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Diplomatie économique : les hommes qu’il faut à la place qu’il faut

Depuis son arrivée aux commandes du ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement, le ministre Albert Shingiro a mis dans ses priorités la diplomatie économique. Dans ce cadre, la stratégie des hommes qu’il faut à la place qu’il faut devrait être un impératif. 

Une vidéo d’une ambassadrice du Burundi au Nigeria est devenue virale sur les réseaux sociaux durant ces dernières semaines. Dans une conférence de presse, l’ambassadrice en question s’exprimait en langue de Shakespears sur les opportunités que présente le pays de Ntare Rushatsi. 

Sur la toile, les internautes burundais ont réagi différemment. Si une partie défendait Marie Jeanne Ntakarutimana, l’autre était totalement contre. Certains se demandaient comment un pays qui a tant besoin d’investisseurs étrangers peut envoyer un ambassadeur qui ne maitrise pas la langue officielle du pays hôte. « On n’envoie pas un ambassadeur qui ne maitrise pas l’anglais dans la première puissance économique en Afrique ».

Quid de la mise en œuvre de la diplomatie économique, tant chantée ?

Le ministre Shingiro a mis la diplomatie économique dans ses priorités depuis son accession au ministère en charge de la coopération au développement. Sous son initiative, une loi portant organisation du service diplomatique du Burundi a été promulguée par le Chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye. Avec cette loi, le mot d’ordre pour les ambassadeurs est la diplomatie économique, expliquait Albert Shingiro lors de l’adoption du projet de cette loi par les députés le 17 septembre 2021. Cette dernière devrait être basée sur 5 fondements dont la promotion des investissements étrangers et le renforcement du secteur privé, les échanges commerciaux, le transfert des technologies, la promotion des infrastructures du développement nationale et régional via les projets régionaux. « Nous voulons par exemple des investisseurs qui vont créer au Burundi de petites unités de production entre autres la transformation des tomates, etc. », avait signifié, ce jour, le ministre des affaires étrangères.

Selon lui, dans les cahiers de charges des ambassadeurs, travailler à ce qu’il y ait des avantages en ce qui est du développement économique. Albert Shingiro insistait qu’un ambassadeur devrait au moins amener au moins deux investisseurs étrangers par an. Si non, il devrait être rappelé sans attendre que son mandat prenne fin. « C’est fini les déclarations des ambassadeurs sans actions conséquentes », avait-t-il expliqué avant d’ajouter qu’ils sont payés par les frais des contribuables, qu’ils doivent donc servir positivement le pays.

Qu’en est-il des formations en rapport avec la diplomatie ?

Les représentants du peuple se demandaient pourquoi le ministère des affaires étrangères ne pourrait pas nommer des attachés commerciaux dans les ambassades du Burundi à l’étranger. Une stratégie qui est difficile pour le pays, faute de moyens financiers, selon le patron de la diplomatie burundaise. « Il existe des pays qui ont des attachés militaires, commerciaux ou de presse. Cela selon leurs moyens financiers. Avec les moyens limités dont nous disposons, nous ne pouvons pas les nommer ». Le deuxième conseiller d’un ambassadeur qui joue le rôle d’un attaché commercial pour le Burundi

Faisant référence à la Mozambique, l’honorable Alice Niyitunga proposait de mettre en place une école de diplomatie au Burundi notamment pour enseigner les relations internationales. Et le ministre de répondre que différentes institutions entre autres l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) ou quelques facultés de l’Université du Burundi dispensent des formations en rapport avec la diplomatie. 

Le ministère des affaires étrangères dit toujours miser sur la stratégie de la diplomatie économique. Cette notion se fait toujours rappeler dans différents évènements. La diplomatie économique était d’ailleurs le thème de la semaine diplomatique qui vient de se boucler au pays.

 

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