La prostitution n’est plus taboue au Burundi. C’est un phénomène qui s’amplifie aujourd’hui suite aux conditions de vie de la population qui se détériorent de jour en jour. Ce phénomène s’observe dans toutes les 17 provinces du Burundi. Certaines filles ont dû choisir cette voie pour permettre à leurs familles de survivre.
« Nous sommes prostituées parce que nous n’avons pas d’autre moyens pour vivre », déclare Christine Inamahoro. Celle-ci est une femme à partenaires multiples ou qu’on appelle communément prostituée ou pute.
La prostitution à visage découvert
La société a inventé de nombreux termes pour désigner ces femmes et filles qui, en échange d’argent, offrent leurs corps aux hommes en quête de plaisir sexuel. Nous l’avons rencontrée dans un bar de la commune urbaine de Buyenzi, une des treize communes qui composent Bujumbura, la capitale du Burundi.
Arrivée à l’intérieur du bar aux environs de 19 h, on remarque plus de filles que de garçons qui sirotent leurs bières autour de ce qui semble être une vaste piste de danse. Au milieu de l’établissement se trouve une dizaines de portes, toutes fermées. Les filles sur place disent que ce sont les chambres dans lesquelles elles invitent leurs clients l’un après l’autre.
Une vie d’illusions
Christine quitte sa famille à l’âge de 14ans. Elle vivait à Bubanza, une province située dans le nord-ouest du Burundi. Là-bas, elle cultivait les champs comme toutes les filles de son âge. L’influence des autres l’emporte. L’adolescente décide de venir vivre à Bujumbura : « J’ai vu mes copines qui revenaient ici de Bujumbura très belles et bien habillées. J’étais jalouse et je me demandais comment elles obtenaient tout cet argent. J’ai dû les suivre. »
Arrivée à Bujumbura, elle se fait embaucher dans une famille comme baby-sitter pour essayer de survivre. Ce métier ne lui plaît pas, elle l’abandonne pour prendre la voie de ses copines, la prostitution. « Mes copines ont appris que je ne travaillais plus. L’une d’elles m’a invitée au bar. Elle m’a payé à boire et à manger. Elle m’a demandé si j’acceptais qu’elle me loue une chambre pour commencer à travailler. Et j’ai accepté », poursuit Christine. C’est ainsi qu’elle s’est engagée dans la prostitution.
Mais plus tard Christine rencontre un jeune homme qui lui fait oublier ce métier. Ils se marient et ont ensemble un enfant. Leur mariage ne dure que le temps de la rosée. Car son homme commence à la maltraiter. Il la bat chaque jour. Christine décide enfin de quitter son mari, mais là elle se heurte à un grand défi, la vie.
Du jour au lendemain, elle n’a plus où aller, ses parents sont morts et son enfant doit vivre. « Je suis redevenue prostituée à cause de mon mari. Il me battait, même quand j’étais enceinte. Il n’a jamais voulu cet enfant. Je devais me débrouiller et j’ai repris le chemin de la prostitution », précise Christine.
Un phénomène sociologique
Des causes sociologiques seraient derrière ce phénomène au Burundi. « Les conditions d’existence de la population burundaise se détériorent chaque jour. Les familles sont pratiquement démunies », dit le sociologue burundais Paul Nkunzimana. Selon lui, une telle situation amplifie non seulement la prostitution mais entraîne parfois dans le banditisme, la drogue et la criminalité. Et pour s’en sortir, Paul Nkunzimana ne voit qu’une seule solution : « Il faut que le gouvernement supprime toutes les mesures de hausse des prix qui entrainent l’aggravation des conditions de vie de la population. »
Autrefois, la prostitution était un phénomène tabou au Burundi. Elle était considérée comme un crime passible de mort par la coutume burundaise. Mais aujourd’hui, c’est un fait réel et qui s’amplifie. Certains observateurs estiment, comme le sociologue Paul Nkunzimana, qu’il faut d’urgence réduire la pauvreté. D’autres disent que si la prostitution n’est pas bannie, la transmission du VIH/sida ne fera qu’augmenter au Burundi. Et là ils se réfèrent aux chiffres de l’ONU SIDA. Environ 150.000 Burundais sont infectés et environ 13.000 meurent chaque année.
Depuis qu’elle se prostitue de nouveau, Christine Inamahoro ne sait pas si elle va s’en sortir. La jeune mère se sent seule et abandonnée : « Au début, j’avais peur mais ma copine m’a encouragée, me disant que j’allais m’habituer. Je le fais encore aujourd’hui mais j’en ai marre. Je veux arrêter parce que j’ai découvert les mauvais côtés de ce métier, mais je n’ai personne pour m’assister. » Et puis, elle se retourne pour retrouver ses clients potentiels dans l’obscurité du bar de Bujumbura.
c grave mon Dieu
Ariko, abantu babe biga gusoma, banarondere un peu plus sur le sujet.
Evidence shows that HIV prevalence among sex workers is 12 times greater than among the general population. Even in very high prevalence countries, HIV prevalence among sex workers is much higher than among the general population (3). An analysis of 16 countries in sub-Saharan Africa in 2012 showed a pooled prevalence of more than 37% among sex workers.
Stigma and discrimination, violence and punitive legal and social environments are key determinants of this increased HIV vulnerability. Punitive environments have been shown to limit the availability, access and uptake of HIV prevention, treatment, care and support for sex workers and their clients http://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/06_Sexworkers.pdf
La pauvreté un maux , un programme social est très important
Malheureusement, c´est une réalité les crises économiques et politiques se succédant les unes après les autres non fait qu´amplifier ce fléau.
Courage pour la recherche vraiment ça m’a aider aussi.