Dans 30 ans, le Burundi est la destination la plus prisée de l’Afrique. Comment a-t-il fait ? Combien de recettes entrent dans les caisses de l’Etat ? Un saut en 2053 pour retrouver toutes ces réponses.
Son alarme est toujours réglée à 6h du matin. Mais cette fois-ci, Greg ne l’a pas entendu. C’est vers 6h57 qu’il ouvre les yeux. « Seigneur ! Je vais être en retard au travail », crie-t-il en courant vers la douche. 5 minutes plus tard, il est dans la voiture. Le chauffeur, Luther l’attend depuis 6h30. « Tu es en retard boss. Tu es sûr que tout va bien ? », demande-t-il à Greg. « Luther, conduis ! Je suis déjà en retard à l’aéroport ».
Ça va faire plus d’une année que les deux hommes travaillent ensemble, depuis qu’ils ont été embauchés par Burundi Tours and Guide (BTG), l’une des plus grandes entreprises œuvrant dans le domaine du tourisme du pays au chiffre d’affaires avoisinant les 500 millions de dollars. Burundi Tours and Guide est membre de l’Office National du Tourisme (ONT). Cet organe, autrefois l’enfant délaissé de la Res publica, fait entrer dans les coffres de l’État plus de 30 milliards de dollars par an. Avec des programmes structurés et bien financés, depuis la mi-2023, l’ONT est parvenue à hisser le Burundi à la première place des pays les plus visités en Afrique, et parmi les dix dans le monde.
Les deux hommes embauchés le même jour ont donc appris à se connaître. Greg, 27 ans, le guide touristique, introverti et réservé. Luther, 30 ans, le chauffeur très extraverti. Malgré leurs natures très différentes, ils s’entendent bien. La timidité de Greg devant les touristes est compensée par la nature très chaleureuse de Luther. C’est souvent Luther qui parle le plus aux touristes même si ce n’est pas lui le guide, et Greg s’occupe de leur faire visiter les lieux touristiques.
En se rendant à l’aéroport, Luther joue une ancienne chanson. « Tu sais que cette chanson a fait fureur à une certaine époque ? », lance ce dernier à Greg, comme pour casser la monotonie. C’est Yooh, un hit qui a cartonné dans les années 2020.
« Oui, mon père m’en parle souvent », répond Greg, le regard perdu dans le vide.
Le vent des plaines d’Imbo souffre et pénètre dans la voiture conduite par Luther. Il est déjà presque 8 heures. « Ils doivent nous attendre impatiemment ! », lance Greg, inquiet. Il était censé être à l’aéroport Melchior Ndadaye, l’un des plus visités en Afrique, à 7 heures 30 du matin. « Ils vont attendre, ne t’inquiètes pas Greg », tente de rassurer Luther. « Je ne sais pas si la direction, quand elle saura que j’ai été en retard, ne va pas me virer », Greg répond à Luther, avec une mine très inquiète. Il continue : « Tu ne sais pas combien le pays investit dans le tourisme. Roooh, surtout pour sensibiliser contre les retards. Apparemment, il y a un gars dans le service de l’octroi des visas qui a été renvoyé, car il a retardé un homme d’affaires ».
Et à Luther de répliquer. « Ah oui, j’ai entendu certains collègues parler de cet homme. Le pauvre. Il avait oublié combien le pays investit pour garder la place de champion du service rapide en Afrique. Mais tu sais, mon père me racontait quand j’étais petit, que le Burundi avait le service le plus lent de la planète. À ce qu’il paraît, tu pouvais chercher un passeport durant des mois. Difficile d’imaginer cela aujourd’hui, en 2053 » répond Luther. « Rhaaa ptu !!! On est venu de loin », ajoute encore le chauffeur, après avoir fini de cracher.
« Arrête de cracher, ça va salir la voiture. Il faut que notre voiture soit impeccable lorsque les touristes vont entrer dedans », Greg répond furieusement à Luther. « Toi, tu prends toujours tout au sérieux », ajoute Luther en riant.
Ils arrivent à l’aéroport International Melchior Ndadaye à 9 heures. Greg est inquiet. Il sait que ceux qui arrivent au Burundi ne passent pas beaucoup de temps à l’aéroport à cause de la rapidité des services, réputés dans le monde entier. Ils entrent à l’intérieur de l’aéroport.
De loin, vers le hall des visiteurs, une main se lève parmi beaucoup de têtes.
« Je les reconnais. Ce sont les touristes qui nous attendent », lance Greg à Luther en mâchouillant un chewing-gum qu’il a tiré de sa poche il y a quelques secondes.
« Ne stresse pas, tu vas bien gérer. Tu es un guide professionnel qui a reçu une bonne formation et qui connaît bien son métier. Imagine, les guides touristiques d’il y a 30 ans : avec une formation minime, un salaire médiocre, des conditions de travail difficile et j’en passe. Tu vas bien gérer mon gars ! Go ! ». C’est toujours avec de tels mots que Luther rassure Greg. Pour calmer sa timidité.
Greg après le motivation speech de Luther, respire profondément et va vers les touristes : « Welcome to Burundi, the first and the best destination in Africa! »
Cet article c’est une véritable pépite, merci à vous cher Audry Carmel de nous avoir fait voyager. Croisons les doigts, un jour, on sera the First and Best destination in Africa
Cet article c’est une véritable pépite, merci à vous cher Audry Carmel de nous avoir fait voyager. Croisons les doigts, un jour, le Burundi sera « the First and Best destination in Africa »
C’est bien , t’as bien raconté mais ça sera bien lorsque l’histoire ou bien livres comme celles-ci doit-on lire avec tous les peuples burundaise et les langues parlées,je précise »ikirundi » merci
it will be so great
Difficile mais possible. Qui a le même rêve qu’Audrey et Moi?