L’histoire de #Kirungo a défrayé la chronique ces derniers jours. L’administrateur de #Butihinda, province Muyinga avait décidé de chasser cette demoiselle de sa commune avant d’être rapidement recadré par son supérieur. Cette décision est venue s’ajouter à une série d’autres mesures prises récemment au nord du pays et qui ont fait jaser. Cela a fait tiquer ce blogueur qui a ensuite solliciter l’avis d’un expert pour y voir clair.
Le cas le plus récent est la décision de Gilbert Ndikumasabo, administrateur communal de Butihinda, province Muyinga. Unilatéralement, il a décidé de chasser de sa commune Aniella Mukeshimana. Et ce, suite aux plaintes des femmes qui l’accusent de détourner leurs maris et de les dénigrer, a motivé M. Ndikumasabo, dans son communiqué du 6 avril 2023.
La toile s’est ensuite enflammée. Des réactions ont fusé de partout, une probable photo de Kirungo a fait le tour des groupes WhatsApp. Ce qui n’est d’ailleurs pas légale.
Heureusement, cette décision sera annulée le même jour avant sa mise en application. « Suite à une erreur de procédure et le non-respect de la loi, la décision de l’administrateur de la commune Butihinda portant expulsion de Mlle Mukeshimana Aniella est annulée aujourd’hui le 6 avril par le gouverneur de Muyinga », a annoncé, sur le compte twitter provincial, Jean Claude Barutwanayo, gouverneur.
Et c’est cette même autorité qui a annoncé, publiquement, lors des travaux communautaires, le 3 avril 2023 que, dans sa province, « tout jeune homme ayant déjà atteint 25 ans n’a plus le droit de résider sous le toit familial. Il doit déménager et ne pas continuer à créer de l’embouteillage chez son père. Qu’il se prennent en charge », a-t-il déclaré.
Non loin de là, à Ngozi, le gouverneur provincial a, quant à lui, décidé que tout jeune qui veut se marier doit d’abord avoir une maison en tôle.
Quid du rôle des conseillers juridiques ?
Pour démontrer les irrégularités dans ces genres de décisions, K.R, juriste évoque la Constitution burundaise, la loi fondamentale. « Dans son article 33, elle précise que tous les citoyens burundais ont le droit de circuler et de s’établir librement n’importe où sur le territoire national ainsi que de le quitter et d’y revenir ».
Il se demande ce que font les conseillers juridiques des administrateurs et des gouverneurs. D’après lui, en cas d’infraction, il faut appliquer le code pénal. « Or, l’administrateur de Butihinda n’a pas signalé dans son communiqué que cette demoiselle a été attrapée en flagrant délit. Et là aussi, la punition n’est pas facile à trouver légalement parce que je ne pense pas que c’est une mineure », analyse-t-il, notant que les fautifs sont ces hommes qui quitteraient leurs épouses pour aller chez cette fille.
Et d’ailleurs, il trouve que la première réaction de l’administrateur ne devrait pas être de la chasser mais, par exemple, enquêter sur ces allégations. « Et là aussi, l’expulsion reste illégale parce que la Constitution lui donne le droit de vivre n’importe où au Burundi. Ce sont donc des affaires qui peuvent être gérées sans faire trop de bruit », estime-t-il, appelant les administratifs à consulter leurs conseillers juridiques pour ne pas être accusés d’abus du pouvoir et d’être humilié : « Imaginez-vous un administrateur qui prend une décision qui ne dure que quelques heures, et qui est vite recadré par son supérieur. Normalement, il devrait démissionner. En tout cas, aujourd’hui, il est gêné ».
« Des décisions sans base légale »
Revenant sur les propos du gouverneur de Muyinga décourageant les jeunes gens âgés de 25 ans de rester sous le toit familial, cet expert en droit administratif affirme que c’est illégal : « Je parie qu’il ne pourra jamais trouver où cela est mentionné dans une loi. Même le code des personnes et de la famille se prononce seulement sur les mineurs. Pour les majeurs, rien n’est dit », observe-t-il.
Faisant référence à la conjoncture économique du pays, il indique que ces jeunes gens n’ont pas de choix. « Le plus important n’est pas de parachuter des ordres ou des décisions, mais de créer des conditions qui permettent à ces derniers d’être indépendants financièrement. Dans ce cas, ils vont le faire volontairement même avant 25 ans. » Aux administratifs, il leur donne un conseil : « Référez-vous à la loi chers administratifs dans vos actions et paroles. Sachez que vos agissements sont suivis et scrutés à la loupe ».
Il leur rappelle en outre qu’aujourd’hui, on peut trouver trois, quatre chômeurs, lauréats de l’université dans une famille. « Alors, comment voulez-vous qu’ils louent une maison sans argent ? Alors qu’ils ne sont même pas capables de s’acheter un pantalon ou une chemise ? », s’interroge-t-il.
K.R, trouve que la décision du gouverneur de Muyinga est presque similaire à celle du gouverneur de Ngozi. Pour lui, de telles annonces ne devraient pas être communiquées comme des décisions obligatoires : « C’est très bien de conseiller aux jeunes de s’émanciper mais pas le sous-entendre comme une obligation. Encore que ce sont des messages qu’on peut faire passer dans les causeries avec les concernés ».
Notre pays va très mal.
Mais il n’y a rien d’étonnant,car les administratifs nommés le sont à cause de leur militantisme,pas pour leur compétence.
Si tu es compétent,on te rejette par ce que tu ne peux pas accepter d’être manipulé par n’importe qui.
Regardez les administrateurs communaux qui ont été nommés en 2020.Certains d’entre eux étaient des jeunes sans aucune expérience dans l’administration et sans aucun savoir de la loi burundaise.
Quelqu’un n’a jamais été même délégué de classe,tu le nomme admicom!Vraiment?🚣🚣🚣🚣