Pour la énième fois, un « blocage dans un autre » survient dans le sport du ballon orange. Des égos surdimensionnés, des prises de décisions des dirigeants favorisant leur propre équipe, des lois pas très claires ni suivies par ceux qui sont censés les faire respecter… Autant de maux qui paralysent encore une fois le début du championnat ACBAB.
À peine le bras de fer entre le président de la Fédération burundaise de basket (FEBABU) élu par l’assemblée générale des présidents des associations membres de la Fédération et reconnu par le Ministère des Sports et celui sortant soutenu par la Comité National Olympique et FIBA Afrique, semble se dissiper… (Vous n’arrivez pas à suivre, qui est reconnu par qui, pourquoi, qui élit qui,… ? Tenez-vous bien car la suite est encore plus imbriquée dans des nœuds sans fin.)
Pour ne pas raviver la flamme des belligérants dans cette affaire de qui dirige la FEBABU, concentrons-nous sur la crise actuelle qui, espérons-le, va se résoudre au courant de la semaine pour qu’enfin nous puissions voir nos joueurs jouer ce week-end. Et surtout admirer les fameux vestiaires et toilettes rénovés par l’ACBAB.
Saluons ici la FEBABU qui a organisé un tournoi pour soutenir l’ACBAB, tournoi qui a montré que cette année, on a de nouveaux joueurs de talents et des équipes qui se sont renforcées contrairement aux « autres » qui se sont contentées de l’effectif des joueurs de l’an passé, dont l’une des pièces maîtresses est au centre de la polémique actuelle.
Alors, par où commencer…?
L’organisation des équipes
Avant d’essayer d’expliquer la crise actuelle, commençons par donner une base. L’ACBAB en toute lettre veut dire Association des Clubs de Basketball « Amateur » de Bujumbura. Nota Bene : veuillez souligner les guillemets sur Amateur, élément de très grande importance dont se sert la plupart des gens pour justifier l’amateurisme qui est norme dans le basket-ball du Burundi et de certains autres domaines du pays. Je m’éloigne là… revenons à nos moutons.
Chaque équipe en principe possède des organes dirigeants (un Comité Exécutif, des membres, un fan-club ou des fans pour ceux qui en ont…), tout ce beau monde est censé être régi par des lois. Le hic, la plupart des équipes possèdent des comités exécutifs de nom, c’est souvent le président de l’équipe qui met la main à la poche, donc c’est lui le grand manitou qui souffle le chaud et le froid sur tout ce monde sous sa coupole. Money talk, vous avez dit !
Un joueur normalement, sauf quelques petits génies qui se découvrent un talent au basket sur le tard, entre dans la danse du jeu de Michael Jordan en division B, vers 15-18 ans. Le joueur, tant bien que mal, est pris en charge par l’équipe (pour les équipes qui le peuvent, mais c’est très rare), pour l’achat des souliers, les récupérations après les entraînements et les matchs, le minerval des fois et surtout plein de bières et de petits billets des fans quand le joueur s’est démarqué lors des derniers matchs. Tout cela fait que le joueur se sent comme dans une famille qui l’aime et qui le soutient, surtout qu’il n’y a pour la plupart aucune rémunération officielle.
Pour la faire courte, le président en principe passe à la caisse un peu trop souvent. Et tout cela est un investissement (pas très rentable, voir même pas rentable du tout! Mais hey, quand on aime, on ne compte pas !). Quand une certaine équipe veut recruter un joueur, les textes donnent bien les conditions exactes des transferts. L’équipe a droit de refuser le transfert du joueur pour au moins une saison. L’équipe peut accepter le transfert du joueur pendant une certaine période moyennant des frais de transfert négocié. Si l’équipe A refuse d’accorder le transfert au joueur, le joueur est obligé de jouer pour l’équipe A pendant une année obligatoirement pour enfin passer à l’équipe de son choix. C’est plus ou moins clair, je pense.
Des équipes financièrement incomparables
Les équipes de Basketball au Burundi ne survivent financièrement que grâce aux apports du comité, des membres et des fans. D’où se creuse un fossé énorme entre certaines équipes. Qu’une équipe de la catégorie stable financièrement cherche un joueur de la catégorie des équipes qui sont à la traîne, quoi de plus normal ? Que cette équipe offre un bon contrat (j’avais oublié ça, les joueurs pour la grande majorité n’ont de contrat que le papier signé à 16 ans, je vais y revenir dans la suite). Un contrat juteux avec des avantages non-négligeables, c’est une bonne chose et tout le monde veut le bien de nos frères sportifs.
Jusque-là, tout va bien dans la petite planète du basket burundais. Là où surgit un des problèmes actuels, c’est que l’équipe Y, en l’occurrence Mutanga United, a refusé de prêter encore pour une saison le joueur Z à l’équipe X, qui est Dynamo. Les statuts sont clairs comme annoncé en haut. Mais là où se complique la chose, c’est qu’une partie du Comité Exécutif, 4/5 ont accepté le transfert mais pas le président.
Qui décide ? Qui est au-dessus de qui ? Conséquences de cet imbroglio, le début du championnat est repoussé, et Dynamo risque de ne pas joueur cette saison si la FEBABU ne tranche pas en sa faveur, et notre joueur Z pourrait arrêter le basket si le transfert n’a pas lieu.
Un nouvel acteur entre dans la danse
Un collectif des joueurs, comme par un heureux hasard, nous est né. Enfin, les principaux acteurs, comme ils l’ont mentionné eux même dans une lettre adressée au président de l’ACBAB, entrent dans la danse. Espérons pour le bien du basket et j’espère pour eux qu’ils ont ficelé un bon plan d’attaque pour convaincre les dirigeants des Clubs, que nous savons très (très très…) ouverts au changement (laissez-moi rire).
Revenons aux contrats. Au minimum ils devraient exiger des contrats, ne fut-ce que pour savoir à quelle période un joueur appartient à une équipe, quels sont ses droits et devoirs envers l’équipe, etc. Ne parlons pas de rémunération pour le moment, parce que c’est un autre dossier brûlant. Les contrats au moins donneront la liberté au joueur de pouvoir se choisir une équipe à la fin du dit contrat ou de le renouveler selon les opportunités disponibles sur le marché.
Des solutions à long terme en vue ?
Espérons-le en tout cas #ForTheLoveOfTheGame comme aime l’écrire l’un des anciens joueurs à la retraite, très présent sur plusieurs fronts pour l’amour du jeu.
Enfin, prions que le Dieu du Basket entende les prières des amoureux du ballon orange, qu’il insuffle un torrent de sagesse et de lucidité afin de créer des bases solides pour que le basket burundais continue de briller comme dans le temps. Que nos jeunes puissent porter fièrement le drapeau burundais encore plus loin à l’image de Giti, Landry, Guibert, Malick,… Mais tant que des luttes internes à l’image de la récente suspension de deux ans d’un membre du club Gymkhana et la grève des joueurs de la même équipe perdurent, on ne peut pas trop espérer.
Que pensez vous du basket féminin ici au Burundi ? Pour moi c’est une honte qu’on en parle parce que franchement on n’en parles que rarement alors que les filles qui se donnent à fond dans ce sport n’apparaissent que rarement dans les journaux et c’est sont celles des équipes ditent » meilleures » donc qu’en est-il de celles des équipes de l’intérieur là je parles de Mwaro, Gitega ,Makamba … Je crois que la raison pour laquelle le basket féminin n’évoluent pas c’est cette négligeance qui nous rongent et cette théorie que beaucoup se trouvent comme excuse de ne pas assisté au match féminin : <> est ce que les dunk font un bon match? C’est juste mon point de vue.