L’éditorial du journal Iwacu de cette semaine n’a pas laissé ce blogueur indifférent. Son auteur se dit subjugué par la situation socio-économique actuelle, qu’il ne trouve rien à écrire. Et ce blogueur de le supplier de ne pas « jeter l’ancre »... et la plume.
Non, attends! « Je te pardonne », ai-je dit? Désolé, non. Je change d’avis. Tes éditos sont parmi le peu de choses bien faites qu’il nous reste. Ils sont riches et enrichissants, du style et du verbe.
Dire que « tu n’as rien à écrire, rien à dire », « 0wapi, ntigipassa »(ça ne passe pas), comme dirait l’autre. Ecris-nous, je t’en supplie! Et tu demandes pardon pour ça ? Mais, bon…
Ecris-nous si tu as le cœur cailloux
Je vais tenter une carte : te remonter le moral. Par mes mots, je veux réveiller ta touche. J’emprunte les mots à Pierre Bachelet dans son morceau « Écris-moi ». Tes éditos chatoyantes qui nous émerveillent tant, tu t’en fous ? Te lire c’est comme un tatouage, une envie qui ne me quitte guère. Moi, je ne veux pas vivre où tu n’écris pas. Saint Abbas, écris-nous.
Ecris-nous si tu as les yeux fontaines, écris-nous si tu as le cœur caillou, et nous serons à chaque fin de semaine au rendez-vous. Le rendez-vous de te lire, à travers tes éditos.
Bien retapé ? Ok, reprends ton clavier.
Dis-nous tout. Ecris-nous cette douleur avec laquelle nous nous baladons dans les rues tout en préservant un semblant de normalité. Puisque, peut-être « urupfu rwa benshi ni ubukwe » (une mort collective ne fait pas mal. Au contraire, elle est aussi joyeuse que les noces, ndlr). Rappelle-nous que nous vivons tous la même chose, mais pas de la même manière. Ma pauvre voisine veuve avec ses trois fils adolescents, qui déjà cuisinait à peine une fois par jour, saurait le dire mieux que moi, aujourd’hui.
Tu as tout dit, tout écrit
« Ndaguye ndagarutse », je tombe et je reviens, comme diraient ces farceurs de Bujumbourois Je me ressaisis. Vois-tu, cher Abbas, toutes les raisons penchent de ton côté. Tout ce que tu as dit, écrit, il en est ainsi.
D’ailleurs, même à Yaga, nous vivons la même situation que toi. « Tous les véhicules d’Iwacu sont allés faire la queue », as-tu dit ? Je te suggère de passer un petit coup de fil à leurs conducteurs pour leur faire un clin d’œil pour qu’ils n’oublient pas « gupambana » (se battre, ndlr). Oui, parce qu’effectivement, même si tu fais la queue comme les autres, arriver à la pompe est devenu un combat de titan.
Oui, j’ai bien dit combat de titan. Puisqu’il y a les véhicules « za ba Mutama » (des chefs, ndlr) qui passent à côté, les bidons des fraudeurs dont la plupart sont de mèche avec les pompistes et gérants des stations. Tous ceux-là ne font pas la queue. Il faut soit choisir de se la jouer « envoyé de Mutama » ou te battre comme un forcené, si tu veux jouir de ton droit de payer même une goutte d’essence. C’est dur, désespérant.
Parlant de tes réflexes d’ancien athlète qui te reviennent, péniblement, ça me rappelle que je fus brillant au 1500m. J’étais en cinquième année primaire. Durant mes années de poilissimat aussi (étudiant à l’Université du Burundi), je ne me lassais pas de « kuhatera urweranda » (marcher à pieds). Eh bien, nous sommes retournés à cette case départ. Comme quoi « uwarushe ntaruhuka » (point de repos pour une personne fatiguée, ndlr). Bon courage Abbas !
Intéressant grand bravo à ce blogueur
J’avais décidé de ne plus retourner à l’école mais depuis aujourd’hui je vais y aller pour appuyer Spageon et Abbas. Je vais apprendre à écrire. Vous savez combien de fois on se sent heureux quand on se fait lire et relire avec ce Français aussi facile que cela! Malheureusement on s’adresse à qui ? À ceux que j’ai entendus parler le Français n’a plus d’importance sauf travailler avec peut-être nos mains ou bien ceux qui disent souvent que notre gov n’a plus d’emploi à nous donner en tant que jeune burundais ?
Vous avez dit quelque chose ou vous n’avez rien dit. Aah! Je m’y perds un peu☺️