnel discours de fin d’année du chef de l’Etat. Un blogueur profite de ce moment de bilan et de perspectives pour souffler quelques réflexions aux conseillers à la présidence à propos de cet exercice qui arrive à un moment particulier à bien des égards.
Chers Conseillers à la présidence,
Je sais que le temps vous est compté. La fin de l’an 2024 et le début de l’année 2025 arrivent à grands pas. Je vous vois jeter un dernier coup d’œil à l’ébauche du traditionnel discours présidentiel de fin d’année.
Selon moi, le discours devrait être avant tout offrir réconfort et d’espoir. Nous venons de traverser une année difficile sur le plan économique et la résilience du peuple burundais devrait être saluée d’emblée. Bien que le bilan de l’année écoulée soit nécessaire, il est important de ne pas trop s’y attarder. Il est attendu un discours orienté vers l’avenir, avec des engagements clairs et des solutions concrètes face aux défis auxquels le pays est confronté. Il serait souhaitable que chaque défi évoqué soit accompagné d’une promesse d’action, définie par des mesures tangibles et des objectifs à atteindre.
L’inflation et le pouvoir d’achat
L’inflation galopante reste une préoccupation majeure pour le peuple burundais. Elle affecte directement le pouvoir d’achat des ménages et menace leur bien-être. Je vous invite, chers conseillers, à aborder cette question avec la gravité qu’elle mérite, tout en s’attaquant aux causes profondes telles que la corruption, l’insubordination fiscale, ainsi que les détournements des deniers publics.
L’annonce de mesures urgentes pour protéger le pouvoir d’achat serait bienvenue. Parmi celles-ci, la réduction de certaines taxes et redevances sur les produits de première nécessité serait un geste significatif. Cela devrait s’accompagner d’une rationalisation des dépenses de l’État, en réduisant les coûts liés aux voyages officiels et à la gestion du parc automobile des autorités.
Les priorités
La pénurie du carburant et ses conséquences sur l’année 2025, doivent être abordées de manière pragmatique. En plus, sur la question des devises étrangères, au-delà du récent forum des investisseurs, les mécanismes qui seront mis en place pour améliorer le climat des affaires et attirer davantage d’investissements méritent d’être soulignés. Quid des mesures concrètes pour endiguer l’exode des intellectuels et des jeunes diplômés ? Quid des mesures pour ralentir la dépréciation de la monnaie ?Et l’environnement des affaires ? Autant de sujets qui méritent d’être abordés.
Oui, parler de l’augmentation de la production nationale pour générer des devises est un objectif louable. Mais, souvenez-vous que les Burundais, en particulier les agriculteurs, sont déjà sur le terrain, travaillant d’arrache-pied. En témoignent les traces de la houe sur leurs mains. Ce qu’ils attendent de vous pour l’année prochaine, c’est un meilleur accès aux semences et aux engrais dans de meilleurs délais.
La vision et les élections
Il est primordial que le discours aborde l’appropriation par la population de la vision « Burundi Émergent 2040 – Burundi Développé 2060 ». À ce jour, cette vision est perçue comme celle du seul chef de l’État. Or, en tant qu’outil de développement national, elle doit être portée par les plus de citoyens possibles. 2025 marquera la deuxième année de sa mise en œuvre. Chaque Burundais doit savoir en quoi devrait consister sa contribution.
Le discours doit également évoquer les élections de 2025. Prouvez dans ce discours que celles-ci se dérouleront dans un climat de transparence, d’indépendance et de démocratie.
Chers conseillers à la présidence, plus un discours est long, plus il n’a pas d’impact. Que ce discours soit le plus bref possible pour marquer les esprits. Quant à nous, les citoyens, nous l’attendons avec hâte. D’ici là, je vous souhaite déjà une très bonne année 2025.
Cordialement.
Ces propositions sont bonnes