article comment count is: 0

Contraception : entre méconnaissance et peur de jugements

Pourquoi la contraception fait-elle encore si peur ? Entre les idées reçues prises pour  des vérités absolues et la peur du regard des autres, beaucoup hésitent à faire un choix éclairé. Pourtant, comprendre et assumer ses décisions sur ce sujet, c’est avant tout une affaire de bien-être et de liberté.

 Pour commencer, la contraception n’est pas une affaire de filles. Filles ou garçons, vous devez vous protéger.  Pourtant, on entend encore des phrases du genre : « La pilule du lendemain ? Jamais de la vie, ça fait grossir ! » Ces mots, je les ai entendus maintes fois, venant d’amies, de cousines, et même dans des discussions de couloir. Apparemment, c’est un fait gravé dans le marbre pour certaines. Mais, spoiler alert, c’est complètement faux ! Et pourtant, ce genre d’idées reçues continue de circuler comme si elles avaient une quelconque base scientifique.

Mais d’où viennent ces croyances ? Et pourquoi la contraception est-elle encore un sujet aussi délicat à aborder ? Si on gratte un peu sous la surface, on découvre vite que ces mythes ne font que refléter un problème plus large : celui de la peur d’etre jugé ou simplement stigmatisé.

Une affaire bien compliquée 

Certaines hésitent à aller acheter une boîte de préservatifs de peur d’être jugées. D’autres refusent d’en parler de peur d’être cataloguées. Et puis, il y a cette idée tenace qu’il y a une « bonne » et une « mauvaise » façon de se protéger. Certainement qu’il n’y a pas de mode d’emploi universel. Chaque personne doit trouver ce qui lui convient. Pourtant, cette pression sociale, souvent invisible mais bien présente, pèse sur les jeunes qui se demandent sans cesse : « Que va-t-on penser de moi si j’en parle ? » Résultat : on évite la discussion, on laisse les mythes prendre le dessus, et parfois, on se met en danger.

Quid de ce fameux mythe selon lequel la pilule du lendemain te fait automatiquement prendre du poids par exemple ? Et j’ai été curieuse et je suis allée demander à un ami médecin. Il  m’a expliqué  ceci : « Les corps humains ne réagissent pas de la même manière, et d’ailleurs on n’est pas tous les mêmes non plus. En plus, la pilule du lendemain n’est pas une contraception régulière et s’utilise occasionnellement. Il s’agit d’un contraceptif d’urgence qui peut se prendre à n’importe quel moment du cycle dans plusieurs situations : après un rapport à risque sans moyen de contraception, en cas de retard de pilule, etc. Dans ce cas, elle devrait être prise à cause d’extrême urgence. Si vous avez des rapports réguliers non protégés, optez pour une contraception classique ».

Alors, comment casser ces mythes sans en faire une montagne ? Parce qu’honnêtement, si on ne peut pas rire de ces fausses croyances, elles risquent de nous rendre dingues et le but, c’est de montrer qu’il faut aborder ce sujet avec légèreté tout en restant sérieux.

C’est un sujet important bien sûr, mais parler de contraception ne devrait pas être synonyme de stress ou de jugement. Chacun doit pouvoir en discuter librement, sans avoir à se justifier. Et pour les jeunes, c’est essentiel de comprendre que se protéger, c’est avant tout se respecter. Que tu choisisses la pilule, le préservatif, ou la pilule du lendemain, l’important, c’est de savoir ce qui te convient et de ne pas te laisser influencer par les croyances des autres.

On l’aura compris, la contraception, c’est avant tout un choix personnel. Alors, si l’abstinence ne fait pas partie de tes cartes, le regard des autres ne doit pas dicter tes décisions, et encore moins les mythes qui circulent. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode, il y a ta méthode. Celle qui te correspond, celle avec laquelle tu te sens bien. Et soyons honnêtes : personne ne devrait tergiverser pour un truc aussi important que sa propre santé.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion