Le gouvernement du Burundi a décidé de renforcer le programme des cantines scolaires. Le budget alloué à ce programme vient d’être revu à la hausse atteignant 12,5 milliards de Fbu. Néanmoins, le chemin est encore long pour atteindre la cible. Ce programme touche 670 mille écoliers sur une cible de plus de 2 millions.
Le phénomène d’abandons scolaires persiste au Burundi. Environ 10 % des enfants burundais quittent le banc de l’école chaque année. Ce chiffre s’explique par de nombreux facteurs, entre autres, le manque d’accès à une alimentation suffisante et variée. Cela empêche la concentration et favorise l’abandon scolaire.
Pour faire face à ce défi non négligeable, le gouvernement, en collaboration avec ses partenaires, met en place, depuis des années, le programme des cantines scolaires, pour contribuer dans l’amélioration de l’éducation des enfants.
Le gouvernement du Burundi a décidé de redoubler ses efforts. Le plan budgétaire général de l’Etat 2023-2024 prévoit une enveloppe de plus de 12,5 milliards de Fbu pour ce programme d’alimentation des enfants à l’école. Cela au moment où elle était de 4 milliards de Fbu depuis 2008, soit une augmentation de 160 %.
Selon les données actualisées recueillies auprès du ministère en charge de l’éducation, plus de 670 milles écoliers sont actuellement nourris avec des repas chauds dans 861 écoles. Le programme touche 9 provinces, dont Bubanza, Bujumbura, Gitega, Cibitoke, Muyinga, Kirundo, Ngonzi, Makamba et Ruyigi.
En plus de la contribution du gouvernement, différents partenaires au développement soutiennent le programme des cantines scolaires au Burundi. C’est le cas notamment du projet « Twige Neza » financé par le Partenariat Mondial pour l’Education à travers l’Agence Française de Développement. L’une des composantes de ce projet vise les cantines scolaires, « qui permettent aux enfants de bénéficier d’au moins un repas équilibré par jour ». Exécuté par le Programme Mondial pour l’Alimentation (PAM), le projet vise à distribuer plus de 17 millions repas à 50 000 enfants en trois ans. Le projet s’appuie également sur un partenariat avec 3 500 agriculteurs qui fournissent les cantines en produits frais locaux.
Bien plus, la République Populaire de Chine vient de promettre un don de 1,5 millions de USD au Burundi pour appuyer le programme de cantine scolaire.
Toujours du pain sur la planche
Malgré le pas franchi, le nombre d’élèves en besoin d’être nourris à l’école est encore élevé. Plus de 2 millions d’écoliers n’ont pas encore bénéficié de ce programme d’alimentation scolaire, a précisé François Havyarimana, ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique, en mai 2023, lors de la célébration de la journée africaine de l’alimentation scolaire.
La mise en place de ce programme fait face à un certain nombre de défis entre autres les moyens limités, signale Liboire Bigirimana, directeur national des cantines scolaires au Burundi et porte-parole du ministère en charge de l’éducation.
Rappelons que la cantine scolaire au Burundi a vu le jour dans les années 1960 avec les interventions du PAM sous forme de fourniture aux Ecoles à régime d’internat des commodités essentiellement composées par du lait en poudre, de la viande et du poisson en boîte de conserve.
C’est à partir de 2008 que le gouvernement a commencé à mettre à la disposition du PAM sa contrepartie de 2 millions de USD (4 milliards de Fbu) pour financer l’achat des commodités en faveur de la cantine scolaire.
La mise en œuvre de ce programme est appuyée par les interventions des différents partenaires au Développement. Ces partenaires sont notamment la Banque Mondiale (construction des foyers améliorés et leurs abris, la fourniture des fonds pour acheter des commodités), les Pays Bas, le Fonds mondial pour l’Education à travers l’Agence Française de Développement(AFD), la Fédération de Russie, la Fondation Rock Feler (Appui financier et technique), les USA à travers McGovern-Dole.
Le programme de la cantine scolaire est actuellement promu par la Première Dame Angeline Ndayishimiye, qui est sa marraine. Le gouvernement burundais ambitionne d’atteindre une couverture universelle d’alimentation scolaire à l’horizon 2030.